La Confédération paysanne de Côte-d’Or a pris la parole le 18 novembre 2024 pour affirmer haut et fort sa position contre les accords de libre-échange, tels que celui entre l’Union européenne et le Mercosur. Depuis plus de 25 ans, le syndicat agricole se bat contre les effets destructeurs de la mondialisation libérale, qui sacrifie l’agriculture locale sur l’autel de la compétition internationale.
À travers des actions emblématiques comme le démontage du McDonald’s de Millau en 1999 et lors du sommet de Seattle la même année, la Confédération paysanne s’est dressée, souvent seule dans le monde agricole, contre les ravages de la logique libérale portée par l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Elle plaide pour une organisation équitable du commerce international qui respecte les droits humains, préserve l’environnement et garantisse des revenus dignes pour les paysans du monde entier.
L’accord UE-Mercosur constitue aujourd’hui une nouvelle menace concrète pour l’agriculture française. En augmentant les importations de viande et de miel produits selon des normes souvent moins contraignantes, cet accord expose nos agriculteurs à une concurrence déloyale, tire les prix vers le bas et alimente la dérégulation climatique. Pour la Confédération paysanne, il ne s’agit pas uniquement de stopper cet accord, mais de remettre en cause la totalité des accords de libre-échange qui alimentent la crise agricole. L’objectif est clair : mettre fin à une compétition effrénée qui affecte négativement la rémunération des travailleurs agricoles, la santé publique, et la souveraineté alimentaire.
Ces accords de libre-échange sont la manifestation d’une course effrénée à la compétitivité qui, selon la Confédération paysanne, pousse à l’affaiblissement de nos normes protectrices, que ce soit en réautorisant des pesticides interdits ou en déréglementant les OGM. Or, c’est tout l’inverse qu’il faudrait pour garantir la protection à long terme des exploitations agricoles, des revenus des paysans et de l’environnement.
Cette semaine, la Confédération paysanne de Côte-d’Or rencontrera le nouveau préfet du département pour réaffirmer sa position. Au programme de cette rencontre, le syndicat présentera ses revendications pour permettre aux agriculteurs de vivre dignement de leur travail : l’instauration de prix planchers, la régulation des marchés, la fin des accords de libre-échange et des financements ambitieux pour une transition agro-écologique.
Cette rencontre sera aussi l’occasion d’évoquer des problématiques spécifiques à la Côte-d’Or, notamment les dérives liées à l’agro-énergie avec l’agrivoltaïsme et la méthanisation industrielle, les difficultés rencontrées par les éleveurs face aux attaques de loups, ainsi que les retards de versement des fonds européens FEADER.
La Confédération paysanne se tient prête à mener de nouvelles actions locales pour faire entendre sa voix et continuer à lutter contre la logique libérale qui menace l’avenir de l’agriculture paysanne. Pour elle, il est essentiel de mettre fin à cette spirale dévastatrice et de bâtir un modèle agricole plus juste, solidaire et respectueux de la planète.