Ce lundi matin, le groupe de défense de l’environnement Greenpeace Dijon a marqué sa présence devant la préfecture de Côte d’Or. Une dizaine de militants, vêtus de masques de volailles et de cochons, ont exprimé leur indignation face à la croissance des fermes-usines en France et à la responsabilité directe de l’État dans ce développement.
Leur message était clair : ils réclament un moratoire national sur la construction et l’expansion de ces installations d’élevage à grande échelle. Des banderoles proclamant « Fermes-usines : ni ici, ni ailleurs » et « Méga fermes = eau + air pollués » ont été déployées, soulignant les impacts négatifs de l’élevage industriel sur l’environnement et la santé.
Cette action de Greenpeace n’était pas isolée, puisque des centaines d’autres militants se sont rassemblés devant 22 préfectures à travers la France, ainsi qu’au ministère de l’Agriculture à Paris, où une scène de ferme-usine a été simulée et du lisier déversé symboliquement.
Le groupe dénonce également les autorisations délivrées par les préfets pour les installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) d’élevage, qui favorisent l’essor de ces fermes-usines. Ils soulignent les conséquences environnementales désastreuses de l’élevage industriel, telles que les émissions de gaz à effet de serre, la pollution de l’eau et de l’air, ainsi que les risques sanitaires pour les riverains et les animaux.
En outre, Greenpeace met l’accent sur la nécessité d’une refonte du secteur de l’élevage, en faveur de pratiques agroécologiques et respectueuses de l’environnement. Cette transformation est perçue comme essentielle pour soutenir des élevages écologiques et paysans, et pour préserver l’autonomie des éleveurs.
La mobilisation coïncide avec les retards et l’incertitude entourant la publication du pacte et de la loi d’orientation et d’avenir agricoles (PLOAA) promis par le président E. Macron. Greenpeace exhorte le gouvernement à intégrer dans cette loi des mesures pour une transition agroécologique, afin d’éviter la disparition progressive des élevages vertueux au profit d’exploitations industrielles.
Pour renforcer leur action, Greenpeace a lancé une pétition qui a déjà rassemblé plus de 150 000 signatures, permettant aux citoyens de soutenir cette cause.
Cette manifestation reflète une prise de conscience croissante de l’urgence environnementale et appelle à une réaction politique forte pour préserver non seulement l’environnement, mais aussi le modèle agricole traditionnel français.