La droite est en pleine reconstruction, et c’était d’ailleurs l’objectif de la visite de Laurent Wauquiez le jeudi 28 novembre 2024 à Talant. Le président des députés LR parcourt actuellement la France dans le cadre de son « Tour des fédérations » afin de préparer l’avenir du parti. Au programme : changer le nom du parti, refonder la ligne politique et clarifier le message de la droite pour reconquérir les cœurs des Français et Françaises.
La salle Edmond-Michelet de Talant était pleine à craquer, rassemblant plus de 200 militants venus entendre le discours passionné de Laurent Wauquiez sur la refondation de la droite républicaine. Sa vision est simple : refonder une droite forte, cohérente et prête à offrir une alternative claire aux Français. Les Républicains de Côte-d’Or, présents et très attentifs, se sont montrés motivés par cette perspective de renouveau et se disent prêts à participer activement à ce vaste chantier.
Un chantier national, mais aussi local : quelle cohérence pour Dijon ?
Mais la refondation ne s’arrête pas aux discours nationaux. La question de la cohérence se pose également à un niveau local, notamment à Dijon, où l’approche des élections municipales de 2026 ne fait que raviver les tensions. Le constat est sans appel : la droite dijonnaise est divisée, et les enjeux sont énormes.
Aujourd’hui, à Dijon, plusieurs figures politiques de droite évoluent de manière fragmentée. Laurent Bourguignat (LR) dirige le groupe « Dijon Autrement » au sein du conseil municipal, accompagné de Céline Renaud (Nouvelle Énergie) et Henri-Bénigne de Vregille (Horizons). Parallèlement, Emmanuel Bichot préside son propre groupe, avec le mouvement « Agir pour Dijon », et Axel Sibert (divers droite) reste isolé sans groupe. Une véritable mosaïque d’initiatives qui empêche une stratégie unifiée.
Face à cette situation, la question reste posée : parviendront-ils à trouver une ligne commune, un message clair et fort, pour les prochaines élections municipales ? Pour l’instant, la cacophonie règne et les rancœurs persistent, au grand dam des électeurs de droite qui espèrent retrouver une unité capable de rivaliser avec l’actuelle équipe municipale.
Qui pour porter la droite à Dijon ?
La question du candidat idéal pour Dijon reste brûlante. Emmanuel Bichot, qui est déjà candidat, avec son mouvement « Agir pour Dijon », semble, pour le moment, être celui qui est le plus légitime pour incarner la droite à Dijon. Lors des dernières municipales, il avait obtenu 34,84 % des suffrages au second tour face au maire socialiste sortant, François Rebsamen, qui l’avait emporté avec 43,51 %. Il est important de rappeler que ces élections ont eu lieu dans un contexte particulier, puisque la crise du COVID frappait de plein fouet au moment des élections. Mais, à en croire les rumeurs circulant dans les couloirs de la fédération des Républicains de Côte-d’Or, Emmanuel Bichot pourrait ne pas être l’unique prétendant.
Effectivement, François-Xavier Dugourd serait tenté de se lancer dans la bataille, épaulé par Axel Sibert et Laurent Bourguignat. Cette potentielle candidature pourrait marquer un tournant et ébranler davantage l’unité fragile de la droite à Dijon. Si Emmanuel Bichot part seul, sans le soutien des Républicains, il risque de diviser les voix de la droite, jouant ainsi les trouble-fêtes. À l’inverse, si les Républicains de Côte-d’Or partent sans lui, ils pourraient perdre une force majeure capable de faire face à la gauche.
Vers un avenir incertain : qui pour prendre la tête du chantier ?
Les Républicains sont aujourd’hui face à leurs responsabilités : reconstruire leur parti au niveau national avec Laurent Wauquiez à leur tête, mais aussi se préparer pour les prochaines élections municipales. La tâche est immense, et il leur faudra trouver la personne capable de mener à bien ce chantier au niveau local. Là aussi, rien ne sera facile pour les Républicains de la Côte-d’Or.
Pour les Dijonnais et Dijonnaises de droite, l’espoir demeure de voir émerger une figure réunificatrice, capable de dépasser les rancœurs et d’offrir une alternative solide face à la gauche. Cependant, pour l’instant, l’attentisme prévaut, et chacun évalue les forces et les faiblesses de l’autre sans faire de pas concret vers l’union. Pourtant, le temps presse, et la division ne peut être une stratégie gagnante. Il faudra donc refonder la ligne politique et clarifier le message de la droite pour reconquérir le cœur des Dijonnais et des Dijonnaises, ce qui devra être leur priorité au niveau local. Tous les yeux sont braqués sur eux : ceux des électeurs de droite, mais aussi ceux de leurs concurrents, qui ne manqueront pas de se moquer s’ils partent divisés.