Ce lundi 25 novembre, à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, environ 300 personnes ont manifesté dans les rues du centre-ville de Dijon. Si l’événement a été le reflet d’un engagement collectif contre les violences de genre, il a également mis en lumière des divisions au sein du mouvement féministe local, notamment sur la question de la prostitution.
Les manifestants ont défilé ensemble, arborant pancartes et slogans pour dénoncer les violences systémiques subies par les femmes. Le collectif des Droits des Femmes 21 et le CRI étaient présents pour apporter leur soutien à la cause. Leur message était clair : il faut des actions concrètes et urgentes pour mettre fin aux violences sexistes et sexuelles qui, chaque jour, font des victimes. Cependant, un élément a rapidement mis à mal l’apparente unité des participants.
Le point de discorde : la prostitution. Alors que les représentantes du Collectif des Droits des Femmes 21 et du CRI ont scandé la fierté de leur position abolitionniste, préconisant la fin de la prostitution afin de protéger les femmes des violences associées à ce métier, une majorité du cortège, plus jeune et plus radicale, s’est insurgée contre ces prises de position. Des slogans comme « Sans les putes, pas de féminisme » ont été scandés, visant directement les militantes abolitionnistes. Cette situation est peu étonnante tant les conflits ont été nombreux en amont de la manifestation.
Ce clash illustre une fracture au sein du mouvement féministe, qui ne parvient pas toujours à se réunir sur les mêmes idéaux et les mêmes combats. D’un côté, les abolitionnistes considèrent la prostitution comme une forme d’exploitation et de violence patriarcale qu’il faut éradiquer pour émanciper les femmes. De l’autre, les militants favorables à une approche plus inclusive plaident pour la reconnaissance des droits des travailleuses et travailleurs du sexe, affirmant que leur marginalisation ne fait que renforcer les violences qu’elles subissent.
Malgré ces dissensions, la manifestation de Dijon rappelle l’importance cruciale de la lutte contre les violences faites aux femmes. Elle montre aussi à quel point le féminisme est un mouvement pluriel, traversé par des courants de pensée qui peuvent parfois se heurter, mais qui sont tous animés par un objectif commun : créer une société plus égalitaire, plus sûre pour les femmes.
L’événement s’est terminé dans le calme, mais les débats soulevés durant cette journée résonneront sans doute longtemps dans les milieux militants. Une chose est sûre : la lutte contre les violences faites aux femmes doit continuer, et les divergences au sein du mouvement ne doivent pas faire oublier l’urgence des actions à mener.