Dans un communiqué daté du 27 juin 2023, la Ligue des droits de l’Homme, ainsi qu’un collectif de diverses associations, a dénoncé l’expulsion des habitants du squat des Marmuzots à Dijon. Les associations engagées dans la défense des droits humains déplorent qu’aucune solution pérenne de relogement n’ait été prévue pour l’ensemble des résidents.
Une partie des habitants, anticipant l’expulsion, avait choisi de quitter les lieux avant la date prévue. Le jour J, l’expulsion a été effectuée par des forces de police en grand nombre, dans une mise en scène qualifiée de “disproportionnée” par les observateurs. Les bénévoles associatifs présents sur les lieux pour témoigner et assister les habitants se sont vu refuser l’accès.
Huit personnes, considérées comme étant en situation régulière, ont bénéficié d’un hébergement provisoire. Cependant, des incertitudes demeurent quant à la pérennité de cette solution. Les autres personnes, qui n’ont pas eu droit à une mise à l’abri, ont été arrêtées pour vérification de leur situation. Si la majorité d’entre elles ont été progressivement libérées, aucune solution d’hébergement ne leur a été proposée. L’une d’entre elles reste sans nouvelles.
Ainsi, ce sont près d’une trentaine de personnes supplémentaires qui se retrouvent sans abri à Dijon.
Ce cas, selon le communiqué, est le symptôme d’un problème plus large : l’insuffisance des places d’hébergement. Les associations constatent en effet que les personnes à la rue et celles qui les soutiennent sont confrontées à une pénurie d’hébergement.
Pourtant, des solutions existent. Le communiqué appelle à l’augmentation du nombre de places, la mise à disposition de locaux vacants, et surtout une politique de régularisation qui permettrait à beaucoup de vivre de leur travail et de se loger. Ce point avait d’ailleurs été rappelé récemment par le président de la fédération des acteurs de la solidarité.
Parmi les organisations qui se sont jointes à la Ligue des droits de l’Homme pour exprimer leur soutien aux demandeurs d’asile et aux migrants figurent l’ACAT Dijon, Action Catholique Ouvrière, AFRANE Bourgogne, AGIRabcd 21, AIDES Bourgogne Franche Comté, Amis de la Confédération Paysanne, Amnesty International Dijon, APF France Handicap, ATTAC21, ATMF Dijon, CFDT 21, CGT 21, Club Unesco Dijon, CCFD-Terre Solidaire, CNT 21, Collectif du lycée d’accueil international Le Castel, Confédération Paysanne, Confédération Syndicale des Familles, Espace Autogéré des Tanneries, Euphorbe en Illabakan, FCPE, FSU 21, LVN personnalistes et citoyens, Ligue des Droits de l’Homme, Maison Phare, MAN, Mouvement de la Paix, MRAP, Pastorale des Migrants, PNS Bourgogne Mali, RESF 21, SAF, SNES FSU, SOS Refoulement, SOS Racisme, Solidaires, Solidarité afghane, Sud santé sociaux, UJFP, UNEF, et Tends la Main.