Ah, les législatives de 2024 en Côte-d’Or, cet événement grandiose où l’on célèbre la quintessence de notre démocratie ! C’est un peu comme la fête foraine annuelle, mais avec plus de promesses creuses et moins de barbe à papa. Que de surprises, de rebondissements et de… ah, non, en fait, tout s’est déroulé exactement comme prévu. Quel soulagement de constater que notre capacité à être prévisible est restée intacte.
D’abord, saluons tous nos élus, ces valeureux guerriers de la parole, armés de leurs slogans démodés et de leurs poignées de main moites. Ils ont triomphé dans l’arène où l’enthousiasme des électeurs rivalisait avec celui d’une classe de collégiens un lundi matin. Félicitations à ces champions de l’inertie électorale, qui ont su captiver un public aussi passionné qu’un troupeau de vaches devant un épisode de « Derrick ».
Le taux de participation, parlons-en. Avec une abstention qui tutoie les étoiles, il semble que les urnes soient devenues le lieu de pèlerinage des âmes errantes. Et qui pourrait les blâmer ? Entre le choix entre la peste et le choléra, il y a de quoi préférer rester chez soi à compter les moutons. Peut-être faudrait-il organiser des élections sur Netflix, histoire de capter un peu plus l’attention de nos concitoyens.
Les résultats, quant à eux, sont un modèle de prévisibilité. A peu près les mêmes têtes, mêmes discours, mêmes promesses recyclées. C’est comme si nous étions coincés dans un épisode sans fin de « Black Mirror », où chaque élection nous renvoie invariablement aux mêmes visages fatigués et aux mêmes rengaines poussiéreuses. L’innovation en politique ? Une légende urbaine, sans doute.
Mais rendons à César ce qui appartient à César : il faut reconnaître l’ingéniosité de certains candidats pour inventer de nouvelles façons de décevoir. Les perdants, ces héros méconnus de l’ombre, nous ont gratifiés de discours de défaite si bien rodés qu’ils pourraient figurer dans un manuel de « comment perdre avec panache ». Et les vainqueurs, eh bien, ils n’ont plus qu’à s’installer confortablement dans leurs fauteuils parlementaires, en attendant de voir combien de temps ils mettront à oublier les promesses faites aux électeurs.
En somme, ces législatives de 2024 en Côte-d’Or nous ont offert un spectacle digne des meilleures siestes dominicales. Un grand merci à nos chers candidats pour avoir si brillamment illustré la maxime selon laquelle plus ça change, plus c’est la même chose. Nous avons hâte de voir ce que les prochaines années nous réservent : probablement plus de la même chose, mais avec quelques rides en plus.
Allez, santé à la démocratie ! Puisqu’il paraît qu’elle existe encore, même si elle semble de plus en plus ressembler à un vieux film en noir et blanc dont on connaît déjà la fin.
D. D