Thierry Falconnet, lors du conseil municipal, n’a pas caché sa colère face à Philippe Neyraud et Christophe Guillet de la liste “Le Bon Sens à Chenôve” lundi soir. C’est à la suite d’une question orale posée par le groupe “Le Bon Sens” que Thierry Falconnet a fait part de sa colère sur les questions de sécurité.
La question du Groupe “Le Bon Sens” était la suivante : « Depuis quelques semaines, des tirs de mortier et même des tirs d’arme à feu se font entendre certains soirs dans le quartier du Mail à Chenôve. Que comptez-vous faire pour répondre à cette violence et aux nuisances occasionnées ? ».
Le maire de Chenôve répondra : « J’ai envie, avant de donner la parole à Madame Popard, de poser la question suivante. Est-ce que je dois prendre un arrêté municipal contre les tirs de mortier, interdisant les tirs de mortier, ou prendre un arrêté municipal contre les tirs d’arme à feu ? Je ne suis pas sûr qu’il serait respecté, donc je ne les prendrai pas. » Puis il donne la parole à sa première adjointe, avant de rebondir : « Je vais simplement ajouter un mot sur ce point. Attention aux polémiques à ce sujet. Attention à ce que l’on dit, à ce que l’on avance, à ce que l’on laisse diffuser sur cette question de la sécurité et de la tranquillité publique. J’ai associé chacune des composantes de ce conseil municipal à l’observatoire de la tranquillité publique parce que je souhaite dépolitiser cette question de la sécurité et de la tranquillité publique et faire en sorte que les uns et les autres puissent avancer de concert, avec des nuances d’appréciation, forcément.
Mais avancer ensemble sur ces questions. Je le dis d’autant plus fermement qu’il y a des choses que l’on maîtrise, et il y a des choses que l’on ne maîtrise pas. Parce que tout simplement, il y a des phénomènes d’une telle ampleur qu’il n’est certainement pas du ressort d’un maire, de manière isolée, de les traiter. Quand on m’accuse par exemple sur les points de deal et sur les trafics de stupéfiants de pratiquer la politique de l’autruche, je trouve que c’est mal connaître le travail qui est fait depuis des mois sur cette question.
Vous avez fait référence, monsieur Audard, à François Xavier-Dugourt, qui est aussi le président du bailleur Orvitis. Il peut témoigner du travail que nous avons mené sur un point de deal qui s’était déplacé du bâtiment Marise Bastier sur le bâtiment Lamartine. Là, quand il s’agit d’agir sur ces questions, il n’y a plus de frontière politique pour moi. C’est l’intérêt général qui prime et c’est surtout l’intérêt des habitants qui subissent au quotidien ces nuisances ».
En s’adressant à la liste Bon Sens, le maire Thierry Falconnet ajoute : « Ce n’est pas ça la réalité, la réalité est beaucoup plus grave que ça ! Et je trouve que c’est intolérable de jouer avec cette question à des fins politiques et surtout de faire croire que l’on pourrait faire mieux. Voilà, que faire ? Que l’on pourrait faire mieux, si, je le redis, j’attendais votre message de soutien quand mon nom a été tagué sur tous les murs avec des menaces de mort. J’attendais votre message de soutien, monsieur Neyraud, je l’attends encore. Donc, sur ces questions, les leçons, il faut savoir à qui on les donne et dans quelles conditions on les donne ».
Le maire de Chenôve invite l’équipe du Groupe “Bon Sens” à venir assister à l’Observatoire de la Tranquillité Publique, observatoire où est présent le Directeur Départemental de la Sécurité Publique, le Procureur de la République. Il en a profité pour annoncer qu’une réunion publique sera organisée prochainement sur ces questions de sécurité.
L’action menée par la municipalité ne peut être que limitée, la sécurité publique étant une prérogative de l’État. Thierry Falconnet, maire de Chenôve, a, en raison des actions menées par sa municipalité, reçu plusieurs menaces de mort, et ce jusqu’à son domicile, d’après ce que nous savons. Plusieurs plaintes ont d’ailleurs été déposées par le maire, plaintes qui pour le moment n’ont donné suite à aucune interpellation, ce qui est tout de même étonnant face à la situation, disons-le clairement. Effectivement, Philippe Neyraud n’a pas apporté son soutien au maire de Chenôve, mais celui-ci se justifie : « Il fallait encore savoir qu’il avait reçu des menaces, je n’étais pas au courant », nous dira Philippe Neyraud à la sortie du Conseil Municipal.
Tirs de mortier, tirs d’arme à feu, voitures brûlées, quand il ne s’agit pas de poubelles. Trafic de stupéfiants, agressions, incendies volontaires de bâtiments publics, un maire menacé de mort, Chenôve s’enlise dans une insécurité certaine. De là à dire que la municipalité fait la politique de l’autruche, c’est tout de même un peu gros face à la situation.