Le lundi 25 novembre 2024, la façade de l’Hôtel de Ville de Dijon s’est illuminée d’orange, symbolisant un message puissant et solidaire en cette Journée internationale de l’élimination des violences à l’égard des femmes et des filles. Cet événement a été précédé d’un discours éloquent de l’adjointe au maire Kildine Bataille, adjointe au maire en charge de l’égalité Femmes-Hommes et de la lutte contre les violences faites aux femmes. Revenons sur les moments forts de cette prise de parole à la fois poignante et engagée.
Un engagement collectif sous le signe de la solidarité
Dès les premières paroles de son discours, Kildine Bataille s’adresse à tous les acteurs présents, depuis les représentants des associations, les élus de la Ville et de la Métropole jusqu’aux citoyens mobilisés. Elle salue particulièrement le courage de Nathalie Koenders, maire par intérim, toujours engagée pour la cause des femmes, et annonce la tenue d’un conseil municipal exceptionnel où, pour la première fois, une femme sera élue maire de Dijon. Ce moment historique s’inscrit dans la continuité d’une lutte féroce contre les violences faites aux femmes.
La couleur orange, choisie par l’ONU, devient le symbole du rassemblement : une couleur vive, évoquant la lumière dans l’obscurité, l’urgence de l’action et l’espoir d’un avenir meilleur. À travers cette illumination des principaux bâtiments de la ville, Dijon s’inscrit dans une dynamique mondiale, s’unissant avec d’autres villes pour manifester une solidarité internationale.
Un appel à la résistance et à l’espoir
« Nous sommes réunies ce soir pour ne pas oublier. » Ces mots résonnent comme un appel à l’action. L’adjointe au maire rappelle les situations alarmantes auxquelles sont confrontées les femmes dans divers pays : en Iran, l’étudiante Ahrou Daryaei se dévêtit publiquement pour protester contre le régime répressif ; en Afghanistan, les femmes sont bannies des espaces publics et des institutions éducatives ; en Libye, la violence sexuelle devient une arme de guerre et la précarité des camps de réfugiés expose les femmes à des abus continus. Partout, les femmes osent résister, et à Dijon, elles trouvent des soutiens à travers des actes concrets et une prise de parole forte.
Elle évoque également la situation des droits des femmes dans les pays dits démocratiques, comme aux États-Unis, où la menace d’une réduction drastique de ces droits plane avec la victoire de Donald Trump. Le message est clair : la diplomatie féministe française doit être mise à contribution pour soutenir les Américaines dans leur combat pour disposer de leur corps. Et ici, en France, les chiffres sont glaçants : 271 000 victimes de violences conjugales en 2023, une augmentation significative par rapport à l’année précédente, 1 185 femmes tuées ou mutilées. Chaque chiffre cache un nom, un visage, une histoire.
Dijon, ville engagée
Face à ces statistiques effroyables, Kildine Bataille réaffirme que Dijon ne reste pas les bras croisés. La municipalité a mis en place une coordination municipale dédiée à la lutte contre les violences intrafamiliales, favorisant une action collective et la coopération entre associations, professionnels de santé, services municipaux et partenaires institutionnels. Plusieurs axes d’intervention sont privilégiés, comme la lutte contre les violences dans l’espace public, la formation des professionnels et la sensibilisation des jeunes à l’égalité entre les sexes.
Une nouveauté marquante annoncée par Kildine Bataille est l’ouverture prochaine, en 2025, d’une Maison des Femmes dans la métropole dijonnaise. Inspirée par la Maison des Femmes de Saint-Denis, cette structure offrira aux victimes un espace sécurisant, où elles pourront recevoir des soins, porter plainte et bénéficier d’un accompagnement global par des associations. C’est une étape majeure dans la lutte contre les violences faites aux femmes, mais loin d’être suffisante. La municipalité plaide pour une augmentation des moyens dédiés à cette cause, rappelant que les associations locales manquent cruellement de ressources pour mener à bien leur mission vitale.
Une lutte qui ne connaît ni frontières ni origines
Dans la dernière partie de son discours, Kildine Bataille met en garde contre la récupération politique des violences faites aux femmes, en particulier par l’extrême droite. Elle rappelle que ces violences ne sont pas liées à une origine ethnique, mais qu’elles sont ancrées dans un système patriarcal universel. Dijon refuse de céder à ces mensonges et continue de promouvoir une culture de l’égalité et du respect, notamment grâce au Mois de l’Égalité en mars, un temps fort où les citoyens peuvent débattre et apprendre à déconstruire les stéréotypes sexistes.
