En 2023, la sûreté des transports dans la métropole de Dijon a connu une amélioration notable par rapport à l’année précédente. Le volume global des incidents sur le réseau DiviaBus&Tram a enregistré une diminution de 9,2 %, passant de 726 incidents en 2022 à 659 en 2023. Cette tendance positive se reflète notamment dans la forte baisse des incidents de purge de porte, qui ont chuté de 61,6 % (28 faits en 2023 contre 73 en 2022). Cependant, certaines formes de violence, notamment les agressions envers les agents du réseau, restent préoccupantes.
Une collaboration renforcée pour la sûreté
L’année 2023 a été marquée par un renforcement des partenariats avec les Forces de Sécurité Intérieures. Ces collaborations, initiées depuis 2020, se sont traduites par des opérations conjointes régulières, offrant une visibilité dissuasive et étant accompagnées d’exercices d’entraînement communs. Ces actions ont permis d’accompagner les équipes de lutte contre la fraude, tout en garantissant une présence visible et rassurante pour les usagers des transports. Les opérations conjointes ont aussi joué un rôle essentiel dans la prévention des incivilités et des incidents, grâce à la coopération accrue entre les différentes parties prenantes.
Incidents et atteintes aux personnes
Bien que le nombre total d’incidents ait diminué, les atteintes aux personnes restent un sujet de préoccupation majeure. En effet, le nombre d’atteintes est resté stable depuis 2022, avec 281 incidents. On observe toutefois une augmentation des agressions ciblant les agents du réseau DiviaBus&Tram, atteignant un niveau sans précédent avec 29 cas en 2023 (contre 17 en 2022). En ce qui concerne les agressions sur les clients, 57 incidents ont été enregistrés, dont 41 agressions physiques, 7 agressions sexuelles, 6 agressions avec arme blanche, 2 crachats et 1 cas de jet de laser.
Le nombre d’agressions a significativement augmenté par rapport à l’année précédente. Les agressions sur les conducteurs et les agents de contrôle ont augmenté de 70 %, reflétant une tendance inquiétante nécessitant une réponse ciblée. Parmi ces agressions, 18 concernent les conducteurs, 10 concernent le personnel de contrôle, et 1 concerne un cadre de la société. Ces incidents montrent une montée des tensions dans les interactions avec le personnel de transport.
Les altercations, quant à elles, restent globalement stables, avec 195 signalements en 2023 contre 199 en 2022. On note toutefois une légère hausse des altercations visant les agents (166 faits contre 160 en 2022), tandis que celles entre clients sont en légère diminution (-10 faits). Parmi les altercations envers les agents, les insultes et les menaces sont les plus fréquentes, comptant respectivement 73 et 25 faits. Les insultes sont d’ailleurs l’incident le plus répandu avec un total de 82 incidents en 2023. Les altercations entre clients se sont réduites, notamment au niveau des insultes (9 cas) et des menaces (4 cas).
Atteintes aux biens : une tendance à la baisse
Les atteintes aux biens ont diminué de 10 % en 2023, avec un total de 117 incidents. Cette catégorie d’incidents a été influencée par les émeutes urbaines de fin juin, qui ont conduit à la destruction complète d’un bus par incendie. Les jets de projectiles restent la forme d’incident la plus fréquente, représentant 62 faits en 2023, dont un tiers a entraîné des dégâts matériels.
Les émeutes ont également eu un impact significatif sur le matériel roulant et ont accru le sentiment d’insécurité parmi les usagers. Par ailleurs, les tirs de mortiers n’ont pas été dirigés contre le matériel roulant, mais leur effet reste particulièrement perturbant pour les clients et le personnel. Sur les 62 jets de projectiles enregistrés, 41 se sont produits au sein du réseau bus, 20 sur le réseau tramway et 1 sur un véhicule de surveillance. Un tiers de ces jets ont causé des dégâts matériels, soit une augmentation par rapport aux années précédentes. Cette hausse des incidents causant des dommages est particulièrement préoccupante et requiert des mesures de sécurisation accrues.
