Dans l’évolution dynamique des villes, la réinvention des espaces est primordiale pour créer des environnements harmonieux et polyvalents. À Dijon, cette transformation s’accompagne d’une forte résonance historique. Au cœur de cette métamorphose urbaine se trouve le site Quai Moutarde, autrefois occupé par l’usine AMORA. Ce lieu était censé devenir le symbole d’une réconciliation entre l’histoire industrielle de la ville et son futur prometteur, unissant deux cours d’eau qui ont marqué l’histoire de Dijon : l’Ouche, sauvage et vigoureuse, et le paisible Canal de Bourgogne. Cependant, le projet prendra un sérieux retard : de l’amiante a été découvert sur le terrain à une profondeur de 3 mètres suite à des carottages effectués par le promoteur. Ce fut suffisant pour mettre à l’arrêt le projet immobilier.
Un site d’exception pour le promoteur
La topographie singulière du site, avec son allure quasi-insulaire, évoque un sentiment prononcé de singularité, invitant à la contemplation et à la flânerie. Il ne s’agit pas seulement de la reconversion d’un espace, mais d’une véritable redécouverte selon le promoteur immobilier. La démolition de l’usine a dévoilé un panorama reliant la rive naturelle à la rive davantage urbanisée, forgeant une confluence à la fois visuelle et culturelle.
Le projet découlant de cette transformation a été méticuleusement conçu pour préserver l’âme du lieu tout en le projetant vers l’avenir, d’après le promoteur immobilier. Orienté Est-Ouest, le site profite d’une luminosité abondante, offrant des perspectives exceptionnelles pour les futurs résidents. Cette lumière met en valeur l’architecture du lieu, où la diversité règne. Duplex, appartements de plain-pied ou villas sur les toits, la variété des logements est à la fois un hommage à la modernité et une évocation des différentes époques qui ont marqué cet endroit.
Cependant, au-delà de l’architecture et du paysage, ce qui distingue ce projet, (selon le promoteur immobilier), est son engagement en faveur de l’inclusivité. Dans un puissant énoncé sur l’égalité et la solidarité, les logements sociaux et ceux en accession à la propriété sont pensés sans distinction, favorisant une réelle mixité et diversité. Le Site Quai Moutarde est bien plus qu’un simple projet de réaménagement urbain selon le promoteur immobilier. C’est une célébration de l’histoire de Dijon, une affirmation de son avenir et, surtout, une ode à la coexistence harmonieuse des individus dans un espace qui incarne le passé, le présent et le futur.
Cela, toutes nos excuses au promoteur immobilier, c’était avant que l’amiante ne soit retrouvé sur le terrain. Selon une information du Bien Public, François Rebsamen aurait saisi les services de l’État compétents et a immédiatement demandé à la Splaad, actuelle propriétaire du terrain, de procéder à des expertises pour connaître les causes de cette situation et la provenance de ces matériaux. Il a aussi demandé que soient effectuées des mesures de la qualité de l’air (dites « d’empoussièrement ») afin de s’assurer de l’absence de pollution de l’air sur ce terrain. Ces mesures, « réalisées par un organisme indépendant en fin de semaine dernière », indiquent « qu’il n’y a pas la moindre fibre d’amiante dans l’air ».
François Rebsamen déclarera dans les colonnes de nos confrères du Bien Public : « Après la fermeture et la démolition de l’usine Amora-Maille, des dépollutions ont été menées. 1 700 mètres cubes de gravats avaient été retirés à l’époque pour être transportés à Drambon, dans une décharge de classe 1. Mais il n’y avait pas l’obligation de faire des sondages dans les terrains à la recherche d’amiante. Les fosses ont été remblayées avec des matériaux concassés. Nous avons saisi le cabinet Lepage pour que la lumière soit faite. Nous entrons dans une bataille juridique, a priori longue et complexe. Elle concerne l’ancien propriétaire de l’usine, Unilever, la société qui a démoli et qui a fait faillite, ainsi que nous et les promoteurs, qui nous estimons lésés. D’où vient cette amiante ? Comment est-elle arrivée là ? On va chercher les responsabilités. En attendant, on va protéger les habitants. ».
F. Bauduin
Crédit photo : Atelier d’architecture Brenac+Gonzalez & Associés








