Les habitants du quartier de la rue Larrey et Marillier sont toujours mobilisés contre le projet de construction de 11 maisons individuelles par Habellis. Le dimanche 2 avril 2023, ils ont organisé une présentation du projet de création d’une Réserve Urbaine de Biodiversité (RUB), qui comprend des jardins partagés, des jeux pour enfants et des espaces de convivialité. Cette initiative a été déposée entre le 5 décembre 2022 et le 31 janvier 2023 dans le cadre des budgets participatifs et est actuellement en cours d’analyse par les services de la mairie. Il est à noter que le terrain en question est magnifique, comme en témoignent les photos ci-dessous.
Le projet, qui a été extrêmement bien travaillé, ne devrait pas être considéré comme utopique. Cependant, la question de savoir s’il sera retenu lors du vote qui aura lieu entre le 28 avril 2023 et le 30 juin 2023 reste en suspens. Les opposants au projet sont déterminés à faire entendre leur voix et à protéger leur quartier.
De son côté, Habellis a reçu les opposants au projet et a été informé du projet de RUB. Cependant, la présidente de l’association a déclaré qu’ils avaient rencontré des difficultés dans leurs échanges avec la société. « Nous avions transmis notre projet au promoteur Habellis début octobre 2021 et demandé une rencontre. Nous avons eu un rendez-vous plus d’un mois plus tard… et la personne d’Habellis qui nous a reçus a dit ne pas connaître le projet ! Or, dans l’après-midi même du jour de notre rendez-vous, le permis de construire était déposé… »
Une pétition a également été remise à Nathalie Koenders début décembre 2021 avec environ 400 signatures. Depuis lors, elle a recueilli 70 signatures supplémentaires en ligne et 50 autres signatures sur papier lors de la présentation du projet de RUB.
Il reste maintenant à savoir qui remportera ce combat difficile. Une chose est certaine : les deux parties font preuve d’une grande détermination.
Pétition : pour la sauvegarde et l’ouverture des jardins Larrey-Marillier
DESCRIPTION DU PROJET
Un espace de culture « urbaine et collective » créant du lien dans le quartier, en respect avec la nature
Présentation :Le jardinage a été et est toujours pratiqué par de nombreuses personnes. Il permet de combler des besoins très différents en proposant à ses heureux bénéficiaires l’indispensable espace de loisirs, de nature, de retour à la terre, de complément de ressources alimentaires, etc…Aujourd’hui plus qu’avant, dans un contexte de crise sanitaire, environnementale et sociale, la nécessité de produire localement des aliments de qualité et de maintenir le lien entre les habitants fait du jardin un nouvel outil de développement durable et de sociabilisation. Le jardin partagé est un espace de nature, de société où chacun peut vivre sereinement et échanger avec d’autres dans un environnement paisible, sain pour le corps et l’esprit. De nombreux exemples de jardins partagés et communautaires ont démontré les bienfaits créés par les échanges entre les différents groupes sociaux et culturels tout en permettant la production locale d’aliments. Le jardin est en effet, un important facteur de cohésion sociale entre les habitants.
Le contexte :Le quartier Larrey est proche de la cité gastronomique, le long du canal et de la coulée verte où de nombreux dijonnais se promènent. Des immeubles anciens et récents sont dans ce quartier ; leurs habitants n’ont pas de jardin. Les habitants du quartier n’ont pas d’espace pour se rencontrer, discuter. Les personnes à mobilité réduite ne peuvent se déplacer loin de leur domicile pour être dans un espace de nature et de liens
Les objectifs : Rencontre, échange, convivialité, sociabilisation :Un jardin partagé est un espace ouvert sur son quartier, cultivé collectivement par ses habitants. Il permet :- la rencontre et l’échange, pour rapprocher les habitants et favoriser la mixité sociale, culturelle et générationnelle.- la convivialité, pour partager avec les autres, dans une ambiance accueillante et chaleureuse.- l’éducation et la citoyenneté, pour apprendre le jardinage mais aussi le respect des autres et de soi,- la gestion participative, pour s’organiser ensemble en considérant les attentes de chacun.
– Environnement, écologie, culture : C’est aussi un espace de sauvegarde de la nature, d’apprentissage du jardinage, de production potagère, de récolte de fruits dans le respect des règles d’éco-responsabilité (agriculture biologique et promotion de la biodiversité).
– Responsabilisation des acteurs du jardin : Les jardiniers-participants devront se sentir responsables de leur jardin pour en garantir la protection et la pérennité. Cette appropriation du jardin par les jardiniers-participants pourra être motivée par :-une participation financière, sous forme de cotisation. Cet argent pourra servir en partie au fonctionnement du jardin (achat de graines, renouvellement des outils, etc.),-une implication personnelle à l’élaboration des activités, des travaux etc…
Les bénéficiaires : Le principe fondamental du jardin partagé est de permettre la rencontre et l’échange entre tous les habitants dans un lieu bienfaisant. Il est un espace ouvert à tous sous réserve d’acceptation du règlement et de la charte.Les «jardiniers-participants» sont membres de l’association qui représente légalement le jardin et sont à jour de leur cotisation. Ce sont eux qui définissent les règles de fonctionnement. Ils sont donc investis et responsables de la bonne marche du jardin et participent pleinement aux activités individuelles et collectives.
