Réunis lors de leur 34e convention nationale, les présidents des intercommunalités de France ont adopté une motion forte : ils refusent la reprise en main de leurs recettes par l’État et mettent en garde contre les conséquences dramatiques de cette mesure pour les services publics du quotidien. Face à un projet de loi de finances pour 2025 jugé injuste, les élus locaux appellent à un dialogue décentralisé pour protéger les populations les plus fragiles.
Lors de leur assemblée générale tenue au Havre, les élus ont symboliquement manifesté leur colère et leur incompréhension en se rassemblant derrière une pancarte. Ce geste est une illustration claire de la contestation qui monte au sein des collectivités, face aux ponctions annoncées par le projet de loi de finances. Si ce texte est voté en l’état, les budgets des intercommunalités subiront des réductions qui mettront gravement en péril les services publics locaux, essentiels à la vie quotidienne des citoyens.
Les présidents d’intercommunalités présents ont, par ailleurs, appelé solennellement le Premier ministre Michel Barnier à réunir d’urgence l’ensemble des associations d’élus afin de construire une réponse concertée aux problèmes que rencontre la France. Ils soulignent la nécessité de créer un dialogue « franc, informé et équilibré » avec l’État, dialogue qui, jusqu’à présent, leur a été refusé.
Une menace sur les services publics de proximité
Dans la motion adoptée à l’unanimité, les intercommunalités rappellent que les collectivités locales ne sont pas responsables des déficits ou de l’endettement de l’État, mais qu’elles sont conscientes des risques que cela fait peser sur la population. Elles insistent sur le fait que les nouvelles mesures budgétaires mettront en péril des services cruciaux : la rénovation énergétique des bâtiments, l’inclusion numérique, l’accès à la culture et au sport, l’accueil des jeunes enfants, l’accès à l’eau potable, ainsi que des solutions de mobilité et de formation.
Ces services sont le ciment du « vivre-ensemble » et les premiers à en souffrir seront les plus vulnérables. Les élus refusent de voir ces acquis, fruits de longues années de travail et de développement local, menacés par des décisions imposées depuis Paris sans concertation préalable.
Un appel à la décentralisation et au dialogue
Les intercommunalités lancent un appel pressant aux parlementaires et au gouvernement : revenir sur des mesures qu’ils jugent injustes et dangereuses pour les collectivités. Pour les élus locaux, il est crucial de redonner de la force à la décentralisation et de permettre un véritable dialogue entre l’État et les collectivités, car « l’intercommunalité compte, et chaque habitant compte« .
Les présidents d’intercommunalités souhaitent que le Premier ministre réponde favorablement à leur demande de réunion rapide. Pour eux, il est urgent de trouver ensemble une décentralisation à la hauteur des attentes des citoyens, qui repose sur la coopération plutôt que sur l’imposition de mesures unilatérales.
Un avenir commun à construire
Les intercommunalités de France concluent leur appel par un rappel important : elles ont toujours été prêtes à être solidaires dans la gestion des défis auxquels notre pays est confronté. Elles souhaitent continuer à apporter leur pierre à l’édifice national, mais pour cela, elles ont besoin d’être considérées comme des partenaires à part entière, capables de contribuer, avec l’État, à la construction d’un avenir plus juste et plus solidaire.