En octobre 2021, dans le cadre de la Fête de la République qui avait pour thème la Fraternité, le maire de Chenôve et les présidents des principaux offices municipaux avaient signé la Charte Municipale de la Laïcité et des valeurs de la République. Cet événement, organisé au Cèdre, symbolisait l’engagement de la municipalité à faire respecter les valeurs fondamentales de la devise nationale : « Liberté, Égalité, Fraternité ». Pourtant, trois ans plus tard, un incident vient ternir cette image d’union et de fraternité.
Une salle réservée, puis indisponible… vide le jour J
Ce samedi 19 octobre 2024, les Insoumis de Chenôve ont vécu une situation surprenante qui révèle le climat de tension latent dans la ville. Dans le cadre de leurs réunions régulières, ils avaient réservé la salle Mesguis, située dans la zone des Grands Crus, depuis deux mois. Mais, à leur grande stupéfaction, ils ont été informés au dernier moment que la salle n’était plus disponible. Malgré cet avertissement, les Insoumis ne se sont pas laissés abattre et ont décidé de se rendre sur place pour vérifier.
La surprise a été de taille : la salle était bel et bien vide, comme l’a rapporté un Insoumis sur les réseaux sociaux : « Aujourd’hui, nous nous sommes rendus devant la salle Mesguis à Chenôve (Grands Crus), avec Patricia Marc afin de constater l’occupation de celle-ci. En effet, elle nous était réservée depuis deux mois pour cet après-midi de 17h à 19h, mais au dernier moment, il nous a été indiqué qu’elle était indisponible… ». Pendant deux heures, de 17h à 19h, ils ont attendu, constatant que personne ne se présentait pour occuper les lieux.
Un climat de suspicion et de défiance
Cet incident soulève de nombreuses questions sur l’état de la démocratie locale à Chenôve. Les Insoumis ne cachent pas leur mécontentement et laissent entendre que ce refus d’accès à la salle est une manœuvre pour limiter leur espace d’expression politique : « Lorsque l’on est sûr de ses actions et de son bilan, on confronte ses opposants, on n’essaie pas de les faire taire… La ville de Chenôve appartient à ses habitants et n’est sûrement pas le fief d’une petite bande… ».
Pour Philippe Neyraud, du groupe Bon Sens à Chenôve, cet incident n’est pas étonnant et révèle des pratiques à dénoncer : « Bien que n’étant pas du même parti, je désapprouve ces méthodes totalitaires d’un autre temps. Toutes les oppositions doivent pouvoir s’exprimer librement. Ce n’est malheureusement pas la première fois que cela se produit. Inadmissible ! ». Les propos de Philippe Neyraud soulignent une unité transpartisane sur le droit fondamental à l’expression politique libre.
Une liste Insoumise aux prochaines élections municipales ?
Cet incident pourrait bien être l’un des déclencheurs d’une candidature des Insoumis lors des prochaines élections municipales à Chenôve. De plus en plus de rumeurs courent à ce sujet, et cette idée semble résonner favorablement auprès des habitants. Une liste Insoumise pourrait bouleverser le paysage politique de la ville et compliquer la réélection du maire actuel, Thierry Falconnet. Si cette liste venait à se concrétiser, les Insoumis pourraient bien être les fauteurs de trouble dont le maire aurait à se préoccuper.
L’ère Falconnet arriverait-elle à son terme ? Il reviendra aux habitants d’en décider, par les urnes, lors des prochaines élections municipales : c’est ça, la démocratie. Une chose est certaine : une candidature des Insoumis fragiliserait sérieusement la position de Thierry Falconnet.
Derrière les mots, une réalité mise à l’épreuve
En 2021, Patrick Audard, adjoint au maire, déclarait : « Avec cette Charte communale, la Ville de Chenôve se dote d’un outil et d’un cadre partagés qui permettent de réaffirmer collectivement notre attachement à ce qui fonde notre socle commun. Avec cette nouvelle étape, la Vie de la Cité pourra s’organiser dans un espace public apaisé. Chacune et chacun, indépendamment de ses convictions philosophiques, politiques ou religieuses sera solidairement garanti de sa liberté absolue de conscience. », garantissant « la liberté absolue de conscience ». Mais pour les Insoumis de Chenôve, il semble que les belles paroles ne soient pas suivies des actes. Le refus de leur accès à la salle Mesguis est pour eux une illustration des limites de la démocratie locale.
Les Insoumis ne se laissent pas abattre. Ils promettent de continuer à se réunir, de se préparer pour l’avenir, et de ne jamais laisser leur voix être étouffée. Pour les habitants de Chenôve, les prochaines élections municipales pourraient bien être l’occasion de réévaluer le socle de la Fraternité et de la Liberté prôné lors de la signature de la Charte de la Laïcité. La balle est dans leur camp.
Vers un avenir différent pour Chenôve ?
Les incidents tels que celui de la salle Mesguis laissent transparaître une fracture entre l’idéal affiché par la municipalité et la réalité vécue par certains citoyens engagés. Pour les Insoumis, c’est clair : la ville de Chenôve appartient à ses habitants, et ils comptent bien se battre pour que chaque voix puisse être entendue, même celles qui dérangent l’ordre établi. Le climat politique local s’annonce donc passionné, et le vent du changement pourrait bien souffler sur la ville plus tôt que prévu.
F. Bauduin