Un sentiment amer règne au sein de la rédaction de Dijon Actualités depuis hier après-midi. Cette amertume provient d’un événement qui, pour nous, symbolise une rupture dans la relation de confiance que nous pensions avoir bâtie avec la mairie de Dijon.
Hier, le 18 novembre 2024, dès le début de l’après-midi, notre rédacteur en chef, F. Bauduin, a reçu un appel téléphonique. Son interlocuteur lui annonçait que François Rebsamen prévoyait de déclarer dans la soirée son intention de quitter la mairie de Dijon. Pris par d’autres obligations, notre rédacteur en chef n’a pas eu l’opportunité de traiter cette information immédiatement.
Vers 14h30, un autre appel est arrivé à la rédaction, confirmant l’information. Confiant en son informateur, le rédacteur en chef a compris alors qu’il n’y avait plus de doute : François Rebsamen s’apprêtait à annoncer son départ, laissant la place à sa première adjointe, Nathalie Koenders.
À 14h44, F. Bauduin a pris l’initiative de contacter le service de communication de la ville de Dijon, son interlocuteur privilégié. La question posée était claire : « Le bruit court que François Rebsamen annoncera ce soir qu’il va quitter la mairie. Pouvez-vous confirmer l’information ? ». La réponse du chargé de communication a été évasive : il ne confirmait ni n’infirmait l’information et nous demandait de ne rien publier pour le moment, promettant de rappeler.
Respectant notre relation de collaboration, nous avons suivi cette demande de ne pas rendre l’information publique. Ne pas le faire aurait été irrespectueux envers nos relations de travail. Nous avons donc attendu, prêts à publier, mais fidèles à notre éthique professionnelle. Cependant, le temps a passé et aucune nouvelle ne nous est parvenue. À 17h05, une relance a été effectuée, mais l’interlocuteur privilégié de notre rédacteur en chef l’a informé qu’il entrait en réunion et nous a demandé de patienter encore. Puis, à 17h33, notre rédacteur en chef a découvert, comme l’ensemble de la rédaction, avec surprise, l’article publié par nos confrères du Bien Public : « Exclusif. François Rebsamen : « La semaine prochaine, je ne serai plus le maire »« .
Chères lectrices, chers lecteurs, vous comprendrez aisément pourquoi nous ressentons une certaine amertume depuis hier. Nous aurions préféré que le service de communication de la mairie joue franc jeu avec nous et nous informe que Le Bien Public avait l’exclusivité de l’information. Si cela avait été clairement dit dès le début, nous aurions respecté cette règle du jeu, tout comme nous avons respecté la demande de ne pas publier l’information. Mais au lieu de cela, nous avons été laissés dans l’incertitude pendant que l’information était publiée ailleurs.
Nous ne sommes pas dans une course effrénée à l’exclusivité. Pour jouer à ce jeu-là, encore faudrait-il qu’un accord soit passé avec la mairie, une sorte de « deal » privilégiant certains médias au détriment d’autres. Nous ne prétendons pas ici que Le Bien Public ait un tel accord avec la mairie, mais il est légitime de se demander pourquoi ce journal, et pas un autre, a reçu la primeur de cette annonce.
Pour nous, ce traitement inégal est problématique. La mairie de Dijon, institution publique, se doit d’assurer une équité entre les médias locaux, sans privilégier l’un d’eux de manière récurrente, car ayons le courage de le dire, c’est quand même un peu le cas aujourd’hui ! En refusant de nous informer ouvertement, en nous laissant patienter, et en ne respectant pas l’engagement de nous rappeler, la mairie a mis à mal la relation de confiance et de respect mutuel que nous pensions avoir construite.
Dès aujourd’hui, Dijon Actualités ajuste sa manière de travailler. Lorsqu’une information de ce type nous parviendra, nous la publierons directement, sans attendre de confirmation de la part du service de communication de la mairie. Et lorsque nous publierons des articles susceptibles de porter atteinte à la municipalité, nous ne les contacterons plus préalablement. Si les règles changent, alors nous nous adaptons. Vive l’information libre, vive la liberté de la presse, et surtout vive l’égalité entre les médias.
F. Bauduin