Le combat des enfants : un message d’espoir
Pour clore ce discours inspirant, Kildine Bataille s’adresse aux jeunes. Elle salue la présence d’Agathe, représentante du Conseil Municipal des Enfants, rappelant l’importance d’éduquer les futures générations pour lutter contre la culture du viol et promouvoir la culture du consentement. Elle cite le juge Edouard Durand, qui rappelle que le changement commence par l’éducation de nos enfants, et que éduquer les garçons est la clef pour mettre fin aux violences faites aux femmes.
En ce jour où Dijon s’illumine en orange, la Ville exprime un message de solidarité et d’espoir. « Nous ne détournons pas les yeux. Nous continuons à nous battre. » Ces lumières sont un appel à l’action, un symbole d’engagement pour un avenir où chaque femme pourra vivre libre et égale. Comme l’a si bien dit Gisèle Halimi, « À chaque fois qu’une femme se lève, elle en entraîne d’autres dans son sillage. »
Ci-dessous, le discours complet de Kildine BATAILLE, adjointe au maire en charge de l’égalité femmes-hommes et de la lutte contre les violences faites aux femmes, prononcé en amont de l’illumination en orange de la façade de l’Hôtel de Ville ce lundi 25 novembre 2024 à 17h, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes et des filles.
Madame la Présidente du Zonta, très chère Sophie GONDELLIER,
Chers collègues élus de notre Ville et Métropole – j’excuse d’ailleurs notre maire par intérim Nathalie KOENDERS, qui a toujours été très engagée dans la lutte contre les violences faites aux femmes et pour la défense de leurs droits – mais, vous le savez peut-être, nous avons à 18h un conseil municipal exceptionnel, et je sais que certaines et certains d’entre vous monteront avec moi après ce moment de recueillement pour être dans le public, et pour voter pour la première femme maire de Dijon, en ce jour hautement symbolique de lutte internationale contre l’élimination des violences faites aux femmes !
Chères associations et partenaires,
Mesdames, Messieurs,
Dans quelques instants, avec vous, Dijon va s’illuminer d’orange, cette couleur choisie par l’ONU pour symboliser la solidarité, la résistance et l’espoir. L’orange, c’est la lumière dans l’obscurité, la couleur de l’urgence et de l’action collective. À travers cette illumination de nos principaux bâtiments et lieux de notre ville, nous réaffirmons, comme chaque année, notre engagement contre les violences faites aux femmes et aux filles. D’autres villes le font, à l’unisson.
Nous sommes réunies ce soir pour ne pas oublier. Pour ne pas détourner les yeux de celles qui subissent les pires atrocités simplement parce qu’elles sont nées femmes. Nous sommes réunies ce soir pour leur dire que nous les soutenons de toutes nos forces.
En Iran, Ahrou DARYAEI, cette étudiante qui s’est dévêtue – au-delà du courage – le 2 novembre dernier, protestait en résistance contre le régime des mollahs, qui violent et torturent les femmes s’opposant à la répression terrible qu’elles subissent. Amnesty International parle d’une guerre contre les femmes et les filles. À Dijon, nous les soutenons !
En Afghanistan, une génération entière de femmes est effacée, bannie des écoles, des universités, de la vie publique. Celles qui osent résister, comme les militantes pour les droits des femmes, sont emprisonnées, torturées ou exécutées. À Dijon, nous les soutenons !
En Libye, le chaos politique et l’instabilité ont des conséquences désastreuses pour les femmes et les filles. La violence sexuelle est utilisée comme arme de guerre, et les trafics humains, notamment ceux qui ciblent les femmes migrantes et réfugiées, se multiplient. Les femmes déplacées dans les camps de fortune sont particulièrement vulnérables, exposées aux abus et privées de tout accès à la justice. Dans ce climat d’impunité, les femmes libyennes se battent malgré tout pour faire entendre leur voix, mais elles ont besoin de notre soutien. À Dijon, nous les soutenons !
