Personne n’ose aborder ce sujet, mais il occupe l’esprit de nombreux clients fréquentant ce lieu unique. Le café “Le Chez Nous” est une institution, ayant ouvert ses portes dans les années 1850. Mais “Le Chez Nous” est plus qu’un simple café. C’est un lieu militant où des associations, syndicats, collectifs et individus organisent des repas ou autres activités pour soutenir leurs différents projets.
Malheureusement, malgré son ancrage historique et son identité puissante, le café rencontre des difficultés financières. Récemment, une collecte de fonds en ligne a été lancée pour réunir 30 000 € afin de sortir l’établissement de la crise. Ce n’est pas la première fois que cela arrive. En 2020, le café avait déjà dû faire appel à la générosité de sa communauté. Grâce à la générosité de 657 personnes, une somme de 28 616 € avait été recueillie, dépassant l’objectif initial de 21 000 €. Cet argent a permis à l’établissement de survivre, mais non sans peine.
Selon le procès-verbal des délibérations de l’assemblée générale ordinaire annuelle du 31 juillet 2020, nous apprenons qu’après la démission de l’ancienne gérante, Madame Isabelle Pontet-Coti a été élue pour la remplacer. Cette résolution a été adoptée à la majorité : 12 voix pour, 0 voix contre et 3 abstentions.
Depuis l’arrivée d’Isabelle Pontet-Coti en tant que gérante, le café a connu des hauts et des bas. En août 2021, un communiqué du café “Le Chez Nous” a fait la une des médias. Le communiqué indiquait : “Les obligations imposées par le gouvernement en raison de la crise sanitaire créent un climat anxiogène parmi nos équipes […] Le contrôle du pass sanitaire ne fera qu’augmenter ce stress. Pour cette raison, nous avons décidé de fermer notre établissement le samedi 14 août pour protester contre cette loi qui mine le moral et nous oblige à jouer le rôle de la police.” Il était signé “les propriétaires et les employés”.
Cependant, le mardi 17 août 2021, le café a rouvert ses portes avec le contrôle du pass sanitaire, comme l’exigeait la loi. La gérante, Isabelle Pontet-Coti, a pris cette décision, provoquant une division au sein de l’équipe. Elle a alors déclaré à la presse : “Annoncer dans la presse que le café est fermé ou que nous ne voulons pas contrôler le pass sanitaire, c’est signer notre arrêt de mort, alors que nous avons tout fait pour survivre à cette période difficile.”
Depuis lors, beaucoup de choses se sont passées au Café “Le Chez Nous”. Cependant, afin de ne pas fragiliser davantage l’établissement, Dijon Actualités a choisi de ne pas publier les témoignages d’anciens employés.
Aujourd’hui, le Café “Le Chez Nous” traverse une nouvelle crise financière. Comment est-ce possible ? La baisse de clientèle est un facteur important, certes, mais pas le seul.. Il y a aussi le Prêt Garanti par l’État (PGE), des arriérés de cotisations, et l’inflation qui affecte tout le monde. Sans oublier les frais fixes : six salaires (quatre barmen, une cuisinière et une gérante), un prêt immobilier, les assurances, le gaz et l’électricité… Toutes ces charges érodent progressivement la trésorerie.
Depuis février 2023, plusieurs mesures ont été prises pour réaliser des économies. Plus de viande, uniquement des plats végétariens les jours de marché. Les prix ont légèrement augmenté pour limiter les dégâts. Une question demeure cependant : face à la gravité de la situation, la gérante, Isabelle Pontet-Coti, a-t-elle diminué sa rémunération mensuelle ? Celle-ci était fixée entre 2 500 et 3 000 € net par mois, comme l’indique le procès-verbal des délibérations de l’assemblée générale ordinaire annuelle du 31 juillet 2020 (page 3). Une question qui mérite d’être posée, vu la situation économique actuelle du café !
N’oublions pas qu’en décembre 2020, grâce à la générosité de 657 personnes, le café a été sauvé grâce à une collecte de 28 616 € ! Cependant, six mois plus tôt, en juillet 2020, l’assemblée générale avait décidé d’accorder une rémunération entre 2 500 et 3 000 € à Isabelle Pontet-Coti. Cette décision était-elle vraiment judicieuse, sachant qu’un appel aux dons a dû être lancé seulement six mois après pour sauver le café ?
Isabelle Pontet-Coti perçoit-elle toujours cette rémunération ? Malheureusement, Dijon Actualités n’est pas en mesure de répondre à cette question. Nous n’obtiendrons une réponse à cette question que si la gérante, Isabelle Pontet-Coti, choisit de faire preuve de transparence totale envers les donateurs souhaitant sauver le café.
Dans un café à l’esprit militant, le politiquement correct ne s’applique pas toujours aux salariés.
À notre connaissance, les salariés ont été, ou sont toujours, rémunérés au Smic hôtelier. Bien que les questions de ressources humaines ne dépendent pas forcément de la gérante, Isabelle Pontet-Coti, et qu’il soit effectivement difficile d’offrir une rémunération supérieure au Smic à tous les salariés, en particulier dans le contexte économique difficile que le café traverse depuis plusieurs années. Cependant, est-il vraiment raisonnable d’attribuer à la gérante un salaire net entre 2500 et 3000 € ? C’est une question qui mérite réflexion.
Certains salariés, à notre connaissance, ont souhaité quitter l’établissement par le biais d’une rupture conventionnelle. Cependant, leurs demandes ont été refusées, y compris celle de l’ancienne gérante du café, malgré ses bons et loyaux services (selon certains clients). Une rupture conventionnelle leur aurait permis de bénéficier de leurs indemnités chômage. Ils ont donc été contraints de démissionner. Bien sûr, tout ne dépend pas d’Isabelle Pontet-Coti. Cependant, on peut dire que l’esprit militant qui fait le charme de ce café atypique ne semble pas s’appliquer aux salariés, à la grande déception de nombreux clients et militants syndicaux !
Dijon Actualités a tenté à plusieurs reprises de joindre le Café Chez Nous (Isabelle Pontet-Coti) pour obtenir une réaction concernant notre article, mais sans succès. Notre article s’appuie sur des éléments de preuve. Aucun autre procès-verbal après celui du 31 juillet 2020 n’a été trouvé.