Le dimanche 3 novembre 2024, Aline Pélissier a publié un message poignant sur Facebook, appelant toute personne ayant assisté à l’agression de son fils à contacter la gendarmerie d’Auxonne. « MON FILS A ÉTÉ AGRESSÉ CETTE NUIT (et laissé pour mort) vers 2h du matin sur le parking, avenue Garibaldi à DIJON. Groupe de 4 à 6 personnes de type maghrébin, environ 1,80 m, survêtements de couleur foncé. Si vous avez le moindre élément, merci de me contacter ou de contacter la gendarmerie d’Auxonne. (Anonymat garanti). Pauvre France, pour au final, un téléphone et un portefeuille ».
Dans la nuit de samedi à dimanche, vers 2 heures du matin, un jeune homme de 19 ans a été sauvagement agressé alors qu’il sortait d’un établissement de nuit. La victime a été laissée inerte sur le parking, après avoir été passée à tabac par un groupe d’individus. Le jeune homme s’en est sorti avec des hématomes sur tout le corps, notamment au visage, et une incapacité temporaire de travail (ITT) de dix jours.
Une inquiétante spirale de violence à Dijon
Plusieurs questions se posent. Peut-on aujourd’hui sortir d’un établissement de nuit sans craindre pour sa sécurité ? La réponse semble être, hélas, non. Faut-il craindre que ce type d’accident se reproduise ? Malheureusement, la réponse est oui.
Cette agression n’est pas un cas isolé. Depuis plusieurs années, la zone proche de la place de la République à Dijon est le théâtre de nombreux actes de violence. En pleine journée, le trafic de drogue s’y déroule ouvertement, aux yeux de tous, sans que rien ne semble arrêter ce phénomène. Les résidents et les passants sont les témoins impuissants de ce déferlement de violence qui gangrène la vie quotidienne de cette ville, pourtant autrefois paisible.
Une réponse insuffisante ?
Combien de temps encore peut-on accepter une telle situation ? Depuis 2022, une société de sécurité privée est présente sur la place, mais cette mesure, si elle semble répondre à l’urgence, reflète aussi un aveu de faiblesse de la part des autorités publiques. Plutôt que d’assurer un climat de sécurité par une présence policière régulière et dissuasive, c’est à une entreprise privée qu’a été confiée la mission de calmer les esprits. Cette décision, prise par la Ville, intervient après une agression qualifiée de « gratuite » contre deux jeunes étudiants, qui avaient été violemment agressés le 10 septembre 2022. Une solution qui enrichit les entreprises de sécurité, certes, mais qui souligne surtout l’incapacité de l’État à répondre aux attentes de ses citoyens en matière de sécurité.
Dijon n’est plus la ville douce à vivre qu’elle était. Comme tant d’autres villes de France, elle doit faire face à une montée de violence gratuite, celle d’individus prêts à laisser un jeune homme de 19 ans pour mort sur un trottoir pour un téléphone portable et un portefeuille. C’est une réalité amère, à laquelle la population doit s’adapter en prenant de nouvelles précautions : ne plus rentrer seul le soir, toujours être accompagné, éviter certaines zones, comme si nous vivions en temps de guerre.
Des solutions à trouver
Ce triste constat reflète l’échec d’une partie de la classe politique, celle qui porte aujourd’hui une part de responsabilité dans la montée de cette spirale de violence. Les citoyens, quant à eux, sont en droit d’attendre des actions concrètes et une amélioration de leur sécurité quotidienne. Des questions restent en suspens : quelles mesures vont être prises pour restaurer la sécurité dans les rues de Dijon ? Comment redonner confiance à une population qui se sent chaque jour un peu plus abandonnée ?
Aline Pélissier a appelé à témoigner pour faire avancer l’enquête sur l’agression de son fils. Son appel ne doit pas être laissé sans réponse.