La Confédération du Logement et du Cadre de Vie (CLCV) a exprimé aujourd’hui son indignation quant à la probable augmentation des loyers de 3,5 % en 2024. Dans un contexte économique déjà précaire, une telle hausse pourrait accentuer la précarité de nombreux locataires.
La hausse des prix, notamment celle des produits de première nécessité, pèse déjà lourdement sur le budget des ménages français. Dans ces conditions, comment ces derniers pourraient-ils supporter une augmentation des loyers ? Les chiffres avancés par la CLCV sont préoccupants : près de 4 Français modestes sur 10 déclarent déjà sauter des repas par manque de moyens.
En outre, la situation semble s’aggraver depuis le début de l’année avec une hausse notable des impayés de loyers et de charges dans le secteur social, atteignant en moyenne 10%. Les demandes formulées auprès de la Banque de France relatives à des incidents de paiement ou au surendettement ont augmenté de 30%.
Si l’on ajoute à cela les coûts énergétiques croissants, le tableau est sombre. En effet, chez plusieurs bailleurs sociaux, les charges de chauffage ont vu leur coût doubler, voire décupler dans certaines situations extrêmes. Sans parler de l’électricité, dont le prix a augmenté de 26,5% en un an.
La CLCV souligne que le paiement des loyers pèse entre 25 à 40% du budget des ménages. Or, si l’Aide Personnalisée au Logement (APL) permet d’alléger ce fardeau pour certains, elle ne couvre qu’une partie de ces augmentations. De plus, bon nombre de ménages sont exclus de cette aide en raison d’un plafond de ressources trop restrictif.
Le danger est réel. Beaucoup de locataires doivent choisir entre des besoins essentiels, tels que se nourrir, s’éclairer ou se chauffer, et le paiement de leur loyer.
Face à cette situation alarmante, la CLCV exige le gel des loyers. “Nous sommes face à une bombe sociale”, déclare l’association, faisant allusion aux hausses annuelles qui pèsent sur les locataires. Elle appelle non seulement les représentants des locataires mais aussi les membres du conseil d’administration à rejeter cette augmentation.
Par ailleurs, la CLCV souligne l’urgence de s’attaquer au problème des “passoires thermiques” classées F et G. Ces logements, particulièrement énergivores, subissent de plein fouet l’augmentation des coûts énergétiques. L’association réclame une baisse de 10% des loyers pour ces logements.
Alors que le débat sur la hausse des loyers fait rage, une chose est certaine : la crise du logement, exacerbée par la hausse des coûts énergétiques, nécessite des mesures urgentes pour protéger les ménages les plus vulnérables.