Hier après-midi, une cinquantaine de personnes se sont réunies dans le centre-ville de Dijon pour protester contre ce qu’elles considèrent comme un « coup de force » de la part du Président Emmanuel Macron. Cette manifestation, organisée à l’appel de la section Côte-d’Or de La France Insoumise (LFI 21), avait pour but de dénoncer le refus du Président de reconnaître les résultats des élections législatives du 7 juillet 2024, où le Nouveau Front Populaire (NFP), dont fait partie LFI, est arrivé en tête.
Une manifestation symbolique avant un grand rendez-vous
Le rassemblement s’est tenu place Darcy à 17 heures, point de départ d’une marche qui a traversé plusieurs rues emblématiques du centre dijonnais. Les manifestants ont emprunté le boulevard de Brosses, la rue des Godrans, la rue Musette, et se sont rendus place François Rude, avant de conclure leur marche place de la Libération, devant l’hôtel de ville de Dijon.
Pour La France Insoumise, cette manifestation n’était qu’un avant-goût de la grande mobilisation prévue le 7 septembre 2024. À travers ce rassemblement, LFI Côte-d’Or souhaitait rappeler la nécessité pour Emmanuel Macron de nommer Lucie Castets Première ministre, en respect du verdict des urnes. Selon les militants, le refus du Président est perçu, notamment par la presse étrangère, comme une forme de coup d’État. Ils dénoncent ainsi la réticence des élites à voir se mettre en place un programme politique en rupture avec le néolibéralisme dominant.
Un programme qui inquiète les élites
Le programme du Nouveau Front Populaire propose des mesures radicales, telles que le partage des richesses, l’augmentation du SMIC à 1 600 euros, le blocage des prix, le rétablissement de l’ISF, et d’autres réformes visant à renforcer les biens communs et l’intérêt général. Pour les manifestants, ces mesures sont essentielles pour rétablir une justice sociale et économique en France, mais elles menacent les privilèges des élites actuelles, d’où le refus de les voir se réaliser.
Une grande manifestation sous pression
La manifestation du 7 septembre à Dijon s’annonce sous tension. En effet, cette date coïncide avec la Grande Braderie de rentrée, un événement majeur pour la ville. Il est probable que le préfet de Côte-d’Or, comme l’année précédente, prenne un arrêté préfectoral interdisant toute manifestation à l’intérieur du périmètre du centre-ville ce jour-là.
De plus, les organisateurs devront faire face à un manque d’unité syndicale. Si les organisations de jeunesse, l’Union Étudiante et l’Union syndicale lycéenne, sont à l’origine de l’appel à manifester, d’autres syndicats majeurs n’ont pas encore officiellement rejoint le mouvement. Le syndicat Solidaires, à titre d’exemple, n’a pas encore pris de décision sur le sujet, mais la CGT, bien qu’elle souhaite la réussite de cette manifestation, a décidé de ne pas y participer. La CGT préfère concentrer ses efforts sur les questions sociales, avec une mobilisation prévue le 1er octobre pour dénoncer la réforme des retraites, exiger l’augmentation des salaires et des pensions, entre autres revendications.
Une semaine décisive pour la mobilisation
Il reste désormais une semaine aux organisateurs pour mobiliser le plus grand nombre de participants à cette manifestation du 7 septembre. La tâche s’annonce ardue, mais l’enjeu est de taille pour les partisans du Nouveau Front Populaire, qui voient en cette mobilisation une étape cruciale pour faire entendre leur voix et imposer leur vision d’une France plus juste et plus solidaire.
En attendant, la petite manifestation d’hier à Dijon a donné le ton à une mobilisation plus large et déterminée, prête à braver les obstacles pour faire valoir ses revendications.
