Le 11 mai dernier, une décision majeure a été prise par l’Ordre des médecins concernant un cardiologue du CHU Dijon Bourgogne, situé en Côte-d’Or. Selon France 3 Bourgogne qui rapporte l’information, ce dernier a été interdit d’exercer en raison de graves manquements déontologiques liés à des faits de harcèlement, de violences verbales et d’insultes homophobes.
Malgré sa suspension, le nom du cardiologue figure toujours sur la liste officielle des cardiologues du CHU Dijon Bourgogne. Les tentatives de prise de rendez-vous avec lui sont vaines, le secrétariat hospitalier confirmant que “le professeur n’intervient plus ici et ne le fera plus pendant un bon moment”. Son cabinet ajoute de son côté : “Le docteur ne prend plus de nouveau patient”.
La durée de cette suspension est d’un an, dont six mois avec sursis, suite à des actes de harcèlement moral et des propos homophobes. L’Ordre des médecins de Côte-d’Or, via un mail signé de Maître François-Xavier Bernard, avocat du Conseil, a spécifié que la peine sanctionnait des manquements liés aux règles énoncées dans plusieurs articles du Code de la santé publique. Ces articles codifient, entre autres, les devoirs généraux des médecins et leurs rapports avec leurs pairs et d’autres professionnels de santé.
La situation est restée tendue au CHU Dijon Bourgogne où plusieurs professionnels, sous anonymat, ont témoigné des comportements agressifs du professeur selon France 3 Bourgogne. Des accusations de harcèlement avaient déjà été portées contre lui en 2021, mais l’affaire avait été classée sans suite. Le CHU, quant à lui, n’a pas souhaité s’exprimer, faisant simplement savoir que des “procédures sont toujours en cours”. Le cardiologue a contesté la décision de l’Ordre des médecins en introduisant un pourvoi en cassation, mais cela n’a pas suspendu sa peine.
Outre les accusations de harcèlement et de violence verbale, des sources ont également évoqué une possible erreur médicale dans laquelle le cardiologue serait impliqué. L’incident aurait eu lieu lorsqu’une intervention a été confiée à un interne. Selon ces sources, le cardiologue aurait quitté le bloc opératoire prématurément, laissant l’interne en difficulté et provoquant une grave erreur médicale ayant entraîné un lourd handicap pour le patient. Cependant, le Conseil de l’ordre des médecins de Côte-d’Or a souligné que la suspension du cardiologue “ne sanctionne pas des erreurs médicales”.
Cet événement rappelle l’importance du statut d’agent public des internes. En cas de faute, c’est la responsabilité administrative de l’hôpital qui est engagée, cette dernière devant alors réparer le préjudice causé au patient. Dans certaines situations, les praticiens ayant supervisé l’interne peuvent également être tenus responsables de leurs propres erreurs.