Le terrain :Le terrain qui accueillerait le jardin doit être au plus près des habitants du quartier. Il doit être agréable et bien orienté (ensoleillé) avec des zones d’ombres (arbres) également. L’emplacement doit favoriser l’investissement des participants afin que le jardin devienne un espace commun à tous les habitants, d’accueil et de partage. Sa taille peut être définie sur la base du nombre potentiel de jardiniers-participants et des activités qui peuvent s’y dérouler. Il est divisé en différents secteurs en fonction des objectifs. Il peut comporter des parcelles individuelles, collectives, intégrer un espace pédagogique, de rencontres, comporter un ou des abris, etc….
Le fonctionnement :a)Un cadre juridique : Le jardin partagé est géré par une association à but non lucratif. Cette association est le garant du respect des objectifs et du cadre des activités pour que chacun s’engage sur la base de valeurs communes. Ce sont les jardiniers-participants et les partenaires à l’initiative du projet qui en définiront les statuts et le nom lors des premières réunions. b)Un cadre institutionnel :L’association définira une charte qui posera le cadre minimum de fonctionnement du jardin pour respecter ses statuts et ses objectifs. c)Des outils de fonctionnement : En adéquation avec la charte, les membres de l’association définiront : Le cahier de fonctionnement (ou règlement du jardin), Le plan d’aménagement, Le cahier de liaison, Le cahier des récoltes, Les réunions. d)Un encadrement : Les jardiniers-participants ne sont pas livrés à eux-mêmes.Deux personnes référentes encadrent le groupe. Chacun a un rôle défini par l’association. Ils cadrent avec les jardiniers l’organisation des activités, régulent les relations, gèrent éventuellement les conflits, animent les réunions, font le lien entre le jardin et l’extérieur.Ils sont les interlocuteurs privilégiés auprès des partenaires institutionnels et financiers.Ils s’assurent du partage sur les conseils techniques et les bonnes pratiques jardinières.
Les infrastructures a)Les structures pérennes : Le jardin doit être entouré d’une clôture/mur. Il possède une porte; entrée physique mais aussi entrée symbolique du jardin. Cette porte pourrait ne pas être fermée à clé en l’absence des jardiniers mais ceci reste à définir avec l’association.L’idéal serait d’avoir une cabane de jardin pour remiser les outils et le matériel, pour mettre à l’abri les récoltes et les semis, etc… b)Les aménagements : Des bancs (pierre ou bois) scellés au sol peuvent être disposés dans le jardin.Il est nécessaire de pouvoir alimenter un bac à composte et positionner des récupérateurs d’eau de pluie. On peut également agrémenter l’espace de plantes d’ornement (fleurs, arbustes).c)L’eau : L’eau est nécessaire pour l’arrosage et le nettoyage (légumes, mains, outils, etc.). Il faut donc prévoir un système de récupération d’eau de pluie ou d’approvisionnement autre. d)L’électricité. Elle serait un plus mais n’est pas indispensable.
Le matériel et les consommables : Les outils de jardinage : Un assortiment minimal d’outils de jardin doit être à disposition pour permettre à plusieurs jardiniers de travailler ensemble. Les semences et plants : Ils sont biologiques et achetés ou commandés en fonction du plan de culture. La gestion et l’administration ; cahiers, feuilles, stylos
Le dimensionnement du jardin : Il est assez difficile d’imaginer le nombre de personnes qui s’investiront dans le projet sur le long terme. Comme dans toute association de personnes, il y aura des jardiniers qui intégreront le groupe en cours de projet alors que d’autres partiront. On peut malgré tout penser qu’à terme, des jardiniers motivés constitueront le noyau de l’association alors que d’autres participeront de manière plus épisodique.En début de projet, on peut considérer qu’entre 8 et 10 jardiniers s’investiront dans l’association pour un maximum de 20. Le jardin devrait donc être constitué de 20 parcelles individuelles de 10m2 et d’une parcelle collective de 600 m² : 300 m² pour cultiver en commun et 300 m² pour laisser un espace libre (bancs, récupérateurs d’eau de pluie,….) Une parcelle aromatique, une parcelle de plantes vivaces, une aire de convivialité, un abris, pourraient prendre place dans l’espace collectif. Une surface de 1000 m² semble donc adéquate pour mettre en place le projet (en comptant des chemins libres entre les parcelles). Un espace public, avec des arbres fruitiers ou d’autres types d’arbres, pourrait prolonger le jardin afin de créer un bel espace de repos ou de promenade pour tous.
La localisation du jardin : Le terrain qui semble le plus approprié pour ce projet dans le quartier Larrey est l’espace constitué du N°15 rue de Larrey (jardin cultivé jusqu’en 2020; terre riche et arbres fruitiers déjà présents) et du N°14 rue Clément Marillier (ancien jardin également et verger). Cet espace est déjà délimité, un puits est présent coté rue de Larrey, ainsi qu’une petite construction. Ces 2 jardins/vergers ont toujours été une référence de jardinage et de récolte fruitière pour tous les habitants. Il n’y a pas de terre à apporter, ni de dépollution du sol à effectuer.
L’organisation financière du jardin: Le jardin ne générant aucun bénéfice financier, il ne pourra être mis en œuvre et fonctionner qu’avec l’apport financier de partenaires institutionnels ou privés.Les travaux d’aménagement du jardin pourront être exécutés par des associations partenaires (chantiers de jeunes, chantiers d’insertion) ou en partenariat avec la mairie. Les petites dépenses de fonctionnement pourront être prises en charge par l’association dans le cadre de la responsabilisation par la participation financière (cotisation). Certains produits pourront être reçus sous forme de dons de particuliers, d’associations ou d’entreprises.




