La municipalité de Beaune s’apprête à évincer les syndicats de leurs locaux, suscitant une vive réaction des Unions Locales. Ces organisations, qui font partie de notre patrimoine social, jouent un rôle crucial dans la défense des droits des salariés. En France, où l’on recense chaque année près de 640 000 accidents du travail et 700 décès, les syndicats apparaissent plus que jamais indispensables.
La situation actuelle du marché du travail, marquée par des tensions croissantes, des démissions, des licenciements, des ruptures conventionnelles ou des arrêts de longue maladie, comme chez Polycore à Comblanchien, illustre la nécessité de maintenir une présence syndicale forte. Dans ce contexte, Beaune et son bassin d’emploi, qui compte plus de 35 000 salariés, ne peuvent se passer des syndicats.
Pourtant, la mairie de Beaune semble ignorer ces enjeux. Les Unions Locales, ces lieux où les salariés s’organisent, où diverses professions se rencontrent et travaillent ensemble, sont également des refuges pour ceux qui cherchent à défendre leurs droits, notamment les travailleurs sans représentation syndicale sur leur lieu de travail.
Aujourd’hui, la mairie souhaite récupérer les syndicaux locaux pour les transformer en logements sociaux. Si la CGT ne conteste pas ce projet, elle déplore le manque de dialogue. En effet, elle a simplement demandé à rencontrer le maire pour discuter des possibilités de relogement, mais ses sollicitations sont conservées sans réponse, le dossier étant relégué aux services municipaux
Ce silence soulève de nombreuses questions. Le maire de Beaune entend-il remettre en cause la légitimité des organisations syndicales ? Est-il influencé par un contexte politique qui cherche à affaiblir la démocratie dans l’entreprise ? Ce refus de dialogue va à l’encontre des conclusions du rapport de l’IGAS de 2013, qui soulignent l’importance de la mission d’intérêt général des syndicats, en précisant qu’ils doivent disposer de moyens matériels suffisants et d’une véritable implantation sur le territoire, au-delà de leur présence dans les entreprises.
Face à cette situation, la CGT appelle à la mobilisation de tous les syndicats, syndiqués, salariés et citoyens qui ont recours à ses services. L’avenir de l’Union Locale CGT du Sud de la Côte d’Or est en jeu, et avec lui, la capacité des travailleurs à faire entendre leur voix et à défendre leurs droits dans cette région. La balle est désormais dans le camp du maire selon la CGT, qui se doit d’ouvrir le dialogue pour éviter une crise sociétale.