Hier soir, à l’occasion du Conseil Municipal, Dijon a écrit une nouvelle page de son histoire avec l’élection de Nathalie Koenders en tant que première femme Maire de la ville.
Cette élection a suscité des réactions nombreuses, dont celle de Laurent Bourguignat, Président du groupe municipal « Dijon Autrement », qui a pris la parole au nom des élus de la droite républicaine et du centre pour adresser un message à la nouvelle édile.
Laurent Bourguignat a commencé son intervention en adressant ses félicitations républicaines à Nathalie Koenders : « Nous n’avons pas toujours les mêmes idées, mais nous saluons la personne, et bien sûr nous respectons la fonction », a-t-il déclaré.
Il a souligné l’importance du symbole que représente l’élection d’une femme à la tête de Dijon, sans pour autant réduire l’évènement du jour à ce fait : « Jamais, Madame, je ne réduirai votre action à votre genre. Vous êtes engagée de longue date en politique ; vous avez un parcours municipal ; C’est ce parcours qui vous permet de devenir ce soir la Maire de Dijon. »
Il a également adressé un hommage républicain à François Rebsamen, précédent Maire de Dijon, en reconnaissant sa contribution à la longue histoire de la ville, malgré les différences d’opinions passées et à venir.
Cependant, Laurent Bourguignat n’a pas manqué d’évoquer le « malaise » ressenti assez largement sur les conditions du changement de maire en cours de mandat. Il a rappelé que les Dijonnais avaient élu François Rebsamen pour une durée de six ans en 2020, et que ce changement intervenait sans raison personnelle ou juridique apparente : « Les Dijonnais n’ont donc pas directement choisi leur nouveau Maire. Or, en démocratie, c’est le peuple qui choisit ses représentants », a-t-il affirmé, précisant que le véritable choix aurait lieu lors des prochaines élections municipales de mars 2026.
Laurent Bourguignat a ensuite posé la question essentielle : « Un nouveau Maire, pour quoi faire ? ». Il a interrogé la nouvelle équipe municipale sur sa feuille de route, se demandant si elle resterait inchangée ou s’il y aurait de nouvelles orientations.
Avec calme mais fermeté, il a rappelé ses attentes pour que la ville change :
- La sécurité : Laurent Bourguignat a insisté sur l’augmentation de la délinquance et le problème croissant du narcotrafic dans la ville, appelant à une réaction plus puissante pour répondre à l’inquiétude des habitants.
- L’urbanisme : Il a appelé à un retour à un équilibre dans les constructions, visant un urbanisme de qualité plutôt que quantitatif, avec une meilleure prise en compte de l’environnement et du cadre de vie.
- Les classes moyennes : Enfin, il a souligné le malaise des classes moyennes, pointant du doigt le niveau élevé de la taxe foncière, les difficultés de déplacement et une offre de services municipaux insuffisante. Il a appelé à une réflexion stratégique sur la place des familles et des actifs à Dijon.
Laurent Bourguignat a terminé son discours en rappelant le contexte national anxiogène, avec la montée des populismes et des théories complotistes. Il a exprimé l’espoir que la confiance des citoyens en l’échelon local ne soit pas trahie. « Travaillons sans relâche », a-t-il exhorté, ajoutant qu’il ne souhaitait pas que les 16 prochains mois soient consacrés uniquement à une préparation électorale, mais plutôt à l’amélioration du quotidien des Dijonnais et à la préparation de la ville aux grands défis de demain.
Un message clair, direct, plutôt constructif, qui mine de rien met habilement la pression à la nouvelle Maire et à son équipe.
S’il n’a encore rien dévoilé de ses intentions, Laurent Bourguignat jouera à l’évidence un rôle clé dans la prochaine élection municipale à Dijon.