Alors qu’un nouvel incident a eu lieu hier soir dans le quartier de Fontaine d’Ouche à Dijon, faisant un blessé, aujourd’hui tout le monde se pose la question de savoir où et quand aura lieu la prochaine fusillade.
Pour rappel, le mercredi 13 mars 2024, une première fusillade avait éclaté dans le quartier de la Fontaine d’Ouche, blessant légèrement un jeune homme au bras sans mettre sa vie en danger. Dans la nuit de jeudi à vendredi, à Talant, un homme âgé de 19 ans, également originaire de la Fontaine d’Ouche, a été poignardé et malheureusement n’a pas survécu à ses blessures. Le dimanche 17 mars, toujours à Talant, dans le quartier du Belvédère, un adolescent de 15 ans a été tué par balles sur un point de deal. Le mercredi 20 mars 2024, vers 17h, une fusillade a éclaté avenue Champollion, dans le Quartier des Grésilles à Dijon.
Aujourd’hui, tout le monde se pose la question : où et quand aura lieu la prochaine fusillade ? Car, selon toute vraisemblance, les règlements de compte et prises de territoire liés au trafic de stupéfiants sont loin d’être terminés.
Ces incidents, parfois dramatiques, rappellent que le trafic de stupéfiants est présent partout. Prenons pour exemple l’immeuble situé au 37 rue Amiral Pierre (Bâtiment C) à Dijon. Le trafic de stupéfiants y va bon train dans le local à vélos, et ce bâtiment est géré par le bailleur social CDC Habitat.
Malgré les demandes répétées de certains locataires pour que la porte du local à vélos soit réparée et sécurisée, rien n’a été fait par CDC Habitat : « Je demande depuis 2022 que la porte soit réparée, mais rien n’a été fait. Aujourd’hui, ils se sont installés dans le local à vélos, c’est scandaleux« , nous confie une locataire qui souhaite rester anonyme par peur de représailles.
Du côté de la CLCV, qui a saisi CDC Habitat sur le sujet, c’est la colère qui est présente : « Afin de ne pas être impliquée négativement, nous souhaitons apporter quelques éléments et précisions à votre article sur les problèmes de cette résidence pour lesquels nous avons été saisis et pour lesquels nous avons saisi à de multiples reprises CDC Habitat sans succès. Un locataire nous a saisis concernant le local à vélos pour la première fois le 14 janvier 2022, et une demande a été faite le jour même à CDC. Malgré plusieurs demandes, rien n’a bougé. Le 27 mai 2023, nous avons de nouveau été saisis par une locataire et avons saisi à nouveau CDC le 30 mai 2023, qui nous a indiqué avoir contacté le syndic de l’immeuble et que celui-ci ferait le nécessaire dans les meilleurs délais. Le 05 juillet 2023, la locataire saisit à nouveau CDC, qui indique que rien n’est fait pour le local. CDC répond le 10 juillet que le syndic s’en occupe très rapidement, cependant le 26 octobre 2023, et malgré nos demandes, ni CDC Habitat ni le syndic, qui pourtant n’est pas l’interlocuteur direct des locataires, n’ont toujours rien fait et visiblement, l’entreprise n’est pas intervenue« , nous confie le président de la CLCV de Côte-d’Or. Puis il ajoute : « La colère est présente de notre côté, comme du côté des locataires. Faut-il recommencer, comme nous l’avons déjà fait, à organiser des actions avec banderoles devant CDC Habitat ? On se moque de nous, nous en avons ras-le-bol. Franchement, c’est de pire en pire, et cela concerne tous les bailleurs, pas seulement CDC Habitat, je tiens à le dire« .
Comment expliquer que les demandes des locataires et de l’association de défense des locataires, la CLCV, ne soient pas prises en compte par le bailleur social ? Du côté de CDC Habitat, que nous avons contacté ce matin sur le sujet, nous sommes toujours dans l’attente d’un retour de la Directrice d’agence. Ce qui est sûr, c’est que les points de vente de drogue se sont multipliés ces derniers temps un peu partout sur Dijon et sa métropole. Cela complique la tâche des forces de l’ordre qui ne peuvent être partout, en raison d’un manque d’effectifs.