Ce lundi soir, la colère des agriculteurs de la Côte-d’Or s’est fait entendre à Dijon. Dès 18 h 30, environ 250 personnes, selon la police, se sont rassemblées à l’appel de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles de la Côte-d’Or (FDSEA 21) et des Jeunes agriculteurs de la Côte-d’Or (JA 21). Cette mobilisation, baptisée le « feu de la colère », visait à exprimer leur refus des accords internationaux qui mettent en péril leur modèle agricole.
Les agriculteurs se sont mobilisés sans matériel agricole cette fois-ci, un choix réfléchi pour minimiser les perturbations. « Il ne devrait pas y avoir de perturbations du trafic routier dans le département », avaient précisé les syndicats en amont. Le lieu choisi, à proximité de la rocade très fréquentée, était un moyen symbolique de rendre leur message visible sans pour autant créer d’embouteillages.
Les revendications des syndicats FDSEA 21 et JA 21 sont claires : ils dénoncent des accords qui permettent à des produits agricoles étrangers d’inonder le marché français, souvent en dépit des normes sanitaires et environnementales strictes imposées aux agriculteurs locaux. En ligne de mire, les importations en provenance du Mercosur, mais aussi l’absence de plafonnement des exportations ukrainiennes ou encore l’afflux de produits chinois à bas coût. Pour eux, ces accords dévalorisent les efforts consentis par les agriculteurs français en matière de qualité, de sécurité alimentaire et de respect de l’environnement.
La mobilisation de ce lundi se voulait pacifique et symbolique, afin d’attirer l’attention des pouvoirs publics et des citoyens sans perturber la vie quotidienne. Les syndicats agricoles espèrent, à travers ce « feu de la colère », éveiller les consciences et pousser à une remise en question de ces accords internationaux, dont les conséquences économiques et sociales se font de plus en plus lourdes pour le monde agricole français.
« Nous demandons simplement de pouvoir vivre de notre travail, sans concurrence déloyale et avec le soutien de nos institutions », affirme l’un des manifestants, rappelant que la survie de nombreuses exploitations est en jeu face à des prix toujours plus bas et à des coûts de production qui ne cessent d’augmenter.
Cette manifestation s’inscrit dans une série d’actions entreprises par le monde agricole ces dernières années pour exprimer son malaise face aux politiques agricoles nationales et internationales. Le message est clair : les agriculteurs de la Côte-d’Or ne comptent pas se laisser faire et sont prêts à continuer leurs actions tant que leurs revendications ne seront pas entendues.