Dans une tribune publiée dans La Tribune Dimanche, plusieurs élus ont exprimé leurs préoccupations et leurs critiques envers l’accord conclu par la Nupes version 2. Ils considèrent cet accord comme une simple réécriture du programme de La France Insoumise, présenté sous l’apparence d’un front qui se veut populaire, mais qui, selon eux, ne l’est que de nom.
Un programme coûteux et irresponsable
Les signataires de la tribune rappellent qu’en 2022, le coût du programme de la NUPES avait été évalué à plus de 300 milliards d’euros, mêlant, selon eux, démagogie et inconséquence. Ils mettent en garde contre le soutien à un programme qui prône une rupture avec l’Union européenne, notamment par le non-respect des traités et pactes budgétaires, ce qu’ils perçoivent comme un « frexit » déguisé. La critique s’étend également aux propositions économiques, jugées irréalistes et non finançables, telles que le retour de la retraite à 60 ans et la semaine de 32 heures, ainsi qu’à des mesures jugées inflationnistes comme la hausse du point d’indice de 10 % et l’échelle mobile des salaires.
Sécurité et justice sociale en question
Les élus dénoncent également un programme qu’ils estiment défavorable à la sécurité publique, critiquant les réformes proposées qui visent à revoir la doctrine encadrant le droit de faire feu des forces de l’ordre. Ils soulignent l’importance des mesures de sécurité adoptées par divers gouvernements successifs, y compris celui d’Emmanuel Macron, et remettent en cause la capacité de la Nupes version 2 à lutter efficacement contre la violence faite aux femmes, en soulignant le soutien à un candidat condamné pour violences conjugales.
Politique internationale et énergie
Sur le plan international, les signataires regrettent que le programme ne condamne pas explicitement le Hamas comme organisation terroriste, malgré une mention de rejet de ses vues « théocratiques ». En matière de politique énergétique, ils critiquent l’absence de position sur le nucléaire, essentielle selon eux pour l’indépendance énergétique de la France, et s’opposent au moratoire annoncé sur tous les projets routiers.
Appel à une alternative républicaine
Face à ce qu’ils considèrent comme des propositions extrêmes et irréalistes, les signataires de la tribune appellent à une alternative républicaine, fondée sur les valeurs de laïcité, de progrès et de sécurité. Ils défendent un projet pour une France forte au sein d’une Europe solidaire et autonome, un projet axé sur l’éducation, le travail, l’émancipation et la transition écologique.
Un appel à l’unité des sociaux-démocrates et écologistes raisonnables
La tribune se conclut par un appel aux sociaux-démocrates et écologistes raisonnables à ne pas s’allier avec le NPA et LFI, en soulignant les différences historiques et idéologiques. Les élus plaident pour la construction d’une fédération unie autour d’un projet commun pour la République, impliquant toutes les sensibilités et territoires.
Les signataires
Parmi les signataires, on retrouve des personnalités politiques de premier plan telles que Jean-Yves Le Drian, Olivier Dussopt, François Patriat, Richard Ferrand, François Rebsamen, François de Rugy, Agnès Pannier-Runacher et de nombreux autres élus sociaux-démocrates.
Ami social-démocrate, comment peux-tu ?
L’accord conclu par la Nupes version2 est en réalité le programme de la France Insoumise présenté sous les traits d’un front qui n’a de populaire que le nom ! En 2022, le coût du programme de la NUPES était évalué à plus de 300 milliards d’euros. Nous y sommes, mêlant démagogie et inconséquence !
Comment peux-tu, ami social-démocrate, soutenir un programme de rupture avec l’Union européenne quand est proposé de ne pas respecter les traités et pactes budgétaires? C’est un frexit en puissance et une rupture avec un projet européen fondé sur le partenariat et le respect de règles communes.
Comment peux-tu soutenir un programme de déficit et de banqueroute avec des dépenses en dizaines de milliards d’euros sans recettes crédibles ? Le retour de la retraite à 60 ans, la hausse du point d’indice de 10%, l’échelle mobile des salaires abandonnée au début des années 80 tant elle était inflationniste, ce sont autant de mesures démagogiques, impossibles à financer et qui mettraient la France aux marges du système européen et en danger financier. La semaine de 32h et la refiscalisation des heures supplémentaires vont à rebours de l’histoire et du pouvoir d’achat des travailleurs.
