À quelques jours des élections européennes, l’implication des jeunes électeurs reste une question cruciale. Nathalie Koenders, première adjointe à la ville de Dijon, a souligné l’importance du droit de vote lors d’une cérémonie symbolique de remise de cartes d’électeurs à plusieurs jeunes à l’Hôtel de Ville : « Le droit de vote est précieux et constitue une grande responsabilité, celle de participer à la détermination de notre avenir commun. Il est indissociable du modèle républicain. »
Cependant, malgré cette exhortation à participer, seulement 31 % des Français âgés de 18 à 29 ans se disent certains d’aller voter le dimanche 9 juin prochain, selon un sondage publié le 29 mai par l’institut Ipsos pour Brut et France Info. Ce chiffre est en nette baisse par rapport à 2019, où 40 % des 18-34 ans s’étaient rendus aux urnes pour le scrutin européen. Cette participation avait alors contribué à une hausse de huit points de la participation générale en France, atteignant 50,1 %. Cette mobilisation était notamment due à l’importance de la question environnementale, qui demeure aujourd’hui encore la principale préoccupation des jeunes électeurs.
Parmi ceux qui comptent se rendre aux urnes, la liste du Rassemblement National (RN) conduite par Jordan Bardella arrive en tête avec 34 % des intentions de vote, bien loin devant les trois principales listes de gauche. La France Insoumise (LFI), menée par Manon Aubry, obtient 14 %, suivie de la liste du Parti Socialiste (PS) et de Place Publique (PP) dirigée par Raphaël Glucksmann avec 12 %, et enfin des Écologistes (EELV) conduite par Marie Toussaint avec 11 %. La liste de la majorité présidentielle dirigée par Valérie Hayer, bien placée dans les intentions de vote de l’ensemble des Français, ne recueille que 8,5 % des voix chez les jeunes de 18 à 29 ans. Les listes des Républicains (LR) de François-Xavier Bellamy et Reconquête de Marion Maréchal enregistrent chacune un score de 4,5 %.
Le principal moteur de la participation des jeunes reste la lutte contre le changement climatique, citée par 33 % des 18-29 ans comme leur préoccupation principale pour le scrutin du 9 juin. Viennent ensuite la lutte contre la pauvreté et les inégalités (25 %), le combat pour un meilleur avenir de la jeunesse en Europe (24 %), et la limitation de l’immigration (24 %). Il est important de noter que ces priorités varient fortement selon les affinités politiques des jeunes électeurs.
Bien que la participation des jeunes électeurs soit incertaine, leur mobilisation reste cruciale pour le scrutin européen. Les enjeux environnementaux, sociaux et politiques continuent de structurer leurs choix et leurs motivations à participer à la vie démocratique.
Méthodologie
Enquête Ipsos réalisée pour Brut et France info du 16 au 20 mai 2024 auprès de 1 165 personnes, constituant un échantillon national représentatif des jeunes âgés de 18 à 29 ans, inscrits sur les listes électorales.