Le mercredi 26 juin, le Collège Montchapet de Dijon a été le théâtre d’une mobilisation importante contre une réforme éducative jugée injuste. Une opération « Collège Mort » s’est tenue (93% d’élèves absents ce matin !), accompagnée d’une manifestation à 9h50. Les organisateurs ont invité les parents à ne pas envoyer leurs enfants en cours ce jour-là pour protester contre cette réforme et la fermeture d’une classe de 6ème, information reçue ce jour même.
Les enseignants et parents dénoncent une réforme qui, selon eux, serait préjudiciable au bien-être des élèves. En instaurant des groupes de niveaux pour les élèves de 6ème et 5ème et en réduisant les moyens alloués aux établissements, la réforme va à l’encontre des principes d’une éducation équitable et de qualité. Les études montrent que l’hétérogénéité des classes, avec des effectifs réduits, favorise la progression de tous les élèves. En revanche, les groupes de niveaux et les classes surchargées exacerbent les inégalités et augmentent le risque de décrochage scolaire.
La mise en place de groupes de niveaux risque de diviser les élèves entre « bons » et « mauvais », ce qui nuit à l’émulation et à la cohésion de la classe. En 6ème, une période de transition importante, cette séparation peut être particulièrement perturbante pour les élèves qui s’adaptent à un nouvel environnement scolaire.
Au Collège Montchapet, une dotation complémentaire de seulement 13 heures est prévue pour la mise en place des groupes de niveaux, en raison de la fermeture d’une classe de 6ème. Cette dotation est jugée insuffisante et rend l’organisation pédagogique encore plus complexe, obligeant les enseignants à gérer des classes avec des effectifs déséquilibrés.
Les justifications avancées pour la réduction des moyens, basées sur un Indice de Position Sociale (IPS) élevé et des résultats scolaires jugés trop bons, sont fortement contestées. Ces critères ne devraient pas servir de prétexte pour diminuer les ressources éducatives. La fermeture de classe permet d’allouer 13 heures pour les groupes de niveaux, alors que sans cette fermeture, la mise en œuvre de la réforme aurait dû se faire à moyens constants.
Conséquences pour les élèves
La fermeture d’une classe et la mise en place des groupes de niveaux aggravent les difficultés des élèves les plus fragiles, les stigmatisant encore davantage. L’an prochain, les élèves de 6ème seront en moyenne 26 par classe, un effectif trop élevé pour garantir un enseignement de qualité.
Réforme « Choc des Savoirs » et inégalités
La réforme du « Choc des Savoirs », renforcée par une augmentation des effectifs en 6ème, rompt le principe d’égalité des chances à l’école. Elle dégrade le suivi des élèves, complexifie les emplois du temps, et fragilise la structure et la cohésion des classes. Elle stigmatisera les élèves les plus vulnérables, entraînant une perte de confiance et un découragement. De plus, elle détourne les moyens d’autres dispositifs essentiels comme les dédoublements, les options et les projets pédagogiques, tout en conditionnant l’accès à la 2nde à l’obtention du DNB.
Une colère générale
La colère monte dans les collèges contre cette réforme et les fermetures de classes. Récemment, des mobilisations ont eu lieu dans plusieurs établissements : le 29 mai, 97% des élèves étaient absents au collège des Lentillères, 92% à Brazey-en-Plaine, 99,5% dans deux collèges du Doubs, et le 19 juin, 95% des élèves étaient absents à Brochon et plus de 80% à Carnot. Ces actions montrent la détermination des parents et des enseignants à défendre l’avenir de nos enfants.