L’incendie qui a éclaté hier matin au 10 avenue Édouard-Belin à Dijon a été extrêmement difficile à vivre pour les locataires. Dijon Actualités a rencontré plusieurs d’entre eux, y compris certains sortis de l’hôpital hier soir. « Je suis sorti de l’hôpital hier soir, j’ai eu peur, j’étais bloqué dans mon logement, comme beaucoup d’entre nous », nous confie un locataire encore choqué par les événements. Il ajoute : « Les pompiers ont dû casser ma porte d’entrée. Ils m’ont mis un masque, m’ont tenu la main tout le long de l’évacuation et m’ont sorti de là. Je ne voyais rien, heureusement qu’ils étaient là ! »
Il nous explique également avoir été pris en charge par un médecin avant d’être évacué vers l’hôpital de Dijon en bus Divia : « On m’a placé dans le bus avec d’autres locataires, puis amené à l’hôpital. Je suis sorti hier soir vers 19h avec un traitement à suivre car j’ai inhalé de la fumée. »
D’autres locataires interpellent notre équipe : « Un canapé était entreposé au rez-de-chaussée devant les ascenseurs depuis plusieurs jours là où le feu a pris. Est-ce normal ? » s’interroge un locataire en colère. Une autre ajoute : « C’est vrai, un canapé trois places était devant les ascenseurs. Certains locataires posent leurs objets encombrants dans les parties communes, et c’est là le problème. »
Au lendemain de l’incendie, de nombreux locataires se demandent si l’incendie n’a pas été volontaire. « Jeudi soir, un homme est sorti de la résidence, la tête en sang, criant : ‘Je vais te tuer !’ Peut-être s’agit-il d’un règlement de comptes », nous confie un autre locataire. Une autre personne, résidant également dans le bâtiment, nous confirme cet incident survenu jeudi soir vers 21h : “Un homme, qui habite l’immeuble, est sorti en saignant de la tête et blessé à la main. Il criait comme un fou : ‘Je vais te tuer ! Je vais te tuer !’ Franchement, entre les squats, l’urine dans les escaliers, etc., on en a marre“, nous confie cette locataire exaspérée par la situation.
CDC Habitat mobilisé depuis l’incendie
Depuis l’incendie survenu hier, CDC Habitat, l’agence de gestion de l’immeuble, a déjà organisé neuf relogements et prévoit d’en effectuer d’autres. Contactée par téléphone, Bérangère Claudon, la directrice de l’agence, nous informe : « Nous avons effectué neuf relogements hier soir. Nous avons proposé à certains résidents du 11e étage d’être relogés ; certains ont accepté, d’autres non. Nous avons approché les locataires pour déterminer qui souhaitait un relogement. Ceux qui voulaient être relogés l’ont été », nous explique Bérangère Claudon, qui travaille encore sur ce dossier ce matin. Elle ajoute : « Lundi, nous rencontrerons les locataires ; des créneaux horaires leur seront proposés pour des rendez-vous. Nous mettrons cela en place lundi… Notre priorité est que les locataires reprennent au mieux une vie normale. »
Concernant le canapé qui a été mis en place au rez-de-chaussée par un locataire, Bérangère Claudon précise clairement : « On ne fait qu’enlever les objets encombrants, on ne fait que ça, c’est chez tous les bailleurs ! ».
Il est vrai que certains locataires sont indisciplinés. À plusieurs reprises, CDC Habitat a placé des avis dans les parties communes expliquant qu’il est interdit de déposer des objets encombrants. Vraisemblablement, certains locataires de ce bâtiment ne respectent pas les consignes !
Beaucoup de locataires nous ont exprimé leur détresse, mais aussi leur satisfaction face à la mobilisation des acteurs qui, depuis l’incendie, sont mobilisés. “Voir la directrice d’agence de CDC Habitat et le CCAS de la ville de Dijon nous demander si nous avions besoin de quelque chose, ça fait du bien !” nous confie un locataire. Un autre ajoute : “Les pompiers ont cassé ma porte. CDC Habitat, qui était présent hier jusqu’à tard, a tout de suite réagi. Actuellement, un serrurier change ma porte. Ils sont à la hauteur de ce que nous traversons, c’est rassurant.”
Une enquête a été ouverte. La police judiciaire de Dijon, en charge de cette enquête, doit maintenant faire toute la lumière sur cet incendie qui, disons-le clairement, aurait pu causer des pertes humaines. Au total, 34 personnes ont été prises en charge, dont 31 transportées au CHU, comme le rappelait le préfet de Côte-d’Or, Franck Robine. Du côté des locataires, beaucoup de questions restent en suspens, notamment celle de savoir s’il s’agit d’un acte criminel ou non !