Et dans les pays démocratiques comme le nôtre, les droits des femmes sont aussi sous la menace. Aux États-Unis, la victoire de Donald Trump annonce une réduction drastique de ces droits, avec des violences accrues à leur égard. Que cela leur plaise ou non, « D. Trump va les protéger. » C’est du Bardella dans le texte, et cela laisse pantois. L’État français doit, lui, faire usage des outils de la diplomatie féministe pour soutenir les droits des Américaines à disposer de leur corps. À Dijon, nous les soutenons !
Et ici, en France ? Qu’est devenue la « grande cause du quinquennat » / des quinquennats ?
81 % des victimes de violences au sein du couple sont des femmes. 86 % des mis en cause sont des hommes. En 2023, les forces de l’ordre ont enregistré 271 000 victimes de violences commises par leur partenaire ou ex-partenaire, en augmentation de 10 % par rapport à 2022. En 2023, 1 185 femmes ont été tuées, mutilées ou poussées au suicide par leur conjoint ou ex-conjoint. Cela représente plus de 3 femmes par jour qui sont victimes de féminicides ou de tentatives de féminicides. 3 femmes par jour. Je n’oublie pas non plus, très chère Stéphanie VACHEROT, les femmes en situation de handicap, qui sont encore plus exposées que les autres femmes aux violences machistes : 9 % d’entre elles déclarent avoir subi des violences physiques ou sexuelles, soit 4,8 points de plus que les femmes valides. Ces violences révèlent les discriminations systémiques, les préjugés et le manque cruel de politiques publiques adaptées.
À Dijon, le tribunal a enregistré 1 329 affaires de violences conjugales, une augmentation de 32 % en un an. La police nationale a recensé 703 victimes de violences conjugales, une hausse de 38,4 %. À Dijon, nous soutenons celles qui osent porter plainte.
Ces chiffres sont glaçants. Mais derrière chaque statistique, il y a une vie, il y a un visage, il y a un nom. Samedi matin, j’étais aux côtés du Collectif droits des femmes 21 pour citer chaque nom et prénom, chacune de ces femmes victimes, tuées par leur conjoint ou leur ex-conjoint. Car nous avons le devoir de dénoncer les violences. Car partout où les droits des femmes s’effacent, ce sont la justice et la dignité humaine qui disparaissent.
Les enfants meurent eux-aussi des violences intra-familiales : 1 enfant meurt sous les coups de ses parents tous les 5 jours en France. Ce chiffre a été révélé en 2019 par l’IGAS, l’Inspection générale des affaires sociales, et a de nouveau été brandi dans des manifestations samedi 16/11, et lors de la Journée internationale des droits de l’enfant, le 20/11.Chaque année en France, 160 000 enfants, soit trois par classe, sont victimes d’inceste, et un enfant est victime de violences sexuelles toutes les trois minutes. Ces chiffres sont insoutenables. Mais comme le dit le juge Edouard Durand, ex co président de la Ciivise, « Il ne suffit pas de rappeler qu’il y a beaucoup d’enfants victimes de violences extrêmes, il faut trouver leur nom et leur visage ». Là encore, des noms, des visages à ne pas oublier. Comme le rappelle le rapport « Des enfants à protéger » auquel l’association dijonnaise Speak ! a contribué, il est temps de former les professionnels, de renforcer la prévention, de garantir des hébergements dignes et d’agir pour chaque enfant. A Dijon, nous soutenons les petites filles et tous les enfants !
Ces tragédies individuelles forment une tragédie collective. Et cette tragédie collective appelle une réponse collective.
À Dijon, nous agissons.
En mars 2022, en complément de tout ce qui était déjà fait, nous avons créé, avec Nathalie KOENDERS, une coordination municipale dédiée à la lutte contre les violences intrafamiliales, intégrée à notre CLSPD, qui rassemble régulièrement associations, services municipaux, professionnels de santé et partenaires institutionnels. Cette initiative pionnière garantit une réponse de proximité, favorise l’inter-connaissance et la fluidité des informations partagées pour garantir une meilleure prévention et un meilleur accompagnement des victimes de violences. Ensemble, nous travaillons sur plusieurs axes pour mieux comprendre, nous comprendre et pour mieux agir :
- La lutte contre les violences dans l’espace public : à travers des marches exploratoires, le recueil de la parole des lycéennes et lycéens, la sensibilisation de la communauté éducative. Nous préparons un forum où les élèves pourront échanger directement avec nos partenaires tels Divia pour se sentir en meilleure sécurité dans les transports, par exemple. Une nouvelle campagne de prévention du harcèlement dans les transports va être mise en place, à ma demande, en mars.
