Le 14 mai 2024 restera gravé dans la mémoire de la famille pénitentiaire comme une journée sombre, marquée par la perte tragique de deux de ses membres lors d’un violent attentat. Nous exprimons nos plus sincères condoléances aux familles endeuillées et apportons tout notre soutien au Personnel de l’Administration Pénitentiaire (PREJ) de Caen, touché de plein fouet par cette tragédie.
Dans un communiqué de presse empreint de tristesse et d’émotion, l’intersyndicale de la famille pénitentiaire relate l’événement brutal qui s’est déroulé ce matin-là. Vers 11 heures, un convoi pénitentiaire, chargé du transfert d’un détenu vers le tribunal dans le cadre d’une procédure criminelle, a été la cible d’une attaque armée d’une rare violence. Un commando déterminé a ouvert le feu sur les agents, laissant peu de chance à ces derniers de riposter.
Le bilan est lourd : deux collègues ont perdu la vie sur le coup, deux autres se battent pour la leur dans un état critique, tandis qu’un cinquième a été blessé à l’oreille. Cette attaque, d’une violence inouïe, plonge la communauté pénitentiaire dans l’effroi et la consternation.
Face à cette tragédie, les syndicats appellent à un blocage immédiat de l’ensemble des établissements et structures pénitentiaires, afin d’exprimer leur émotion et de soutenir leurs collègues tombés en service. Une journée de « Prisons mortes » est ainsi décrétée, avec la possibilité d’une reconduction. De plus, une minute de silence sera observée demain à 11 heures dans tous les établissements pénitentiaires en hommage aux victimes.
Dans un souci de responsabilité et de sécurité, l’intersyndicale revendique immédiatement plusieurs mesures, notamment la réduction drastique des extractions en faveur de l’utilisation de la visioconférence pour les audiences judiciaires, ainsi que la refonte et l’harmonisation des niveaux d’escorte. Ils exigent également la fin des escortes « panachées » et réclament une égalité de traitement en termes de moyens entre la métropole et les départements et régions d’outre-mer.
Parmi les autres revendications figurent la nécessité d’équiper le personnel de matériel adapté, le déploiement rapide de brouilleurs de téléphones portables et le renforcement du contrôle des drones. L’intersyndicale appelle également à une audience urgente avec le Ministre de la Justice et ses services pour discuter de ces points ainsi que d’autres sujets connexes impactant directement les conditions de détention.
L’intersyndicale condamne avec fermeté cette barbarie et insiste sur la nécessité d’une réponse administrative sans équivoque. Au-delà du soutien indéfectible apporté aux familles des victimes, elle demande instamment une prise en compte réelle des moyens nécessaires pour faire face à cette violence grandissante et aux risques encourus par le personnel pénitentiaire au quotidien.