À l’initiative des syndicats, les représentants de la profession pharmaceutique organisent aujourd’hui une grande journée de mobilisation. Les raisons de leur colère sont multiples : alerter les patients sur le risque de déserts pharmaceutiques, exprimer le mécontentement généralisé face aux difficultés économiques rencontrées depuis près de trois ans, et dénoncer l’absence d’avancées pour la réforme du troisième cycle des études pharmaceutiques (R3C).
Il sera donc difficile aujourd’hui de trouver une pharmacie ouverte sur la métropole dijonnaise. Les pharmaciens d’officine, en colère, comptent bien se faire entendre ! Ils subissent de plein fouet la hausse de leurs charges depuis trois ans et constatent que les négociations avec l’Assurance maladie pour revaloriser leurs honoraires et les nouvelles missions en matière de prévention, de dépistage et de vaccination n’aboutissent pas. Ils ont ainsi décidé de fermer leurs officines sur tout le territoire et de manifester ce 30 mai.
À l’appel de leurs syndicats représentatifs (USPO et FSPF), rejoints par les étudiants en pharmacie, l’UNPF et les syndicats de groupements FEDERGY et UDGPO, les pharmaciens s’absenteront de leur comptoir pour défiler dans la rue. Cette grève est exceptionnelle, étant seulement la deuxième dans l’histoire récente de la profession après celle de 2014, qui avait massivement mobilisé les professionnels pour protester contre un projet de loi menaçant le monopole officinal de dispensation des médicaments.
C’est donc unis que la profession et les futures générations de pharmaciens battront le pavé pour défendre la pharmacie et son exercice. Cette action s’inscrit dans un contexte difficile, marqué par le retour des menaces de dérégulation et la vente en ligne de médicaments par des plateformes commerciales avec des stocks déportés, ainsi que par la persistance des pénuries que les pharmaciens subissent au quotidien, au détriment des patients.
Au-delà, l’avenir de l’officine est suspendu à la publication de la réforme du troisième cycle des études pharmaceutiques, réclamée depuis plus de sept ans par les étudiants en pharmacie et l’ensemble de la profession. Les officines de pharmacie fournissent un service essentiel de santé publique en garantissant un accès de proximité aux soins pour tous. Les Français, très attachés à leur pharmacie, voient leur nombre diminuer constamment depuis de longues années, et cette tendance risque de s’aggraver si rien n’est fait pour améliorer les conditions d’exercice des pharmaciens.
Une manifestation est prévue aujourd’hui à Dijon, partant de la place du Théâtre à 10h.