Le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Dijon-Bourgogne se distingue en 2023 comme le lauréat de l’appel à projets du « Programme de recherche sur la performance du système des soins » (Preps) initié par le ministère de la Santé et de la Prévention. Sous la supervision du professeur Marc Bardou, le projet dénommé “IROND-L” vise à évaluer l’efficacité médicale des structures “Maisons des femmes” dans la prise en charge des victimes de violences sexistes et sexuelles.
Les “Maisons des femmes”, inaugurées pour la première fois en 2016 à Saint-Denis, sont des espaces uniques de soutien multidisciplinaire. Ces centres offrent un continuum de services, de soins médicaux à l’accompagnement social, pour les femmes victimes. Avec 13 établissements de ce genre déjà opérationnels en France, la Première ministre, Élisabeth Borne, a exprimé en mars 2023 son ambition d’étendre ce modèle à l’échelle nationale.
À partir de 2024, le CHU Dijon-Bourgogne pilotera une étude comparant les avantages des Maisons des femmes par rapport à d’autres structures médicales traditionnelles ou associations. Centrée sur le stress post-traumatique, l’étude évaluera le bien-être des patientes accueillies dans quatre départements urbains.
Il est intéressant de noter qu’une étude préliminaire menée par le CHU entre 2020 et 2021 avait montré qu’environ 60 % des femmes prises en charge par la Maison des femmes de Saint-Denis présentaient des signes de stress post-traumatique. Ces résultats, obtenus via un questionnaire basé sur le PCL-5, ont renforcé l’idée de l’importance de lieux d’accueil centralisés pour les victimes. Le professeur Bardou estime que ces centres offrent une prise en charge holistique, réduisant le besoin de naviguer entre différents services et le traumatisme de répéter leur expérience à plusieurs reprises.
Avec des résultats attendus pour 2026, cette étude pourrait influencer la décision d’élargir le réseau des Maisons des femmes à l’échelle nationale. Cela cimentera également la réputation du CHU Dijon-Bourgogne en tant que leader dans la recherche médicale nationale et internationale.
L’équipe de recherche, composée de techniciens d’études cliniques et dirigée conjointement par le professeur Bardou et Fabienne El Khoury, bénéficiera du soutien technique et administratif du CHU Dijon-Bourgogne. La docteure Tiphaine de Foucher de Carreil, affiliée à la Maison des femmes de Saint-Denis, supervisera le projet en tant qu’investigatrice principale.
Ce projet est une étape importante pour valider l’efficacité des Maisons des femmes en tant que structures de soutien intégral pour les victimes de violences, et souligne l’engagement continu du CHU Dijon-Bourgogne en matière de recherche innovante et de soins de qualité.