Le 27 juin dernier, Nanterre (Hauts-de-Seine) a été le théâtre d’un drame qui a entraîné des scènes de guérilla urbaine, nourrissant les craintes d’un embrasement national.. La métropole de Dijon, tout en demeurant paisible jusqu’à présent, reste sur le qui-vive.
Un adolescent de 17 ans a été abattu par un policier le mardi matin, vers 8h30, près de la station RER Nanterre-Préfecture, non loin de la place Nelson-Mandela. Deux enquêtes ont été ouvertes par le parquet : l’une pour refus d’obtempérer et tentative d’homicide volontaire sur une personne dépositaire de l’autorité publique, l’autre pour homicide volontaire par une personne dépositaire de l’autorité publique, confiée à l’IGPN (la police des polices).
Cet incident a immédiatement déclenché des réactions violentes dans le quartier du Vieux-Pont à Nanterre et dans plusieurs villes de la région parisienne dans la nuit de mardi à mercredi. Les autorités craignent un embrasement à l’échelle nationale. Hier soir, plusieurs véhicules ont été bruler dans le quartier des Grésilles à Dijon. Des tirs de mortiers et des cocktails molotov auraient été utilisés du côté du groupe hostile contre les forces de l’ordre qui ont répliqué à coup de gaz grenades lacrymogènes.
Le matin de la tragédie, la police avait tenté de contrôler un véhicule Mercedes dans l’avenue Frédéric-et-Irène-Joliot-Curie à Nanterre. Selon le témoignage des policiers, l’un des agents s’est placé devant le véhicule pour l’arrêter. C’est à ce moment que le conducteur aurait foncé sur lui. En réponse, le fonctionnaire a fait usage de son arme et a tiré une fois, touchant le jeune homme à la poitrine. Les efforts de réanimation sur place se sont révélés vains.
Cependant, cette version des faits a été contestée par une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. Cette dernière montre le véhicule à l’arrêt, contrôlé par deux policiers. L’un d’eux, armé, est posté au niveau de la fenêtre du conducteur. Quand la voiture redémarre, l’agent ouvre le feu.
La mort de cet adolescent et les circonstances qui l’entourent ont suscité une vive émotion et colère à Nanterre, ville populaire de l’Ouest parisien où il résidait, mais également à l’échelle nationale. Des milliers de messages de soutien à la famille et aux proches de l’adolescent, prénommé Naël, ont été partagés sur Twitter.
Ces événements soulignent une fois de plus les tensions entre la police et une certaine partie de la population, ravivant le débat sur l’usage de la force par les forces de l’ordre et le contrôle de leurs actions. Ainsi, la situation actuelle à Nanterre et la possibilité d’une escalade à l’échelle nationale requièrent une attention toute particulière des autorités à tous les niveaux, de la métropole de Dijon à l’ensemble du territoire national.