L’Institut Universitaire de France (IUF) a honoré quatre enseignants-chercheurs de l’université de Bourgogne en les nommant membres juniors pour une durée de cinq ans à partir du 1er octobre 2024. Matthieu Lett, Ewen Bodio, Raphaël Maurel, et Michele Triestino rejoignent ainsi les rangs prestigieux de l’IUF, une reconnaissance de l’excellence de leur recherche et de leur expertise. Cette nomination porte à 27 le nombre total d’enseignants-chercheurs de l’université de Bourgogne membres de l’IUF.
Matthieu Lett : Histoire de l’art et humanités numériques
Thématiques Scientifiques : Histoire de l’Art ; Production artistique dans les cours européennes (XVIIe – XVIIIe siècle) ; Histoire matérielle, visuelle et culturelle de la peinture en miniature à l’époque moderne dans une perspective globale entre orient et occident ; pratiques amateures (notamment féminines) et professionnelles. Humanités numériques et histoire de l’art (3D, réalité virtuelle, approches computationnelles) Docteur de l’université de Lausanne et de l’université Paris Nanterre, Matthieu Lett est maître de conférences en histoire de l’art de la période moderne et co-responsable du département d’histoire de l’art et d’archéologie à l’université de Bourgogne. Spécialiste de la production artistique dans les cours princières européennes aux XVIIe et XVIIIe siècles, il a récemment publié une monographie consacrée au peintre René-Antoine Houasse (Paris, Arthena, 2020) ainsi que sa thèse intitulée « Les escaliers d’honneur dans l’Europe des cours (1670-1760) : architecture et décor d’une pièce d’apparat » (Genève, Droz, 2023). Son nouveau livre en cours de rédaction porte sur le portrait de Louis XIV par Rigaud et son processus d’iconisation dans une perspective d’anthropologie historique du regard. Ses travaux actuels comme membre junior de l’Institut universitaire de France concernent les pratiques et usages de la miniature dans l’Europe du long XVIIe siècle, dans une perspective comparative avec le monde islamique. Il est également membre du projet ANR/DFG « PLAFOND-3D : Une histoire croisée des plafonds peints : France-Allemagne, 1600-1800 ». Par ailleurs, il s’intéresse aux enjeux épistémologiques des humanités numériques en histoire de l’art, notamment dans le domaine de la 3D et de la réalité virtuelle.
Michele Triestino : Théorie des groupes et systèmes dynamiques
Thématiques Scientifiques : Théorie des groupes – Systèmes Dynamiques – Topologie Depuis le travail fondateur de Poincaré, on sait qu’on peut faire des prédictions (ou pas) sur le comportement au long terme d’un système qui évolue dans le temps, sans passer par des calculs explicites mais par des considérations qui utilisent la forme (plus précisément, la topologie) de l’espace sur lequel le système est défini. Les travaux de Michele Triestino reposent sur ce principe, appliqué à des systèmes qui ne suivent pas une direction du temps linéaire, mais qui sont définis par l’action d’un groupe. Loin d’avoir une motivation physique, cette approche donne une méthode pour mieux comprendre les groupes, des objets algébriques abstraits mais fondamentaux qui apparaissent dans des domaines variés des mathématiques, tels que la combinatoire, la géométrie, la topologie, etc. Par ses travaux et les activités organisées, Michele Triestino est devenu l’une des figures de référence dans l’étude des actions de groupes en dimension un. Il collabore régulièrement avec des collègues en France et à l’étranger (Brésil, Chili, Corée, Uruguay, US), et l’environnement scientifique de l’IMB a été très propice pour se lancer dans ce domaine.
Ewen Bodio : Imagerie médicale et bioinorganique
Thématiques Scientifiques : Imagerie médicale : conception de sondes fluorescentes ou bimodales pour la détection des cancers et l’aide à la chirurgie ; Bioinorganique : synthèse de nouvelles molécules thérapeutiques traçables (théranostics) ou non pour la lutte contre le cancer, l’inflammation ou le diabète ; Catalyse : mise au point de systèmes catalytiques pour faciliter les processus chimiques et réduire leur empreinte environnementale. Ingénieur diplômé de l’ENSIACET et Docteur de l’Université de Nantes, Ewen Bodio est actuellement Professeur des Universités en chimie moléculaire. Directeur adjoint de l’ICMUB et responsable de la mention de master « Molecular Chemistry », il se consacre à la conception de molécules fluorescentes et à leurs applications médicales, que ce soit en imagerie pour le diagnostic de diverses maladies, ou en thérapie pour le suivi des chimiothérapies et la mise au point de traitements photo-activables. Aujourd’hui, il rejoint l’Institut Universitaire de France pour poursuivre ses recherches sur le développement de sondes moléculaires émettant dans le proche-infrarouge. Ces sondes permettent de rendre les tumeurs fluorescentes, facilitant ainsi grandement le travail des chirurgiens ce qui réduit significativement les effets secondaires et les récidives des cancers. Ces travaux, issus d’une collaboration entre l’ICMUB et l’IAB de Grenoble, devraient aboutir à la création de la startup FluoNIR dans les prochains mois.
Raphaël Maurel : Droit international et éthique
Thématiques Scientifiques : Droit international – droit du numérique – droit et éthique Raphaël Maurel est spécialiste de droit international public. Président du Réseau francophone de droit international et directeur général de l’Observatoire de l’Éthique Publique, il s’intéresse particulièrement au contentieux international, au droit international et européen du numérique et à l’émergence d’un droit international de l’éthique des affaires. Après avoir dirigé le projet ALADIN – Analyse de l’élaboration d’un droit international du numérique pendant trois ans au CREDIMI, ce qui l’a amené à travailler sur le droit des réseaux sociaux, le droit de l’Internet, l’encadrement des cryptoactifs ou encore de l’intelligence artificielle, il intègre l’Institut Universitaire de France pour une délégation de cinq ans portant sur l’encadrement éthique et juridique des technologies quantiques.
A propos de l’IUF L’Institut universitaire de France a pour mission de favoriser le développement de la recherche de haut niveau dans les universités et de renforcer l’interdisciplinarité, en poursuivant trois objectifs :
• Encourager les établissements et les enseignants-chercheurs à l’excellence en matière de recherche, avec les conséquences positives que l’on peut en attendre sur l’enseignement, la formation des jeunes chercheurs et plus généralement la diffusion des savoirs. • Contribuer à la féminisation du secteur de la recherche.
• Contribuer à une répartition équilibrée de la recherche universitaire dans le pays, et donc à une politique de maillage scientifique du territoire.
Le statut de membre junior est destiné à de « jeunes enseignants-chercheurs, d’au plus 40 ans au moment de leur désignation, professeurs des universités ou maîtres de conférences, dont la qualité est exceptionnelle et qui sont dans une phase de création pendant laquelle ils ont besoin d’être déchargés partiellement de leurs cours et de certaines obligations administratives. » Les membres sont élus pour une durée de cinq ans (non renouvelable pour les juniors, renouvelable une fois pour les seniors). Ils sont placés en position de délégation auprès de l’Institut universitaire de France, mais demeurent dans leur université d’appartenance. Ils bénéficient d’un allégement des 2/3 de leur service statutaire d’enseignement. Des crédits de recherche spécifiques (15.000€ par an) sont versés chaque année à leur équipe ou leur laboratoire. Ils bénéficient automatiquement de la prime d’excellence scientifique. Les membres de l’Institut Universitaire de France doivent contribuer au rayonnement scientifique local, national et international dans un souci délibéré d’interdisciplinarité.
Pour plus d’informations, visitez le site de l’IUF : Institut Universitaire de France.