Le Ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, a présenté mercredi 7 juin 2023, lors d’un Conseil des ministres, la nouvelle feuille de route du gouvernement pour les contrats de plan État-Région (CPER). Cette présentation a suscité une vive réaction de la part de l’organisation professionnelle représentative des professionnels de l’industrie routière, Routes de France.
Selon cette dernière, la route est le “grand sacrifié” de cette nouvelle feuille de route. Le gouvernement aurait ainsi décidé de réduire de près de la moitié le budget alloué aux infrastructures routières, au profit notamment du secteur ferroviaire. Cette réduction va à l’encontre des chiffres qui montrent que près de 90% des transports de marchandises et de personnes en France se font encore par la route.
Routes de France souligne l’incohérence de la décision gouvernementale qui, tout en se félicitant d’avoir augmenté le budget des CPER avec des objectifs de transition écologique, condamne le premier support de mobilité des Français. En orientant sa stratégie vers le développement du transport collectif et en attribuant 200 millions d’euros supplémentaires pour les vélos-routes, le gouvernement semble penser pouvoir résoudre le problème du dérèglement climatique. Routes de France pointe du doigt une accentuation des disparités territoriales et de l’enclavement des territoires qui en résulterait, au détriment de la mobilité des citoyens.
Selon l’organisation, il est erroné de faire de l’infrastructure routière le bouc émissaire des émissions des véhicules qui y circulent, l’infrastructure ne représentant qu’une petite partie des émissions de CO2 liées aux transports routiers. De plus, la décarbonation et l’économie circulaire, vers lesquelles les entreprises de construction routière se sont engagées, risquent d’être compromises faute de réalisme et d’investissement de la part des pouvoirs publics.
Pour Bernard Sala, Président de Routes de France, “le Gouvernement doit stratégiquement revoir sa feuille de route”. Il souligne que route, ferroviaire et transports collectifs sont complémentaires et qu’il ne faut pas sacrifier une infrastructure au profit d’une autre. M. Sala en appelle à une concertation rapide avec les services de l’État sur le sujet des investissements routiers dans une logique de transition écologique et énergétique.
Pour rappel, Routes de France regroupe 20 structures régionales, les groupes et entreprises de construction routière, les fabricants de liants routiers, ainsi que les syndicats du secteur. Cette organisation représente 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires en France, 15 milliards à l’international et près de 90 000 personnes engagées dans les entreprises de construction routière.