Dans le cadre du 45ème mondial de la vigne et du vin, la ville de Dijon a choisi de pavoiser la rue de la Liberté de drapeaux représentant les pays participants. Cependant, la présence du drapeau israélien a provoqué une vive réaction du Collectif 21 pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens, qui a adressé une lettre ouverte au maire de la ville.
Le Congrès mondial de la vigne et du vin a fait de Dijon une véritable vitrine internationale, ornant la rue de la Liberté de multiples drapeaux des pays du monde entier. Toutefois, la présence et la visibilité importante du drapeau israélien, placé au centre de cette rue emblématique, a suscité une réaction critique du Collectif 21. Celui-ci a exprimé sa désapprobation dans une lettre ouverte adressée au maire de Dijon et à ses adjoints, faute de pouvoir trouver d’autres contacts pertinents au sein de la municipalité.
Dans cette lettre, le Collectif 21 souligne l’incongruence de rendre ainsi hommage à un pays dont le gouvernement actuel est accusé de mener des actions répressives violentes contre la population palestinienne. « Nous avons pu admirer à Dijon à quel point la rue de la Liberté est pavoisée de drapeaux du monde. Mais que le drapeau israélien soit aussi visible, au centre de la rue, au premier rang, comme pour lui faire honneur, au moment même où le gouvernement israélien sous la coupe de ministres ouvertement racistes dévaste Gaza et la Cisjordanie, massacre aveuglément des dizaines de milliers de civils palestiniens, libanais et bientôt, sans doute iraniens… il nous semble que c’est un honneur de trop », écrit le collectif dans sa missive.
Le collectif rappelle également que la viticulture israélienne est en partie implantée sur des terres controversées, telles que le Golan syrien, annexé illégalement depuis 1981, ainsi que la Cisjordanie, occupée par Israël depuis 1967. Ce contexte territorial soulève des questions éthiques quant à la mise en valeur d’un vignoble provenant de zones sous occupation.
« Nous vous proposerions volontiers d’ajouter au-dessus de nos têtes un drapeau palestinien », poursuit la lettre. Pour le collectif, la présence d’un drapeau palestinien serait une manière de reconnaître la lutte pour la souveraineté du peuple palestinien, même si l’État palestinien, envisagé par l’ONU en 1947, n’a toujours pas vu le jour. Le Collectif 21 rappelle que l’Assemblée générale de l’ONU a voté, avec une écrasante majorité, pour rehausser le statut d’Observateur permanent de la Palestine en mai dernier, soulignant l’importance de reconnaître cette entité sur la scène internationale.
Le Collectif 21 conclut sa lettre en demandant au maire de Dijon d’agir de manière équilibrée en prenant en compte la souffrance et les aspirations à la paix du peuple palestinien. La présence visible du drapeau israélien sans la moindre représentation palestinienne semble, selon eux, donner une image partiale qui ne correspond pas aux valeurs de justice et de paix que la ville de Dijon pourrait incarner.
La réponse de la municipalité attendue
Pour l’instant, aucune réaction officielle de la part de la municipalité de Dijon n’a été enregistrée concernant cette demande. Le Collectif 21 espère être entendue et encourage la ville à une réflexion sur la symbolique forte que représente la présence d’un drapeau, surtout en une période de tensions croissantes au Moyen-Orient. Affaire à suivre donc, pour voir si la rue de la Liberté portera bientôt le drapeau d’une paix qui reste à bâtir.