Nous avons vécu un véritable feuilleton télévisé où chaque acteur politique a joué son rôle à la perfection et nous sommes tous suspendus à cette question brûlante : qui sera le prochain Premier ministre de la France ? Permettez-moi de sortir ma boule de cristal sarcastique pour y jeter un coup d’œil.
D’un côté, nous avons le « Nouveau Front Populaire », quel nom évocateur ! Ils revendiquent déjà la victoire avec la ferveur d’un supporter de football après un but décisif. Détail mineur : ils ne sont pas un parti politique à part entière mais une coalition de plusieurs partis, mais pourquoi s’embarrasser de telles formalités ? Après tout les étiquettes, c’est pour les produits de supermarché, pas pour la politique. Ce mouvement clame haut et fort qu’il a remporté la bataille même si les faits disent le contraire tant pis !
Ensuite, nous avons la majorité présidentielle qui sont « Ensemble », cette entité qui ressemble de plus en plus à un orchestre sans chef d’orchestre, jouant une symphonie dissonante. Leur stratégie pour ces élections semble avoir été tirée d’un manuel intitulé « Comment perdre des sièges en dix leçons ». Ils continuent néanmoins de clamer leur légitimité avec la conviction de ceux qui ont déjà écrit leurs discours de victoire avant même que les urnes ne soient ouvertes.
Puis nous avons Les Républicains. Ces vétérans de la politique française qui se battent avec l’énergie du désespoir pour rester pertinents. Toujours à la recherche d’une nouvelle boussole idéologique, oscillant entre conservatisme traditionnel et tentatives maladroites de modernité. Leur Premier ministre ? Un vieux routier de la politique, peut-être, avec plus de cicatrices que de médailles, prêt à tout pour un dernier tour de piste.
Et enfin, le Rassemblement National (RN), qui a obtenu le plus de sièges sur le papier …. Visiblement succès éclatant pour eux, preuve que les électeurs adorent l’odeur de la discorde au petit matin. Le RN a donc abandonné l’idée de choisir les rideaux et le mobilier de Matignon. Leur programme était clair : restaurer les valeurs de la République tout en s’assurant que cette République ressemble davantage à un club très fermé qu’à une démocratie inclusive et fraternelle.
Alors, qui sera le prochain Premier ministre ? Imaginez un peu la scène : un plateau télévisé, avec tous ces prétendants alignés, prêts à défendre leur cause. Le « Nouveau Front Populaire » prône une gouvernance par la foule, peut-être choisiront-ils leur Premier ministre par acclamation ou via un sondage en ligne. La majorité présidentielle, quant à elle, envisage peut-être de tirer au sort parmi ses membres restants, histoire de rajouter un peu de suspense. Et le RN, bien entendu, se voit déjà en train de redécorer les bureaux ministériels avec des posters de Jeanne d’Arc.
Peut-être devrions-nous organiser une émission de télé-réalité pour trancher la question : « Qui veut devenir Premier ministre ? » avec des épreuves telles que « Comprendre le budget de l’État en 5 minutes » ou « Trouver une majorité dans une Assemblée nationale fragmentée ». Le tout, sous les applaudissements d’un public en délire et avec des jurés aussi impartiaux que des lobbyistes en mission.
Quoi qu’il en soit, une chose est sûre : le spectacle ne fait que commencer. Installez-vous confortablement, préparez le pop-corn et laissez-vous divertir par le grand cirque politique. La saison 2024 promet d’être riche en rebondissements et en moments mémorables. Qui sera le Premier ministre ? Peu importe, tant que nous avons notre lot de divertissement. Vive la politique-spectacle !
D.