Le jeudi 5 décembre 2024 s’annonce comme une journée noire pour la fonction publique. Sept des huit principaux syndicats de fonctionnaires appellent à une grève générale pour protester contre les mesures budgétaires prévues par le gouvernement. Au centre des revendications : la demande de moyens humains et financiers plus importants, et la dénonciation du passage de un à trois jours de carence en cas d’arrêt maladie. Seule Force ouvrière (FO) refuse de se joindre au mouvement, jugeant qu’une seule journée de mobilisation n’est pas suffisante.
Ce 5 décembre, des actions sont prévues partout en France. Une grande manifestation est déjà planifiée à Paris, tandis que chaque secteur de la fonction publique décidera de la suite des événements au niveau local. Selon la CFDT, la grève sera très suivie dans l’Éducation nationale, avec un fort taux de participation attendu parmi les enseignants et les personnels administratifs. Cette mobilisation illustre la colère qui couvait depuis longtemps et qui semble aujourd’hui avoir atteint son paroxysme.
FO, seul syndicat à ne pas suivre l’appel à la grève du 5 décembre, prévoit une riposte différente. Considérant qu’une simple journée de mobilisation est insuffisante pour se faire entendre, le syndicat a décidé de se concentrer sur trois journées de grève les 11, 12 et 13 décembre, en synchronisation avec la grève reconductible de la SNCF. « Trois jours de carence, trois jours de grève », déclare FO, mettant l’accent sur l’injustice perçue de cette mesure.
Si Force ouvrière plaide pour une convergence des luttes, les autres syndicats refusent cette stratégie, invoquant des préoccupations liées à la visibilité de leurs revendications. La division entre syndicats ne masque pas pour autant la profondeur du mécontentement dans la fonction publique. La présentation du budget 2025, prévoyant plus d’un milliard d’euros d’économies sur la fonction publique, a joué un rôle catalyseur. Mais c’est bien l’annonce du passage de un à trois jours de carence en cas d’arrêt maladie qui a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
La grève du 5 décembre se présente ainsi comme un événement majeur dans le paysage social français. Les fonctionnaires, excédés par les restrictions budgétaires et l’alourdissement des conditions de travail, montrent leur détermination à se faire entendre. Le gouvernement devra sans doute réagir face à la mobilité et au soutien que pourrait recevoir ce mouvement dans d’autres secteurs de la société.
Les prochains jours s’annoncent décisifs, et les actions des uns et des autres seront scrutées de près. Pour l’heure, tout porte à croire que le 5 décembre marquera le début d’une fin d’année tendue, tant pour les syndicats que pour le gouvernement.