Comment peux-tu soutenir un programme qui remet en cause toutes les réformes qui renforcent la police et la gendarmerie, qui sous prétexte de revoir la doctrine encadrant le droit de faire feu veut désarmer la police ? La sécurité quotidienne mérite ces textes, pris par des gouvernements de droite, de gauche puis par ceux d’Emmanuel Macron. Comment s’engager à lutter contre la violence faite aux femmes quand cet accord amène à soutenir un candidat condamné pour violences conjugales ?
Comment peux-tu soutenir un programme qui, même si la violence indiscriminée déployée contre la population civile palestinienne est inacceptable, se borne à mentionner le rejet de ses vues « théocratiques » sans dire clairement que le Hamas est un mouvement terroriste ?
Comment peux-tu soutenir un programme qui ne dit pas un mot du nucléaire et notre indépendance énergétique, et qui par contre annonce un moratoire sur tous les projets routiers, comme l’A69 et malgré le soutien des élus locaux ?
Face à l’extrême-droite, la bonne réponse n’est ni dans le mensonge, ni dans l’irresponsabilité. Elle est dans l’action et la nécessité pour la France de voir se former une majorité claire, forte et attachée aux valeurs républicaines, au progrès comme à l’ordre, à la laïcité, et au respect de chacun.
Nous défendons un projet ambitieux pour la France, un projet pour une France forte dans une Europe solidaire et autonome. Un projet qui s’appuie sur l’éducation le travail et l’émancipation. Un projet qui donne aux Français les moyens de vivre la transition écologique et climatique en étant accompagnés et protégés. Un projet d’ordre républicain et de sécurité quotidienne. Un projet qui permet à chacun de construire sa vie et d’échapper aux inégalités de destin.
Jamais les extrêmes n’ont permis cette émancipation et cet espoir républicain !
Nous savons que les sociaux-démocrates authentiques et les écologistes raisonnables ne peuvent pas, par leur histoire, leurs combats, leurs convictions partager un programme de gouvernement avec le NPA et LFI. Nous savons que beaucoup parmi eux ont vu leur espoir des élections européennes être confisqué par des manœuvres d’appareils.
Il faut construire une fédération avec ceux qui, dans tous les territoires et dans toutes les sensibilités, souhaitent la réussite de la France autour d’un projet commun, construit ensemble, pour la République.
Par :
Jean Yves Le Drian, ancien Ministre
Olivier Dussopt, Député, ancien Ministre
Francois Patriat, Sénateur, Président de groupe, ancien Ministre
Richard Ferrand, ancien Président de l’Assemblée Nationale, ancien Ministre Francois Rebsamen, Maire de Dijon, ancien Ministre
Francois De Rugy, ancien Président de l’Assemblée Nationale, ancien Ministre Stéphane Travert, Député, ancien Ministre
Agnès Pannier Runacher, Ministre
Patricia Miralles, Ministre
Et de nombreux élus sociaux -démocrates et notamment : Sacha Houlié, Député, Xavier Iacovelli, Sénateur, Violette Spillebout, Députée, Nadège Havet, Sénatrice, Lysiane Metayer, Députée, Florent Boudié, Député, Emilie Chalas, ancienne Députée, Ludovic Mendes, Député, Anne Brugnera, Députée, Eric Bothorel, Député, Patricia Schillinger, Sénatrice, Jean-Luc Fugit, Député, Pascal Lavergne, Député, Remi Rebeyrotte, Député, Thani Mohammed Soilhi, Sénateur, Nathalie Nieson, Maire de Bourg-de-Péage, ancienne Députée, Michel Dagbert, ancien Sénateur, ancien Président du Département du Pas de Calais, Françoise Dumas, ancienne Députée, Catherine Osson, ancienne Députée, Emilie Chalas, ancienne Députée