A peine arrivé en Côte-d’Or, le préfet Paul Mourier s’est mis en action en dévoilant un plan ambitieux pour lutter contre les trafics de stupéfiants. Lors d’une réunion publique d’information et d’échanges sur le fonctionnement de la Police Nationale et de la justice, qui s’est tenue à la Salle des Fêtes de l’Hôtel de Ville de Chenôve, le préfet a lancé un message de fermeté sans ambiguïté : « Je voudrais livrer un message de la plus grande fermeté contre tous les auteurs de la délinquance ! »
Paul Mourier a annoncé sa détermination totale : « Je serai, comme mes prédécesseurs, très déterminé sur l’action qui doit être celle de l’autorité administrative, l’autorité du préfet. » Son objectif est clair : lutter contre les trafics de drogue qui sont à l’origine d’une chaîne de violence dans la société. « Les trafiquants, petits ou grands, assassinent, provoquent des rixes entre bandes de différents quartiers, et sont à la source de violences urbaines », a-t-il déclaré.
Le préfet a aussi attiré l’attention sur un phénomène inquiétant : l’implication de plus en plus de jeunes, parfois très jeunes, dans ces trafics. Selon lui, ces jeunes se livrent à des actes d’une « grande violence ». Mourier n’oublie pas non plus de souligner le rôle des consommateurs, qui constituent « la base du problème ». Il a affirmé : « Il n’y aurait pas de trafic sans consommateurs, il nous faut, là aussi, faire preuve de fermeté. »
Pour répondre à cette situation, le préfet de Côte-d’Or a demandé aux forces de police et à la gendarmerie nationale de mettre en place un plan global d’action contre les trafics de stupéfiants. Ce plan sera structuré en deux volets : « Il sera à la fois stratégique et opérationnel », a-t-il précisé. Le volet stratégique est indispensable, car « il ne s’agit pas d’engager une action si on ne sait pas où on veut aller et comment atteindre ses objectifs », a expliqué Mourier.
Deux axes principaux : prévention et répression
Le plan d’action comportera deux grands axes : la prévention et la répression. Sur le volet préventif, le préfet a affirmé qu’« il ne sert à rien de mener une action uniquement répressive sans prévention ! ». Il s’agira de mettre en place un vaste programme de prévention avec l’ensemble des acteurs impliqués : l’Éducation nationale, l’ARS (Agence Régionale de Santé), les réseaux de transport – car les trafiquants se déplacent souvent via les transports en commun – ainsi que les élus locaux, sans oublier les bailleurs sociaux.
Concernant la répression, le préfet a été clair : « Nous devons mener une action d’envergure, une action qui s’inscrit dans la durée. » Il a cité en exemple les opérations « Place Net XXL », qui ont produit « de vrais effets » et qui doivent, selon lui, être poursuivies dans le temps. Pour illustrer sa détermination, il a fait un parallèle avec la lutte contre le terrorisme : « On a réussi à faire la guerre au terrorisme, il s’agit aussi ici d’avoir les armes adaptées pour combattre ce trafic qui est un véritable cancer sur l’ensemble du territoire ».
Le plan stratégique opérationnel de lutte contre les narcotrafiquants devrait être mis en place dès le début de l’année 2025. Le préfet Paul Mourier a conclu son intervention en rappelant que « Plus nous serons actifs, plus nous serons déterminés, et la loi nous permet actuellement d’être actifs et déterminés, plus nous affaiblirons ces trafics et rétablirons la sécurité quotidienne dans vos quartiers respectifs ! Force toujours, doit rester à la loi ».
Avec cette annonce, le préfet de Côte-d’Or montre sa volonté de prendre les problèmes à bras-le-corps, en s’appuyant sur une stratégie claire et sur la coordination entre tous les acteurs locaux pour éradiquer les trafics de stupéfiants qui gangrènent les quartiers.