Dans le cadre d’une journée nationale de grève, la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) a manifesté ce jeudi 19 septembre 2024 contre la suppression de postes. À Dijon, une vingtaine de personnes se sont rassemblées à 13h devant le tribunal judiciaire, répondant à l’appel d’une intersyndicale composée de la CGT Justice PJJ, du SNPES, de l’UNSA et de la CFDT. Cette mobilisation fait écho à plusieurs manifestations organisées partout en France.
La suppression de 500 postes de contractuels, annoncée à la rentrée, est au cœur des revendications. Depuis l’annonce du non-renouvellement de plus de 500 collègues contractuels à la PJJ, les quatre organisations syndicales avaient déjà appelé, en intersyndicale, à deux journées d’actions et de grève : les 14 et 29 août. Selon Philippe Aymard, secrétaire régional du Syndicat national des personnels de l’éducation et du social (SNPES) PJJ – FSU, la PJJ compte 9 000 agents à l’échelle nationale. La suppression de 500 postes représente, pour lui et son syndicat, une « catastrophe absolue ».
Cette réduction d’actifs suscite une grande inquiétude parmi les agents. « Aujourd’hui, l’état d’esprit des agents est au dégoût et à l’amertume », ajoute le syndicaliste. Les conséquences se font déjà sentir dans la région, comme l’explique le SNPES. En Côte-d’Or et en Saône-et-Loire, 42 postes sont menacés et 19 contrats risquent d’être rapportés à une date indéterminée cet automne
À Dijon, par exemple, 100 jeunes se sont retrouvés sans éducateur à la rentrée de septembre, ce qui a contraint le tribunal à judiciaire suspendre toutes les nouvelles ordonnances. « Au 7 septembre, 50 jeunes étaient déjà en attente de prise en charge au tribunal de Dijon, et cette situation se répète à l’échelle nationale », précise Philippe Aymard.
Cette journée de grève s’inscrit dans la continuité des mobilisations des 14 et 29 août derniers. Le syndicat SNPES, par la voix de Philippe Aymard, n’exclut pas de nouvelles actions, lesquelles dépendront de l’attitude du ministère. Les syndicats de la PJJ restent déterminés à poursuivre leur lutte tant que ces suppressions ne seront pas annulées. Les revendications des syndicats sont à la hauteur des enjeux :
- un plan de titularisation et de recrutement sur l’intégralité des postes vacants et des formations en conséquences afin d’assurer la continuité de l’ensemble de l’activité
- l’abaissement immédiat de normes de prises en charge et la création de moyens RH en conséquences
- un bilan détaillé et fiabilisé de la situation de la PJJ en fonction des chiffres et informations demandées par l’intersyndicale
- La transmission du rapport de l’Inspection Générale de la Justice dans le cadre de la mission d’évaluation
- l’association des organisations syndicales sur les questions budgétaires dans le cadre d’un dialogue social de qualité.
Les agents de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) ont le sentiment d’être constamment sollicités pour en faire toujours plus avec de moins en moins de moyens. En discutant avec eux, on perçoit une colère palpable, mêlée à un profond sentiment de désillusion. Beaucoup tentent chaque jour de faire de leur mieux, mais les ressources, qui se sont amoindries au fil des années, ne sont plus à la hauteur des défis auxquels ils sont confrontés.
E.F