L’intersyndicale s’est réunie au niveau national hier, plus d’une semaine après la 14e journée de manifestation contre la réforme des retraites. Contrairement à la routine établie depuis plusieurs mois, l’intersyndicale ne s’était pas réunie le 6 juin au soir de la 14e journée de mobilisation. Depuis lors, aucune communication n’avait été faite concernant cette journée ou l’échec de la proposition de loi du groupe Liot visant à abroger la réforme le 8 juin.
Il était donc prévisible que la bataille contre la réforme des retraites prenne fin. Les huit principaux syndicats français et cinq organisations de jeunesse affirment néanmoins qu’ils “se mobiliseront dans les mois qui viennent pour revendiquer le progrès social et pour affronter les politiques de régression sociale au niveau national”, a souligné l’intersyndicale à l’issue de cette réunion.
L’intersyndicale estime que cette réforme a engendré un niveau de mobilisation sans précédent, rarement atteint, ce qui aurait dû pousser le gouvernement à retirer son projet. Ils se considèrent comme une force qui a démontré sa capacité à agir ensemble. Ils affirment qu’ils ne tourneront pas la page et qu’ils continueront à contester cette réforme des retraites. Cependant, aucune nouvelle journée de grève ou de manifestation n’est prévue pour le moment.
Les syndicats ont simplement organisé collectivement la fin de la bataille. La responsabilité ne peut être imputée exclusivement aux organisations syndicales et à ceux qui se sont mobilisés pendant ces 14 journées de mobilisation. Les Français sont les premiers responsables de cet échec. Des expressions telles que “Nous vous soutenons…” ou encore “Nous sommes contre cette réforme, nous comptons sur vous…” ont été entendues, mais la responsabilité première revient à ceux qui n’ont pas participé au mouvement de grève, alors qu’une très grande majorité de Français étaient contre cette réforme des retraites.
Les commerçants du centre-ville de Dijon retrouveront le sourire, car il n’y aura plus de méchants manifestants pour réduire leurs chiffres d’affaires. Le gouvernement Macron pourra crier victoire, même s’il ne le fera pas ouvertement de peur de raviver les tensions. La place de la Libération retrouvera son rayonnement sans ces vilains drapeaux rouges, roses ou noirs…
Les Français et leur individualisme finiront par les perdre. Heureusement, nous ne sommes pas en guerre, comme le dit mon voisin, qui se réjouit de la mise en place prochaine de France Travail. Encore un combat déjà perdu, lui aussi… par les organisations syndicales. Il est bien plus facile de critiquer son voisin bénéficiaire du RSA que de critiquer le gouvernement ou de le combattre via les syndicats de salariés. Une autre spécificité française, diriez-vous…
L’intersyndicale prévoit de se réunir à nouveau dès la rentrée et souhaite maintenant travailler à dégager des revendications communes, notamment sur les salaires, les pensions, les conditions de travail, la santé au travail et l’égalité femmes-hommes. Une bonne initiative qui ne pourra se concrétiser que si les Français et les Françaises arrêtent de compter sur leurs voisins pour que les choses bougent, c’est loin d’être gagné. À moins qu’ils ne deviennent un peu plus audacieux, c’est loin d’être gagné !