Ce lundi matin, à Dijon, une cinquantaine de taxis ont participé à une opération escargot pour exprimer leur opposition à la nouvelle convention prévue avec la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM). Organisée par le syndicat départemental des exploitants de taxi de la Côte-d’Or, cette mobilisation dénonce une réduction importante des rémunérations prévues pour le transport de patients malades, une activité cruciale pour de nombreux chauffeurs.
Une mobilisation nationale contre une réforme jugée « inacceptable »
La mobilisation dijonnaise s’inscrit dans un mouvement national des chauffeurs de taxi opposés à une convention cadre qui devrait entrer en vigueur le 1er janvier 2025. Cette réforme prévoit une baisse significative des tarifs appliqués pour le transport de patients, ce qui suscite une vive indignation dans la profession. Jean-Bernard Boccard, président du syndicat départemental des exploitants de taxi de la Côte-d’Or, s’alarme : « Actuellement, les tarifs pour le transport des malades sont déjà réduits de 22 %, mais cette nouvelle convention pourrait porter cette baisse à 40 %. C’est tout simplement insoutenable pour nos activités.»
Pour de nombreux chauffeurs, notamment dans les zones rurales, le transport de patients constitue la quasi-totalité de leur activité. La réforme menacerait ainsi directement leur viabilité économique. « Comment ces chauffeurs vont-ils pouvoir survivre ? » questionne Jean-Bernard Boccard, inquiet pour l’avenir de sa profession.
Une participation inférieure aux attentes
Malgré les efforts d’organisation, la mobilisation de ce lundi n’a pas atteint l’ampleur espérée. Jean-Bernard Boccard espérait rassembler environ 150 véhicules, mais seuls une cinquantaine de taxis ont répondu à l’appel. « Tous les syndicats n’ont pas appelé à l’action, ce qui explique cette mobilisation réduite,» regrette-t-il.
Le cortège, encadré par les forces de l’ordre, s’est élancé du lac Kir à 10 h 30 pour rejoindre le siège de la Caisse régionale d’assurance maladie (CRAM), où une rencontre avec la direction était prévue. Les participants espèrent que cette action, bien que modeste, attirera l’attention des autorités et du grand public.
Un impact économique et social majeur
Les taxis pointent du doigt les conséquences à long terme de cette réforme. En plus de l’impact économique direct pour les chauffeurs, la diminution des tarifs pourrait dissuader certains professionnels de continuer à offrir ce service essentiel, compromettant l’accès au transport pour les patients malades, en particulier dans les zones rurales.
« La prise en charge des patients est une mission cruciale, surtout dans les régions isolées. Avec cette réforme, on risque de laisser des personnes vulnérables sans solution de transport,» prévient Jean-Bernard Boccard. La profession redoute un cercle vicieux : moins de chauffeurs disponibles pour ces services, et des patients encore plus dépendants.
Une lutte qui ne fait que commencer
Cette mobilisation n’est qu’une première étape dans une bataille que les chauffeurs de taxi promettent de poursuivre. « Nous n’accepterons pas une réforme qui met en péril notre activité et la prise en charge des patients,» conclut Jean-Bernard Boccard, appelant à une mobilisation accrue dans les semaines à venir.
La profession espère que les autorités réagiront rapidement face à leurs revendications, avant que la situation ne s’aggrave davantage. Pour l’heure, le transport de patients reste une priorité pour ces professionnels qui refusent de voir leur mission réduite à peau de chagrin.