Une mobilisation a eu lieu devant l’Office Français de la Biodiversité (OFB) à Dijon, où la Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FDSEA 21), les jeunes agriculteurs et le Syndicat d’Élevage Ovin de Côte d’Or ont uni leurs voix pour attirer l’attention sur la croissance inquiétante du nombre de loups dans la région de Bourgogne. Selon les chiffres présentés lors de cette mobilisation, le nombre de loups aurait grimpé de 430 en 2018 à près de 1000 en 2023. Cette augmentation aurait eu des conséquences dramatiques pour l’agriculture, entraînant la mort de 12000 animaux par an, un chiffre en hausse depuis 2022 selon leurs déclarations.
Les éleveurs de Côte-d’Or et de l’Yonne ont subi de plein fouet les attaques de loups, avec déjà plus d’une trentaine d’ovins et de jeunes bovins tués depuis le début de 2023. Bien que la responsabilité du loup ne soit pas toujours confirmée, les éleveurs font face à des pertes significatives et à un climat d’incertitude. Les conséquences psychologiques de ces attaques sont tout aussi préoccupantes. Les éleveurs rapportent des niveaux de détresse grandissants, une mise en retrait de la vie sociale et des tensions familiales dues à la nécessité de surveiller constamment les troupeaux.
Face à la perspective des annonces du plan loup prévues pour le 4 septembre, les agriculteurs et éleveurs bourguignons appellent les autorités à leur fournir un soutien accru dans cette situation difficile. Leurs revendications se concentrent sur la mise en place de mesures efficaces pour protéger leurs animaux et leurs moyens de subsistance. Ils souhaitent notamment :
- Regrouper les Tirs de Défense : Les éleveurs demandent la fusion des tirs de défense (simples ou renforcés) en un seul dispositif, opérationnel pendant cinq ans dans tous les territoires de présence du loup, et ce, pendant toute la période d’élevage.
- Éliminer le Plafond de Destruction : Ils souhaitent la suppression du plafond de destruction actuellement fixé à 19%, afin de permettre une réaction plus adaptée aux besoins de protection du bétail.
- Permettre l’Utilisation d’Armes avec Lunettes Nocturnes : Les éleveurs et chasseurs formés devraient pouvoir utiliser des armes équipées de lunettes à visée nocturne sans nécessité préalable d’éclairage de la cible.
Les éleveurs remettent également en question l’adaptabilité des territoires bourguignons à la présence du loup, tout en insistant sur la nécessité de considérer l’ensemble des territoires comme protégeables. Ils contestent l’efficacité et la viabilité financière des installations de moyens de protection, estimant que les subventions agricoles devraient être allouées à la promotion de la production plutôt qu’à la protection contre la prédation.
Parmi leurs autres demandes, on trouve une meilleure prise en charge des pertes. Les éleveurs réclament une indemnisation couvrant toutes les dépenses, y compris la valeur réelle des animaux perdus et les pertes indirectes telles que les avortements et les impacts sanitaires. Ils insistent également sur l’importance d’indemniser le temps consacré à la recherche de cadavres et aux démarches administratives, ainsi que le préjudice moral subi par les éleveurs.
La mobilisation, qui a réuni une cinquantaine de personnes, s’est conclue de manière symbolique par le déversement de laine devant l’entrée de l’Office Français de la Biodiversité (OFB). Bien que l’atmosphère soit restée cordiale, l’appel des éleveurs et agriculteurs de Bourgogne est empreint d’urgence et de préoccupation quant à l’avenir de leurs activités dans un environnement de plus en plus hostile pour leur bétail..
F. Bauduin












