Hier à 18h, à l’initiative de la Ligue des Droits de l’Homme, ainsi que de nombreuses autres associations, syndicats et partis politiques, un rassemblement a réuni une quarantaine de personnes devant le Conseil général de la Côte-d’Or, situé au 3 Bd de Champagne, 21000 Dijon.
Pour rappel, six jeunes pris en charge par le conseil départemental de la Côte-d’Or avaient saisi le tribunal administratif de Dijon en procédure d’urgence (référé). Ils étaient mis à la rue sans ressources à 18 ans, alors qu’ils poursuivaient leur formation. Depuis 2022, la loi interdit ces “sorties sèches”, qui étaient depuis longtemps identifiées comme souvent catastrophiques. Elles annulaient tout le travail d’accompagnement précédemment réalisé et les efforts d’insertion des jeunes concernés.
Le tribunal a donné raison à cinq d’entre eux, suspendant la décision de refus de continuation de la prise en charge et enjoignant le conseil départemental de réexaminer leur situation. Pour le sixième, le tribunal n’a pas tranché en raison de ses (faibles) ressources liées à sa deuxième année d’apprentissage.
Paul Garrigues, représentant de la Ligue des Droits de l’Homme à Dijon, a tenu, dans un long discours, à rappeler selon lui les défaillances du Conseil départemental envers les jeunes mineurs isolés. Billy Chrétien, Catherine Hervieu et Caroline Carlier, tous trois conseillers départementaux écologistes, étaient présents sur les lieux. Pour Billy Chrétien : « Nous sommes ici car nous sommes déjà au courant de la situation. Les défaillances sont connues ; elles ont été pointées du doigt dès 2013 par la chambre régionale de la Cour des comptes. Elle relevait que la politique départementale en matière de mineurs non accompagnés était orientée selon les moyens que la majorité souhaitait y consacrer, et non selon les besoins réels. Depuis, nous avons continuellement été alertés par les associations. Nous sommes présents ici car nous soutenons cette cause, c’est également en adéquation avec nos valeurs. La droite essaie d’instaurer un changement de paradigme en total désaccord avec ce qui est reconnu par la communauté internationale. À savoir que les jeunes non accompagnés ne représentent pas un enjeu migratoire, mais une question de protection de la jeunesse. »
Depuis le début de l’année 2023, le conseil départemental observe une montée notable du nombre de mineurs non accompagnés arrivant sur son territoire. Cette saturation est également perceptible pour les jeunes adultes. Selon le Code de l’action sociale et des familles, un soutien est prévu jusqu’à l’âge de 21 ans pour ceux qui ne sont pas en mesure de s’autonomiser.
Étaient également présents à ce rassemblement des représentants du NPA, de la LFI et du Parti Communiste Français. Face à ce qu’elles considèrent comme des « atteintes au droit de l’enfance », les associations ont appelé à poursuivre le combat, qu’elles estiment plus que légitime.