- La formation des professionnels : policiers référents (je salue nos intervenantes sociales du commissariat, notre psychologue, nos policières municipales et la référente), éducateurs, élus sont formés ou le seront d’ici mars 2025.
- Nous soutenons également le CIDFF 21, qui sensibilise les élèves de nos écoles primaires à l’égalité filles-garçons. Nous étendons ces actions aux collèges, avec un travail spécifique sur le consentement, à venir. • La lutte contre la pédocriminalité et les enfants co-victimes de violences font également partie de nos axes de travail.
- La lutte contre la prostitution des mineures : début décembre, une association lilloise spécialisée dans la réduction des risques liés à la prostitution et expérimentée sur la prévention et la prise en charge des mineurs viendra sensibiliser les membres de notre coordination municipale. Ce vendredi 29 novembre, une survivante québécoise de prostitution viendra échanger avec membres de notre coordination mais aussi avec les associations dijonnaises concernées, à ma demande.
- Et puis, dernier axe de notre action: l’amélioration de l’accompagnement des femmes victimes handicapées : avec Stéphanie VACHEROT, nous souhaitons en faire un chantier prioritaire pour garantir l’accessibilité des dispositifs de soutien. Nous avons commencé en mars, nous continuons !
Enfin, sachez qu’en 2025, une Maison des Femmes va ouvrir ses portes dans notre métropole. La réflexion est née dans mon bureau, en mairie, et à l’issue d’une visite que j’ai organisée à la Maison des femmes de Saint Denis. Elle offrira un espace sécurisant aux femmes avec des parcours de soins spécialisés, une possibilité de dépôt de plainte et un accompagnement par des associations comme Solidarité Femmes 21 ou encore APF France Handicap. Cette maison est une avancée importante, qui vient compléter tout ce qui existe déjà, mais nous savons qu’il reste tant à faire.
Car tous nos efforts ne suffisent pas encore.
Les associations locales, qui jouent un rôle vital, manquent de moyens. Les victimes, elles, n’ont pas le luxe d’attendre que l’État prenne la mesure de ce combat. Il est temps que la “grande cause du quinquennat” devienne une priorité réelle, pas dans les discours, mais dans les actes. Il faut pour cela des moyens à la hauteur des enjeux. Une Coalition féministe pour une loi intégrale a dévoilé, ce jeudi, une liste de 140 mesures pour lutter contre les violences, tout en rappelant la nécessité d’un financement minimal de 2,6 milliards d’euros pour cette seule cause. L’enjeu est de parvenir à avoir une politique plus engagée. Le Président de la République dit que c’est une priorité, mais sur le terrain on voit bien que les choses n’évoluent pas assez vite. Dans le contexte politique de la dissolution, de la montée de l’extrême droite, il y a urgence à se mobiliser, maintenant. Car les moyens actuels sont dérisoires. Le gouvernement a annoncé aujourd’hui vouloir augmenter l’aide universelle d’urgence. C’est très bien. Mais ça n’est pas suffisant.
Autre annonce faite aujourd’hui par le gouvernement : généraliser le dispositif présent dans certains hôpitaux de France, dont notre CHU à Dijon, pour permettre aux femmes victimes de violences conjugales de porter plainte depuis l’hôpital. Le gouvernement BARNIER souhaite le généraliser à toute la France avant fin 2025.
Or, nous le savons, vous le savez, aussi bien du côté des enquêteurs et du côté de la police que du côté des soignants, il y a un manque de moyens qui fait que déjà pour leurs missions classiques, ils ont du mal à tout faire. L’État a alloué près de 185 millions d’euros en 2023 à la police et à la justice pour aider ces victimes. Il faudrait un budget quatre fois plus important selon les associations. Il faut une loi-cadre intégrale, comme en Espagne. Des moyens. Du courage politique. Qu’attendons-nous ?!
Et ce soir, je voudrais aussi vous dire que la lutte contre les violences faites aux femmes, c’est aussi une lutte permanente contre les mensonges.
Je le dis ici clairement : les violences faites aux femmes ne connaissent ni frontières ni origines. Elles s’enracinent dans une culture patriarcale qui traverse tous les milieux sociaux, économiques et culturels.