Incivilités : une nette amélioration
Le volume des incivilités a diminué de plus de 17 % par rapport à l’année précédente. Les comportements liés à la consommation d’alcool (35 faits), les comportements dangereux (32 faits : rodéos, jeux de ballon aux abords des voies, personnes s’accrochant à l’arrière des bus ou tramways) et les comportements provocateurs (26 faits : refus de descendre au terminus, demandes répétées de tous les arrêts) constituent les principales formes d’incivilités recensées. Plus du tiers des incivilités ont été enregistrées entre 16 h et 20 h, créneau où la fréquentation est plus importante, avec le samedi apparaissant comme le jour le plus problématique (51 incidents).
Ces incidents reflètent une réalité souvent compliquée lors des périodes de forte affluence, où les tensions entre les usagers augmentent, en particulier lors des trajets de fin de semaine. Les comportements liés à l’alcool et les provocations demeurent des facteurs aggravants de l’insécurité perçue.
Détails par secteur géographique
Sur la ville de Dijon, le nombre global d’incidents a été réduit de 9,69 % en 2023 par rapport à 2022. Cette baisse est particulièrement marquée dans les secteurs Nord et Sud-Ouest, où une amélioration notable est observée. Toutefois, le centre-ville reste la zone la plus touchée, avec 32 agressions recensées, et un volume d’incidents particulièrement élevé sur le réseau bus (94 événements) par rapport au réseau tramway (81 événements). Sur les 86 agressions comptabilisées sur le réseau, 69 se sont produites à Dijon, réparties entre 32 au centre-ville, 17 dans le secteur Sud-Ouest, 14 dans le secteur Nord et 6 dans le secteur Sud-Est.
Le quartier de la Fontaine d’Ouche a connu une situation tendue, notamment au cours du troisième trimestre 2023, avec des regroupements de jeunes perturbateurs qui ont contraint à mettre en place des déviations à neuf reprises. Ces regroupements ont eu des effets délétères sur le sentiment de sécurité dans ce secteur, se manifestant par des comportements tels que le jet de projectiles, des incendies de poubelles, et des actes de harcèlement envers le personnel de transport. Cependant, les actions conjointes des partenaires locaux, notamment la police municipale et les acteurs associatifs, ont permis de rétablir une certaine stabilité à la fin de l’année. La coordination entre les équipes de sécurité et la mise en place de mesures de surveillance accrue ont été des facteurs déterminants dans l’apaisement de la situation.
Le secteur Nord a poursuivi sa tendance à la baisse avec une diminution des incidents de 10 %. Le quartier des Grésilles a recensé 38 faits, alors que celui de Varennes-Toison a enregistré 33 incidents. L’incendie d’un bus lors des émeutes de juin reste l’incident le plus notable dans ce secteur. Le secteur Sud-Est n’a pas observé d’évolution significative par rapport à l’année précédente, bien que le quartier Université continue de concentrer une grande partie des incidents (environ deux tiers des faits signalés). Le secteur Sud-Ouest a connu l’amélioration la plus importante, avec une baisse des incidents de plus de 21 %, principalement grâce aux efforts ciblés sur les incivilités (48 faits), les altercations (32 faits), et les jets de projectiles (17 faits).
Dans le quartier de la Fontaine d’Ouche, la situation s’est nettement détériorée dès la rentrée de septembre, avec une série d’incidents impliquant des groupes de jeunes. Ces derniers perturbaient régulièrement les opérations de transport par des actes de vandalisme et des comportements menaçants, nécessitant la mise en place de déviations à neuf reprises. Toutefois, la coopération efficace entre les différents acteurs locaux, y compris la mobilisation d’associations de quartier et les actions renforcées de la police, a permis d’apaiser les tensions vers la fin de l’année.
Concernant les autres communes de la métropole, aucune évolution majeure ne peut être dégagée. Les communes de Chenôve, Quetigny, Longvic et Chevigny connaissent une légère baisse du nombre d’incidents. Pour la commune de Chenôve, les incidents majoritairement signalés sont des incivilités, notamment les comportements inappropriés et les dégradations. Neuf agressions ont été comptabilisées, dont quatre ciblant des agents et cinq visant des clients. Les jets de projectiles ont aussi connu une baisse par rapport à l’année précédente, montrant une certaine stabilisation dans la situation de sûreté. Les communes de Quetigny et Talant ont, quant à elles, affiché des niveaux similaires d’incidents par rapport à 2022, avec Talant où la moitié des faits recensés sont des atteintes aux biens, notamment par jets de projectiles ou dégradations.