Voilà plusieurs mois que les étudiants logés à la résidence Beaune, gérée par le Crous Bourgogne-Franche-Comté, se plaignent de leurs conditions d’accueil. Aujourd’hui, ils ont décidé de passer à la vitesse supérieure. En effet, une conférence de presse a été organisée au 8 rue Marceau, dans le Cabinet Gavignet. Maître Jean-Baptiste Gavignet représentera 16 locataires étudiants qu’il sera amené à défendre devant le tribunal administratif. “Nous avons décidé de saisir le tribunal administratif afin qu’une expertise soit réalisée pour établir la vérité sur les conditions dans lesquelles un certain nombre de locataires sont hébergés”, nous a déclaré Maître Gavignet.
Il va plus loin dans ses propos : « Concrètement, nous demandons au tribunal administratif de désigner un expert pour se rendre sur place et constater les conditions sanitaires dans lesquelles se trouvent ces locataires qui vivent dans une situation précaire, malgré toutes les considérations dûes à leur égard. Ce sont souvent des personnes d’origine étrangère qui restent pour quelques mois seulement et qui ne sont généralement pas en mesure de faire valoir leurs droits vis-à-vis du Crous ».
Ce sont bien 16 étudiants qui ont saisi le tribunal administratif par le biais du cabinet d’avocat. Selon Maître Gavignet, tous dénoncent des conditions de vie difficiles, en raison notamment de la présence de blattes et de punaises de lit.
Pour l’avocat, tout n’est pas nécessairement de nature pénale en matière de justice, c’est pourquoi une plainte n’a pas été directement déposée. Ce qui intéresse l’avocat aujourd’hui, c’est de faire constater en urgence la situation que vivent les différents étudiants.
Du côté du Centre régional des œuvres universitaires et scolaires Bourgogne-Franche-Comté, établissement public qui gère notamment les résidences universitaires, on a tenu à rappeler que : « C’est un combat qui ne peut être mené qu’avec les étudiants. Dès qu’un étudiant nous signale qu’il a une infestation de punaises, on réagit, on met en place un protocole, et on déménage immédiatement l’étudiant dans un autre hébergement ».
Le sujet doit tout de même embarrasser le Centre régional des œuvres universitaires et scolaires Bourgogne-Franche-Comté. En effet, une équipe de France 3 Bourgogne s’est rendue sur la résidence Beaune jeudi matin, mais a été priée de quitter les lieux manu militari, comme le montre cette vidéo que nous nous sommes procuré :
Il ne fait pas bon, quand on est journaliste, d’aller rencontrer les étudiants qui seraient touchés par les blattes et les punaises de lit. « On dirait Plus Belle la Vie », les propos de cette dame dans cette vidéo pourraient scandaliser plus d’un étudiant, il faut le reconnaître, car du côté des 16 étudiants qui ont saisi la justice, on est vraisemblablement très loin de Plus Belle la Vie.
Le jeudi après-midi, changement de décor : vers 16h, Christine Le Noan, directrice du Centre régional des œuvres universitaires et scolaires Bourgogne-Franche-Comté, tenait un point presse afin de répondre à ces accusations. Les journalistes de France 3 Bourgogne étaient cette fois les bienvenus. Une chambre vide a même été présentée aux journalistes sur place, une chambre qui, il faut le dire, était impeccable. Tout cela laisse la rédaction de Dijon Actualités dubitative.
Pour Emmanuel Brondel, vice-président de l’Union étudiante bourguignonne, il fallait agir : « ça fait un moment que le CROUS fait traîner les choses ! ». Il appelle le CROUS à traiter l’intégralité du bâtiment en même temps et à reloger provisoirement les locataires. Pour lui, les choses sont claires : « On demande que les locataires puissent vivre dignement ». L’Union étudiante bourguignonne estime de son côté qu’il y aurait « 120 chambres » concernées, car le syndicat a procédé à un sondage en faisant du porte-à-porte dans la résidence.
Les Jeunes Insoumis de Dijon sont les moteurs de cette action. Co-animateur des Jeunes Insoumis de Dijon, Victorien di Fraja, nous explique qu’il n’y a pas d’autre organisation politique qui agisse sur le terrain à Dijon, et du côté des syndicats étudiants, seule l’Union étudiante bourguignonne a eu l’intelligence de travailler sur le sujet du logement étudiant. « La résidence Beaune, ça ne fait pas un, deux ou trois ans qu’il y a des problèmes, ça fait 10 ans ! Donc en 10 ans, ni l’UNEF, ni Solidaires, ni les syndicats étudiants, ni toutes les organisations de jeunesse telles que le MJS et compagnie, ne sont intervenus ». Victorien di Fraja ne mâche pas ses mots face à la situation.
« C’est le message que j’ai aussi envie de lancer : on peut travailler ensemble, il faut prendre en compte la paupérisation générale et on n’a plus le temps ni le luxe de pouvoir travailler chacun de notre côté. Il faut qu’on soit tous ensemble ! », dira également le co-animateur des Jeunes Insoumis de Dijon.
Benoît Bordat (FP), Fadila Khattabi (RE) et Didier Martin (RE, PR), ainsi que la conseillère départementale d’opposition Nuray Akpinar-Istiquam (PS), se sont rendus sur place pour constater la situation. Cette visite n’était pour Jasmine Djedidi, co-animatrice des Jeunes Insoumis de Dijon, qu’une visite touristique. « C’est bien beau de se balader, mais ils n’ont pas encore été réellement sur le terrain comme nous l’avons fait. Ils n’ont pas organisé toutes ces réunions, ils n’ont pas fait tout le dossier que nous avons fait, ils n’ont pas fait toutes les démarches que nous avons faites alors que nous sommes jeunes, nous ne sommes même pas élus et nous avons l’audace de faire ça », a déclaré Victorien di Fraja pour conclure.
Dans le dossier de presse qui nous a été remis, on découvre plusieurs photos et vidéos qui démontrent un réel problème sur place. Une chose est certaine, en regardant les photos et les vidéos, cela ne fait aucun doute : on est vraiment dans Plus Belle la Vie.








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