Dans un communiqué de presse publié aujourd’hui, la CGT (Confédération générale du travail) met en évidence la détérioration de la sécurité sociale en France, soulignant les conséquences néfastes du capitalisme et de la collusion entre les gouvernements successifs et les intérêts financiers. Selon le syndicat, aucun pilier de notre modèle social n’est épargné, et il est urgent de réagir.
Communiqué de presse de l’UD CGT Côte d’Or du 31 mai 2023
La sécurité sociale est sans conteste l’un des derniers remparts face au capitalisme et ses effets. La collusion entre les gouvernements successifs et les intérêts financier, couplés au dogme du marché, fissure depuis bientôt 40 ans ce grand édifice qu’est la sécurité sociale. Ce quinquennat n’échappe pas à la règle et aucun pilier de notre modèle social n’est épargné.
La destruction de la sécurité sociale passe par la baisse de son financement (les cotisations sociales ne sont plus que de 47.6% contre 92.2% en 1990). Il ne s’agit donc pas d’un problème de dépense comme veut nous le faire croire les gouvernements néolibéraux mais un problème de recette. Les gouvernements ont fait le choix du patronat en accordant des exonérations de cotisations à n’en plus finir, il s’agit là des richesses des travailleuses et travailleurs qui vont directement dans les poches du capital. La destruction de la sécurité sociale c’est aussi la baisse des emplois dans la sécu d’année en année. Comment travailler plus lorsque les personnels diminuent ???
Aucune branche n’est épargnée par ce rouleau compresseur des économies budgétaires. Il en découle des heures supplémentaires, une augmentation des emplois précaires (CDD, Intérim, etc). Les salariées-és sont aujourd’hui au bord de l’épuisement avec une augmentation constante des arrêts maladie et burnout. Et pourtant, il est toujours demandé aux salariées-és des objectifs de production irréalisables.
En plus de ces différents points, le gouvernement est sourd aux revendications du peuple et demande à ce que nous donnions encore 2 ans supplémentaires avec une retraite taux plein qu’à compter de 64 ans soit la retraite des morts à l’heure où le taux de chômage est élevé et le taux d’employabilité des séniors est extrêmement bas. La transformation informatique radicale engagée avec la mise en place des outils SYRCA et RGCU a finalement été bien plus lourde et douloureuse que prévue. Les complications se sont multipliées mois après mois, obligeant les caisses de retraite à recourir aux heures supplémentaires les samedis afin de réactiver l’ancien système informatique.
L’annonce du Gouvernement de l’embauche de 200 CDD pour répondre aux assurés au téléphone ne règlera pas le problème des informaticiens en charge de la mise à jour des outils et des personnels en charge du traitement des dossiers de retraite déjà en sous effectifs constants. La CNAV et les CARSAT ne disposent plus du nombre suffisant de personnels pour faire face sereinement aux départs en retraite des baby-boomers et à l’application d’une nouvelle législation.
Lors de la COG 2018-2022 la branche vieillesse a perdu près de 900 postes soit l’équivalent d’une CARSAT. En l’état, cette réforme n’est pas applicable techniquement sans dégâts importants sur la qualité du Service-rendu et sans abimer les droits des assurés. Il est encore temps de la retirer et de discuter d’une autre réforme possible et finançable comme la CGT le propose.