Après plusieurs jours de mobilisation, les taxis français ont obtenu un répit dans leur lutte contre la réduction des tarifs de transport médical. Une réunion décisive tenue lundi entre leurs représentants et le président de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) a permis de proroger la convention tarifaire actuelle, offrant ainsi un soulagement temporaire à la profession.
Une mobilisation nationale
Lundi matin, environ 300 taxis venus de toute la France ont convergé devant le siège de la Cnam, situé au bord du périphérique parisien. Cette mobilisation, à l’appel de deux grandes fédérations professionnelles, faisait suite à des manifestations similaires organisées à Lyon, Paris et Dijon les jours précédents. À Dijon, une cinquantaine de véhicules avaient mené une opération escargot pour exprimer leur mécontentement.
Les revendications des taxis portaient principalement sur la défense des barèmes de transport médical. Ce service, qui consiste à accompagner des patients à leurs rendez-vous médicaux sur prescription, représente une part essentielle du chiffre d’affaires de nombreux chauffeurs, notamment en zones rurales. Une éventuelle baisse des tarifs aurait des conséquences significatives pour ces professionnels.
Un accord temporaire
À l’issue de la réunion, Bernard Crebassa, président de la Fédération nationale des artisans de taxi (FNAT), accompagné de la Fédération nationale des taxis (FNDT), a annoncé que la convention tarifaire actuelle serait maintenue. « Nous avons obtenu la prorogation de la convention en attendant les décisions du ministère de la Santé et le prochain Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS)« , a déclaré M. Crebassa. Ce délai permettra d’ouvrir des discussions sur une nouvelle convention, tout en préservant pour l’instant les revenus des chauffeurs.
Une situation budgétaire incertaine
Le PLFSS, rejeté récemment en même temps que la censure du gouvernement Barnier, ajoute de l’incertitude au dossier. La Cnam a confirmé que « la convention 2004 est bien maintenue » en l’absence de nouveaux textes. Cependant, aucun calendrier précis n’a encore été fixé pour la mise en place d’une future convention.
Le gouvernement, qui vise 300 millions d’euros d’économies sur les transports sanitaires, avait initialement prévu de contraindre taxis et transporteurs sanitaires à négocier avec l’Assurance maladie, sous peine de baisses tarifaires imposées. Cette mesure a suscité une vive opposition dans la profession.
Alors que des rendez-vous sont prévus cette semaine avec d’autres organisations de taxis, les professionnels restent prudents. « Nous restons mobilisés et attentifs à l’évolution de la situation« , a souligné Bernard Crebassa. En attendant, ce répit constitue une étape importante pour les taxis, qui espèrent parvenir à une solution durable et équitable dans les mois à venir.