La rentrée 2025 s’annonce sous de très sombres auspices pour l’éducation nationale : suppressions massives de postes, jours de carence, prof-bashing, gel des salaires… Les attaques pleuvent et les personnels sont à bout. Face à cette situation, la FSU-SNUipp appelle à une mobilisation massive le 5 décembre 2024 pour une grève de la Fonction publique qui pourrait marquer un tournant majeur.
Une série de mesures inacceptables
Tout a commencé avec les annonces budgétaires du 10 octobre dernier. En ligne avec les politiques d’austérité précédentes, le gouvernement a annoncé de nouvelles coupes budgétaires destinées à réduire le déficit public. Malgré l’échec des stratégies passées, le Premier ministre maintient ce cap, annonçant 4 000 suppressions de postes et le gel des salaires. Pour la FSU-SNUipp, c’est un « budget de sabordage de l’école publique, un budget de guerre contre l’école et ses personnels ».
En parallèle, le Ministre de la Fonction publique, surfant sur les clichés du « fonctionnaire bashing« , a remis sur la table la question de l’absentéisme des fonctionnaires. La réponse à ce soi-disant problème ? Augmenter les jours de carence de 1 à 3, et diminuer la prise en charge des arrêts maladie de 100 à 90%. Une attaque de plus, accompagnée d’une communication pour le moins fallacieuse.
Et comme si cela ne suffisait pas, l’ancien Président de la République Nicolas Sarkozy s’est permis de jeter encore de l’huile sur le feu selon le syndicat, accusant les professeurs des écoles d’être « fainéants », affirmant – contre toute vérité – qu’ils travaillent 24 heures par semaine pendant seulement six mois dans l’année. Ces propos insultants, démentis par toutes les études ministérielles, n’ont d’autre but que de discréditer les enseignants et de miner toute tentative de mobilisation.
La réaction ministérielle face à ces attaques a été molle. Tandis que des professions comme la police ou l’agriculture auraient bénéficié d’un soutien indéfectible, les enseignants n’ont eu droit qu’à 48 heures de silence avant une réaction timide de la députée Anne Genetet, qui s’est « étonnée de ces propos ». Pas vraiment un soutien clair.
Le corps enseignant uni dans la colère
Ce climat de dénigrement, de dégradations des conditions de travail et d’attaques incessantes provoque une immense colère parmi les enseignants et les personnels des écoles. Il est hors de question pour eux de rester silencieux face à des mesures qui non seulement affectent leurs conditions de travail, mais les pénalisent aussi financièrement lorsqu’ils tombent malades.
La FSU-SNUipp, premier syndicat des personnels des écoles, entend incarner cette exaspération et appelle à une mobilisation massive lors de la grève unitaire de la Fonction publique du 5 décembre. Objectif : rejeter l’allongement du délai de carence et exiger un autre budget pour les services publics et leurs usagers. Mais cette journée ne sera qu’un point de départ : la FSU-SNUipp invite les personnels à se réunir et à construire un plan d’action et de mobilisations capable de faire plier le gouvernement. Si celui-ci veut imposer 3 jours de carence, alors les enseignants sont prêts à organiser 3 jours de mobilisation en réponse.
Une mobilisation prometteuse en Côte-d’Or
En Côte-d’Or, la mobilisation s’annonce déjà très forte. La FSU-SNUipp prévoit la fermeture de 30 écoles et 73% de grévistes dans les établissements ayant renseigné leur participation. Les enseignants sont prêts à faire entendre leur voix et à défendre une école publique de qualité, au service de tous, contre les attaques budgétaires et le dénigrement systématique.
Le rendez-vous est pris pour le 5 décembre. Ce jour-là, l’école fera front, déterminée à ne pas laisser les attaques se poursuivre sans riposte. Un point de départ pour des actions futures, construites collectivement, pour résister aux politiques d’austérité et au manque de considération pour celles et ceux qui éduquent les générations futures.