Un rassemblement a eu lieu hier soir rue de la Préfecture à Dijon, où environ une centaine de personnes se sont réunies pour protester contre la répression policière et judiciaire croissante. Parmi les participants figuraient des représentants de plusieurs organisations, notamment l’UNEF, Solidaires 21, la CGT de Côte-d’Or, la FSU, la LDH, ATTAC, les Soulèvements de la Terre et même les zapatistes.
La mobilisation a été marquée par le refus des organisations de participer à une audience proposée par la Préfecture de Côte-d’Or à 18h00. En effet, les modalités de l’audience n’ont été communiquées que très tard, ce qui n’a pas permis aux organisations de se concerter sur la question. De plus, le rassemblement était prévu à 18h30, soit une demi-heure avant le rassemblement, ce qui ne faisait guère de sens pour les organisations syndicales. Enfin, Théo Contis, co-secrétaire de l’Union Syndicale de Côte-d’Or, a souligné qu’il n’y avait aucune garantie d’être reçu par le préfet lui-même, ce qui a terminé de motiver le refus de la part des forces en présence, qui ont préféré rester solidaires sur le terrain.
Dans sa prise de parole devant la foule, l’un des représentants de Solidaires 21 a exprimé les raisons du rassemblement en ces termes : “Nous sommes ici ce soir pour plusieurs raisons. Bien sûr, comme dans tout mouvement social, nous constatons une répression assez forte et plutôt massive pour la ville de Dijon. Au-delà de cela, nous déplorons les discours absolument dégueulasses du gouvernement, notamment avec la valorisation du terme “d’écoterrorisme” qui criminalise toutes les luttes écologiques. Nous sommes solidaires des différentes mobilisations, telles que les casseroles, le rassemblement de soutien au soulèvement de la Terre le mercredi 19 avril, ainsi que l’action de la cité de la gastronomie le samedi 6 mai, et bien sûr l’action contre Éric Zemmour. Pour toutes ces actions, ce que nous avons constaté ces derniers mois, c’est une véritable volonté d’intimider et d’effrayer les militants et militantes syndiqué.e.s ou non.”
Cette prise de parole a également été l’occasion de souligner les différentes formes de répression subies par les activistes, notamment les violences policières, les arrestations arbitraires, les contrôles judiciaires lourds et les amendes infligées pour des bruits excessifs envers les policiers, comme mentionné dans la déclaration du procureur de Dijon. Il a également évoqué une nouvelle forme de répression, à savoir les courriers reçus par 38 personnes qui seraient potentiellement identifiées lors de rassemblements interdits. Cependant, leur véritable identité reste incertaine, ce qui suscite des inquiétudes quant à l’utilisation abusive de ces informations pour infliger des sanctions.
Le rassemblement a également été marqué par l’ajout d’un groupe de manifestants provenant du Quartier libre des Lentillères, de l’Espace autogéré des Tanneries et des Soulèvements de la Terre. Ils sont venus exprimer leur solidarité et protester contre la vague d’arrestations qui a eu lieu récemment en France, notamment suite à l’action contre le cimentier Lafarge-Holcim le 10 décembre dernier dans les Bouches-du-Rhône. Selon les informations du site reporterre.fr, plus de quinze personnes ont été interpellées dans toute la France, dont une dans le secteur d’Is-sur-Tille, près de Dijon. Cette personne a été placée en garde à vue mais a été relâchée sans aucune poursuite judiciaire à son encontre après quarante heures de détention.
Ce rassemblement à Dijon témoigne de la détermination des militants et des organisations à lutter contre la répression policière et judiciaire croissante. La solidarité entre les différentes organisations et mouvements est essentielle pour faire face à cette répression et défendre les droits des activistes. La situation reste tendue, et il est clair que les manifestants restent vigilants face aux politiques répressives du gouvernement.