Cette culture patriarcale, nous la combattons concrètement à Dijon, aux côtés des associations et institutions, toute l’année bien sûr, mais tout particulièrement pendant le Mois de l’Égalité, en mars. Avec ce Mois de l’Égalité – au-delà de mettre en avant l’action quotidienne de celles et ceux qui, partout dans notre Ville, se battent pour une égalité réelle entre les femmes et les hommes et contre toutes les discriminations- nous offrons aux Dijonnaises et Dijonnais des espaces d’expression et de débats pour déconstruire les stéréotypes et biais cognitifs que nous avons toutes et tous en nous. C’est crucial pour que cette culture de l’égalité, du respect et de la non-violence soit une réalité dans notre Ville, dès le plus jeune âge.
L’extrême droite française, avec le Rassemblement National en tête, ne cesse de diffuser des théories mensongères sur les violences faites aux femmes, alimentée par les théories masculinistes. Elle prétend que ces violences seraient principalement le fait d’hommes issus de l’immigration ou de cultures étrangères. Cette récupération raciste et xénophobe des violences faites aux femmes vise à détourner l’attention de réalités bien plus complexes et à fracturer encore davantage notre société. Je le redis, les chiffres officiels montrent que les violences sexistes et sexuelles ne sont pas liées à une origine, mais bien à un système patriarcal global.
À Dijon, nous refusons de reculer. Nous continuerons à innover et à mobiliser, comme nous le faisons depuis des années, avec toutes les forces vives qui luttent au quotidien à nos côtés. Je tiens à saluer leur engagement indéfectible à éradiquer ce fléau des violences.
A Dijon, nous agissons aussi avec le Conseil Municipal d’Enfants de notre Ville, dont une représentante est présente ce soir (le mandat est terminé, le nouveau conseil n’est pas encore installé) Chère Agathe, tu es, avec l’ensemble des élus du Conseil Municipal d’enfants, une combattante cruciale pour l’égalité et contre les violences faites aux filles. Les enfants, les filles et les garçons, vous êtes l’avenir de notre ville et de notre société, un avenir que nous voulons libre et égalitaire. Tu es, chère Agathe, la promesse d’une génération qui dit non à la violence et oui à l’égalité. Je le sais. Et les textes que tu vas nous lire donne de l’espoir à toutes celles qui souffrent.
Lors de sa plaidoirie la semaine dernière, l’avocat de Gisèle PÉLICOT, victime de multiples viols pendant dix ans commis par près de 80 hommes sur demande de son propre mari, sous soumission chimique, ne dit pas autre chose : Je cite « Ils découvriront alors le nom de Gisèle PÉLICOT, son courage et le prix qu’elle aura payé pour faire en sorte que la société puisse changer. Et Gisèle nous dit une chose : La culture du viol ne se combat pas que dans les tribunaux. La culture du viol se combat dans nos écoles, dans nos familles, sur nos lieux de travail. Il faut prendre le problème des violences à la racine, éduquer les garçons et j’en suis un. Ce n’est pas la solution la plus rapide, mais c’est la plus profonde. » Nous devons, chère Agathe, éduquer, sensibiliser, prévenir. Éduquer nos enfants, et surtout nos garçons, à respecter, à écouter, à demander. C’est un combat difficile, long, mais essentiel, que de passer d’une culture du viol à une culture du consentement.
Alors, voilà, les mentalités évoluent, nous progressons, tout n’est pas noir ce soir : c’est pour cela que Dijon s’illumine en orange pour dire : « nous n’oublions pas ; nous espérons un changement. Nous ne détournons pas les yeux. Nous continuons à nous battre. Ces lumières oranges sont un appel à agir, à dénoncer, à protéger, à continuer à progresser sur ce long chemin de l’égalité et du respect des femmes. Elles disent que chaque victime compte. Elles disent que nous croyons en une société où les femmes vivent libres et égales. »
Car comme l’a dit Gisèle HALIMI : « À chaque fois qu’une femme se lève, elle en entraîne d’autres dans son sillage. À chaque fois qu’une femme brise le silence, elle ouvre la voie à une humanité plus juste. »
Alors, levons-nous. Hommes et femmes, ensemble. Pour la liberté. Pour la dignité. Pour l’égalité. Pour toutes celles qui ne peuvent pas encore le faire.
Merci.