Le Collectif 25 novembre, en collaboration avec d’autres militant.e.s, a organisé une grande marche des fiertés LGBTQIAP+ ce samedi 24 juin. Dénonçant la dépolitisation constante de cet événement, les organisateurs prévoyaient une “Pride radicale” qui mettrait l’accent sur la reprise des luttes queer à Dijon. Le rendez-vous était fixé à 14h, place de la Libération. Selon les organisateurs, 5 000 personnes ont répondu présentes à cet événement (nous ne disposons pas du chiffre officiel des services de police). Le chiffre avancé par les organisateurs nous laisse, disons, dubitatifs – c’est indéniable que cette marche fut un succès, mais de là à réunir 5 000 personnes, certainement pas. Soyons francs à l’égard de nos lecteurs et lectrices qui nous lisent.
Le cortège s’est élancé de la place de la Libération pour remonter la rue de la Liberté. Les manifestants sont ensuite passés par la place Darcy, le boulevard de Brosses, la rue du Château, la rue Bannelier, la rue Quentin, puis la rue Musette avant de faire une halte devant l’église Notre-Dame, puis devant l’Office de tourisme, avant de retourner à la place de la Libération.
Le Collectif 25 novembre critique le détournement commercial de la Pride, devenue trop souvent une occasion pour des organisations non politiques de capitaliser sur le mois de juin pour se refaire une image. Ils dénoncent l’exploitation des symboles queer par les entreprises capitalistes qui, bien qu’elles vendent des produits aux couleurs de l’arc-en-ciel, n’agissent pas concrètement pour les droits des personnes LGBTQIA+.
Le Collectif 25 novembre affirme que la communauté LGBTQIAP+ a plus que jamais besoin de s’approprier l’espace public pour y exprimer sa diversité et son droit à vivre librement. Ils déclarent être fatigués de devoir s’adapter aux normes oppressives ou d’être cantonnés à des rôles exotiques et limités pour être acceptés par la société. “Nous sommes plus que ça. Nous sommes les identités à rebrousse-poil, la marginalité d’aujourd’hui qui sera la réalité aux multiples facettes de demain“, disent-ils.
Le collectif énumère une série de droits fondamentaux pour lesquels ils continueront de se battre, tels que le droit à la sécurité, à des soins respectueux, à l’éducation, à la parentalité, et à ne pas subir des combinaisons toxiques de racisme, sexisme, transphobie, homophobie et validisme.
Bien que cette manifestation non déclarée se soit déroulée dans une ambiance joyeuse et revendicative, plusieurs graffitis ont été réalisés, ce qui, selon certains manifestants, ne contribue pas réellement à la cause qu’ils défendent. Deux personnes ont d’ailleurs été interpellées dans le cadre de ces dégradations.
François Rebsamen, maire de Dijon, a réagi via les réseaux sociaux suite aux dégradations qui ont été commises : « Je condamne fermement les dérives abjectes et inacceptables qui ont eu lieu lors de la marche des fiertés de Dijon cet après-midi. Cet événement, qui est un rassemblement en faveur des droits des personnes LGBTQIAplus, ne peut en aucun cas être utilisé comme prétexte pour s’en prendre aux forces de l’ordre. Le slogan “ACAB” est particulièrement choquant. Je rappelle que les associations #LGBTQIAplus n’ont pas été associées à cette manifestation. La Ville se réserve donc le droit de porter plainte concernant les dégradations qui ont eu lieu.»

La nouvelle version de cette marche fait débat chez ceux et celles qui y ont participé : « Avant, il y avait de la musique, on dansait, on s’amusait, tout en revendiquant ce que nous avions à revendiquer. Là, il n’y a pas de musique, c’est un réel problème ! On marche, c’est tout ! », nous diront plusieurs manifestants, qui, à les écouter, ne s’attendaient pas à cela en venant participer à cette marche.
Rozzie ira jusqu’à dire : « Moi, je préférais avant, une Pride sans musique, c’est franchement nul. On n’a pas besoin d’être politisé, on n’est pas des gamins. La prochaine fois, j’irai à Paris ». La nouvelle formule mise en place par les organisateurs n’a pas touché tous les cœurs, bien au contraire.
Depuis de nombreuses années, la Marche des Fiertés était synonyme de joie, de musique entraînante et de célébration de l’amour et de la diversité. C’était un moment de fête où les participants se rassemblaient pour défendre leurs droits, mais aussi pour exprimer leur identité et leur fierté. La musique jouait un rôle crucial dans cette ambiance festive, créant une atmosphère positive et énergique.
Malgré les débats et les désaccords, il est important de souligner que la Marche des Fiertés reste un événement symbolique et puissant dans la lutte pour l’égalité et la visibilité des personnes LGBTQ+. Quelle que soit la formule adoptée, cette marche demeure un moment de rassemblement et de solidarité, où les voix des personnes marginalisées sont entendues et où l’amour et l’acceptation sont célébrés.
Il est possible que les organisateurs réévaluent leur approche à l’avenir, en trouvant un équilibre entre les revendications politiques et la dimension festive de la marche. Après tout, la diversité et l’inclusion sont des valeurs essentielles de la communauté LGBTQ+, et la Marche des Fiertés doit refléter cette diversité dans toutes ses facettes, y compris la musique qui fait vibrer les cœurs et les corps.












