Des militantes et associations féministes se mobilisent ce samedi 14 septembre pour une série de manifestations à travers toute la France en soutien à Gisèle Pélicot, victime de viol, ainsi qu’à toutes les autres victimes d’agressions sexuelles. Cet appel à manifester a été relayé à l’échelle nationale par des organismes de premier plan, telles que la Fondation des Femmes et le collectif féministe Nous Toutes .
La mobilisation vise à dénoncer les violences sexuelles, à exiger justice pour les victimes et à encourager des mesures concrètes pour renforcer leur protection. Les manifestations, qui se tiendront dans plusieurs villes du pays, rassembleront des collectifs, des syndicats et des citoyens solidaires, déterminés à exprimer leur soutien et à lutter contre l’impunité des auteurs.
L’appel national a trouvé un écho particulier à Dijon, où un rassemblement est prévu place Darcy à 14h. En Côte-d’Or, de nombreuses organisations locales ont répondu à cet appel et seront présentes pour exprimer leur soutien.
Le procès des viols de Mazan, qui a débuté le 2 septembre à Avignon, marque un tournant décisif dans l’histoire judiciaire française. Il a rencontré en lumière la force et le courage exceptionnels de Gisèle Pelicot, la victime principale et ex-épouse du principal accusé, Dominique Pelicot. En refusant le huis clos auquel elle avait droit, Gisèle a choisi de témoigner publiquement, transformant ainsi cette affaire en un événement d’envergure internationale.
Une victime qui refuse L’ombre
Jusqu’à l’ouverture du procès, Gisèle Pelicot avait gardé un profil discret, son nom se fait souvent à une initiale dans les médias. Cependant, elle a fait le choix de ne plus se cacher. Son témoignage bouleversant devant la cour, face à son ex-mari et 50 autres accusés, a frappé par sa sincérité et sa détermination. Ces hommes, issus de divers milieux professionnels — pompiers, infirmiers, artisans — sont jugés pour l’avoir violée pendant dix ans alors qu’elle était droguée et inconsciente.
Malgré le poids de cette terrible histoire, Gisèle a choisi de se tenir droite, publiquement, et de dénoncer ceux qui lui ont infligé ces sévices. « Il faut que la honte change de camp », a déclaré son avocat, Stéphane Babonneau, soulignant la nécessité de briser le silence entourant les crimes de soumission chimique.
Un impact international
Le témoignage de Gisèle Pelicot ne s’est pas arrêté aux frontières françaises. Les mots forts qu’elle a prononcés ont fait le tour du monde. Des médias internationaux tels que The Guardian au Royaume-Uni, El Mundo en Espagne, et le New York Times aux États-Unis ont relayé ses déclarations poignantes. « Ils m’ont traité comme une poupée de chiffon », at-elle dit, donnant ainsi voix à des millions de femmes victimes de violences similaires.
Cette médiatisation contribue non seulement à dénoncer le phénomène de la soumission chimique, mais aussi à encourager d’autres victimes à sortir du silence.
La force d’une mère, d’une grand-mère
Gisèle Pelicot, désormais âgée de 72 ans, est aussi une mère et une grand-mère. Ses enfants, qui avaient initialement pris le relais dans la médiatisation de l’affaire, ont exprimé leur admiration et leur soutien inconditionnel à leur mère. « Plus que jamais, ils sont fiers de leur mère« , ont déclaré leurs avocats. Pour ses petits-enfants, le nom de Gisèle Pelicot est désormais synonyme de courage et de force.
Une figure de résistance
Ce qui rend cette affaire particulièrement marquante, c’est la transformation de Gisèle Pelicot en une figure de résistance. Elle s’est comparée à une « boxeuse », affrontant ses bourreaux avec une combativité admirable. Lola Lafon, auteure et chroniqueuse, a d’ailleurs salué son courage dans une tribune publiée par Libération , la comparaison aux athlètes olympiques que la France avait admirés cet été : « Aujourd’hui, une femme s’apprête à accomplir un exploit. »
Ce procès, par l’ampleur des faits jugés et l’impact médiatique qu’il génère, dépasse largement le cadre d’une simple procédure judiciaire. Il incarne un combat contre l’impunité des violences sexuelles et contre le silence qui les entoure.
Un procès entré dans les Annales
La première semaine de ce procès a déjà marqué l’histoire. La démarche publique et combative de Gisèle Pelicot a bouleversé le tribunal et l’opinion publique. Des figures féministes et politiques, comme la députée Sandrine Josso, ont exprimé leur admiration pour cette femme qui a refusé de se laisser abattre par la honte et le traumatisme. Même des personnalités comme l’influenceuse Nabilla ont lancé des initiatives pour soutenir Gisèle.
Alors que le procès continue, il est clair que le nom de Gisèle Pelicot restera à jamais gravé dans la mémoire collective. Son histoire, celle d’une femme qui a survécu à dix ans de viols et de sévices, est aujourd’hui un symbole de lutte et de résilience pour toutes les victimes de violences sexuelles. Avec son courage inébranlable, Gisèle Pelicot a redonné espoir à des milliers de femmes à travers le monde.