La Chambre de Métiers et de l’Artisanat de Bourgogne-Franche-Comté (CMA BFC) tire à nouveau la sonnette d’alarme à propos des défis majeurs que la formation par apprentissage doit relever, particulièrement dans le secteur de l’artisanat. Ce cri d’alarme, exprimé par le biais de deux communiqués officiels, met en lumière une réalité préoccupante : la baisse imminente des « coûts contrats » par le gouvernement qui risque de mettre en péril l’ensemble des formations aux métiers de l’artisanat.
Depuis juillet 2023, la CMA BFC et le réseau national des CMA insistent sur les risques potentiels que cette baisse représente pour le secteur. L’importance de cette formation est cruciale, car elle permet d’accéder à des métiers rares et de proximité. Avec la réduction envisagée des financements, une diminution de près de 8% pour les formations emblématiques, comme le CAP, serait à prévoir. Cela signifierait que 57% des formations deviendraient déficitaires, affectant 55% de l’effectif des apprentis.
Des métiers emblématiques tels que boulanger, charcutier, peintre en carrosserie, plombier, coiffeur ou esthéticien pourraient bientôt devenir déficitaires en formation. Les conséquences pour les Centres de Formation des Apprentis (CFA) de la région seraient dévastatrices, avec à court terme une baisse de la qualité des formations, l’arrêt de celles ayant de faibles effectifs et la fermeture potentielle des CFA de proximité. À moyen terme, la majorité des formations déficitaires pourraient ne plus être poursuivies.
L’annonce de cette réduction est perçue avec une grande incompréhension par le réseau des CMA, notamment compte tenu de l’importance de répondre aux besoins en main d’œuvre et en compétences des entreprises artisanales. De plus, cette décision semble être en contradiction avec la volonté du Président de la République d’atteindre le million d’apprentis à l’horizon 2027, ainsi que l’objectif du gouvernement de favoriser les formations offrant une forte insertion dans l’emploi.
Emmanuel Poyen, Président de la CMA de Région Bourgogne Franche-Comté, exprime son inquiétude : « En tant que plus grand CFA de la Région BFC, avec plus de 2 600 apprentis, les conséquences de la baisse des NPEC seraient désastreuses pour l’outil de formation, pour le territoire Bourgogne – Franche-Comté et pour nos jeunes. »
Face à cette situation alarmante, la CMA BFC et le réseau des Chambres de métiers et de l’artisanat exigent un report de cette baisse et réclament une véritable concertation sur le financement durable de l’apprentissage en France.
Ce défi, déjà souligné dans un communiqué du 26 juillet 2023, reste au cœur des préoccupations de la CMA BFC. Leur message est clair : il est impératif de reconnaître l’importance de l’apprentissage dans l’artisanat comme un investissement pour l’avenir.